Un mirage, un rêve ... plutôt une chimère. Malgré qu'ils soient beaucoup plus liés qu'ils ne le croient, il semble que la vie ne les prédestinait pas à une relation quelconque avant le retour d'Adrasteia. Il s'en faut peu toutefois pour qu'elle ne se laisse submerger sous ses tendances paranoïaques. Encore moins lorsque ses principales terreurs nocturnes ne se pourvoient d'un seul et unique visage, nuit après nuit. C'est donc ainsi que la jeune Raventhrone y voit une mise en garde, par le biais de ce qu'elle croit être des ''visions de feu''. Le doute réside, d'autant plus qu'elle n'est pas suffisamment avancée dans ses nouvelles capacités pour en avoir la certitude. Mais il n'en reste pas moins qu'elle perçoit Aedan comme un sorcier au destin bien funeste ... voir, elle le croit peut-être capable d'être le prochain mage noir. C'est donc pourquoi elle le traque, l'observe et surtout l'analyse. Ce qui lui vaut une riposte assez brutale venant du blond.

Un nom qui réside, un prénom qui s'impose et résonne, et ce, malgré le temps, au plus grand bonheur de la brune. Draco a toujours été un homme bien séduisant, et pourtant, même si ses intentions sont plus que sage, la Raventhrone ne peut s'empêcher de se laisser avaler par cette aura plus que silencieuse qu'il dégage, mais surtout sous les flatteries qu'il fait planer. Il semble bien faire partie des pauvres âmes ne lui tenant pas rigueur d'une fuite d'autrefois et ce simple fait lui donne l'impression soulageante d'être bien plus que cette gamine perdue que l'on réprimande à chaque geste qu'elle pause. Son imposante prestance lui instille une sécurité qu'elle peine à comprendre la source, mais elle se laisse bercer sans trop poser de question pour l'instant, profitant de cette charmante tendance à lui accorder ses moindres souhaits.

Monsieur X, homme du monde, homme du dé-monde. Si la jeune femme se fait de plus en plus confuse et fauve quant à sa vie de tous les jours, c'est dans cette paire de yeux qu'elle aime se perdre. Un néant étrange et étrangé qu'elle s'encourage à s'insinuer dans ses dédales les plus sinueux. Elle ne le connaît pas, il ne la connaît pas et c'est exactement ce qu'il lui fallait pour se décrocher d'une vie dont elle perd le contrôle. Parce qu'autrement, cette relation qu'ils maintiennent à ce même et unique stade d'inconnus, vient balancer cette anxiété qui affecte déjà ces nuits. Elle refuse de rentrer chez elle pour y passer la nuit, effrayée par sa propre vulnérabilité, elle préfère se laisser engloutir par les vices qui s'époumonent au creux de son crâne, trouvant chez Monsieur X, les mêmes besoins de s'évader dans une spirale de déboires sans limite. Ils sont sans doute négligeant, mais c'est probablement cette situation précaire qui leur donne cette impression d'être aussi vivants que morts, aussi candides que débauchés.  

Une rencontre anodine, un retour vers un passé candide qui se fait bien plus troublant qu'imaginable. C'est lors d'une table ronde qu'elle croisa l'impossible, l'alternative. Léandre Rosier se présente à elle comme une option bien plus agréable que pragmatique, considérant la position avec une analyse qui pourrait paraître aussi folle qu'ingénieuse. S'il était possible que sa sécurité se fortifie sous l'effluve d'un homme de loi ... s'il était plausible d'une quelconque façon d'y trouver un refuge bien plus qu'inespéré ... Les idées cogitent et se percutent à l'intérieur de sa tête tandis qu'elle imagine pouvoir retrouver son souffle. Elle ne pourrait très certainement pas trouver mieux pour s'assurer une sortie rapide hors de ces chimères qui la hantent à n'en lui faire perdre le nord. Un homme séduisant, une bonne famille, une stature et des capacités pour la protection dépassant l'entendement ... si seulement elle pouvait - malgré tout, elle doit se faire beaucoup plus futé si elle souhaite en tirer parti. Parce qu'il y a chez le Rosier, un charisme qui l'éveille beaucoup trop profondément. La limite se fait si fine entre la fascination et l'obsession, elle en connaît parfaitement les conséquences. Elle reconnaît les signes, sans en comprendre la source. La différence est pourtant notable, mais c'est exactement cette même sensation qui vient troubler ses songes, hypnotisée par une prestance conflictuelle qui balance entre une douce violence et une admiration imposée. S'il fallait qu'elle tombe encore une fois ... non. Une fois n'est pas coutume, elle mènera le jeu. Elle mènera la danse. Il faut simplement trouver le moyen de faire entrer la mélodie dans la tête de l'Auror aux yeux océaniques.

Ami d'enfance, ami d'outrance, amour d'offense et confident d'office. Ils n'ont toujours été qu'une seule et unique âme, se complétant dans leurs esprits désaxés, à trouver le bonheur dans ce qui pouvait leur sembler être une fatalité. Elle était sienne, il était sien et pourtant ... sous des promesses bien trop grandes pour deux gamins, ils s'étaient imaginé des réalités qui leur donnaient l'impression de ne jamais êtres seuls. Ils s'y réfugiaient beaucoup trop souvent pour ne pas se briser une fois qu'ils sortiraient dans la cour des grands. Après un ultimatum des plus désespéré, Adrasteia a pris la fuite, ce qui n'empêcha pas le Karkaroff de traquer son double par de là les océans, tentant de la raisonner quant à leurs obligations. Le temps s'écoula sans leur demander d'approbations, réunissant ces deux âmes fissurées en janvier 2000, la brune suppliant le Bulgare de lui offrir son amnistie. Ils sont complètement fous, mais ne pourrons jamais passer outre le fait que c'est cette folie commune qui leur permet de trouver une rédemption habilement camouflée sous un cercle vicieux qu'ils refusent de briser. Et encore ... le temps passe et les fissures s'allongent.

Si ce n'était qu'une question de songes, qu'une question de terreurs aux confessions nocturnes bien trop régulières pour en faire office de purgatoire. Ainsi donc étaient-ils autrefois, des gamins aux épaules affaissées par la crainte et aux cernes accentués par une élégie d'aristocrates prosaïques. Une histoire d'une nuit qui revenait chaque fois que la lune se faisait impératrice d'un ciel aussi sombre que l'espoir qu'ils caressaient du bout des doigts. Parce qu'ils n'avaient jamais été autrement que ça, un murmure d'espérance qui convoitait les bras de Morphée avec jalousie. Mais c'était bien ainsi, trouver une oreille aussi attentive que des lèvres scellées à qui l'on pouvait confier chaque fêlures des milliards de squelettes qu'ils gardaient dans la penderie. Il y a bien longtemps qu'elle ne l'a pas vu d'ailleurs, ce n'est toutefois pas pour autant que les secrets du Nott s'échappent de son cortex.

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