Let's go, don't wait
- Ezekiel Wolfe — Altaïr L. Sundström -
"Say what you mean, tell me I'm right, and let the sun rain down on me. Give me a sign, I want to believe" The Ballad of Mona Lisa - Panic! At the Disco Il est étendu dans l’herbe. Enfin, pas tout à fait. C’est difficile de décrire la position de Zeke, qui se détend sur le gazon devant le campus de l’UPA : il a le dos au sol, tandis que ses jambes sont allongées contre le tronc d’un châtaigner qui le protège des rayons du soleil, son bassin pratiquement au niveau de la base de l’arbre. Ses bras tiennent quant à eux un carnet qu’il a écarté à bonne distance de son visage, plissant les yeux pour réussir à relire sa propre écriture. Il a oublié de mettre ses lentilles ce matin, et son hypermétropie l’empêche de déchiffrer correctement ses notes – qui ressemblent presque à des gribouillages, il faut bien l’avouer. Il se plait à dire qu’il écrit comme un médecin lorsque Gersende désespère de comprendre ce qu’il a bien pu coucher sur le papier, et qu’il prétend l’aider pour qu’elle puisse comprendre l’écriture de ses collègues, mais il faut bien avouer que même lui a souvent du mal, d’autant qu’il oublie la plupart du temps ce qu’il a voulu griffonner au départ. Il se concentre. Ce début de phrase, là… Oui, il croit bien que c’est "je t’aime plus fort que la sauce Deluxe"… Il essaye d’imaginer la mélodie associée à ces paroles inspirées, puisque depuis le départ de Galaad pour étudier l’ingénierie technomagique aux Etats-Unis, il a dû reprendre le titre de parolier et compositeur exclusif des Chicken Nuggets – il est hors de question qu’ils musèlent leur rêve de percer dans la musique à cause d’un petit contretemps. Il soupire, avant de refermer son carnet et de se redresser. C’est plus dur, maintenant qu’ils ne sont plus que deux. L’exorciste espère de tout cœur qu’ils trouveront un nouveau membre pour combler le vide qu’a laissé le départ de son meilleur ami (bien que personne ne pourra le remplacer dans son cœur, bien entendu), pour qu’ils puissent continuer de se produire sur scène et créer, encore et toujours, créer.
Il est presque l’heure du thé alors qu’il paresse ainsi en extérieur, profitant de son jour de congé pour sortir un peu de chez lui. Ses fantômes le rendent parfois un peu dingue, comme toute personne normalement constituée (qui aimerait partager son foyer avec un vieux pirate mort du scorbut, après tout ?), et il espère, en traînant du côté de l’université, qu’il pourra croiser une tête familière pour pouvoir partager une nouvelle aventure. Il passe ses doigts dans l’herbe, distraitement, regardant les étudiants se dépêcher pour rejoindre les différents bâtiments. Enfin, une silhouette au loin attire ses yeux. Il sourit, avant de se lever d’un bond pour aller se dissimuler derrière un bosquet près du chemin. Il attend… attend encore un peu… plus que quelques secondes… et lorsque le moment est venu, le Wolfe bondit devant son ami Altaïr qui n’avait pourtant rien demandé à personne, et certainement pas de se faire agresser de la sorte.
« - BOUH !
Il rigole à n’en plus finir : un vrai gamin, alors qu’il a presque 25 ans. Très fier de lui, il essuie les quelques larmes qui ont perlées au coin de ses yeux à cause de son hilarité, et se prépare à saluer l’étudiant en lettres de manière un peu plus traditionnelle.
- Salut mec. Tu vas bien ? T’as fini les cours ? Pas trop fatigué ? Ça te dit qu’on aille faire un truc tous les deux ?
C’est probablement déroutant pour Altaïr de se faire arrêter comme ça, en plein milieu de son trajet, puis de se faire harceler de la sorte en se noyant sous les questions : mais il commence à assez bien connaître Zeke maintenant, et ne doit pas être tellement étonné. Après tout, il y a de cela deux mois, il l’a emmené dans un cimetière en plein milieu de la nuit, et chaque fois qu’ils sont allé boire un verre, le musicien n’a jamais fini de l’étonner par ses excentricités.
- Toi, moi, le Chemin de Traverse, un Frappuccino Caramel de chez Starbucks… T’en penses quoi ? »
Il n’a aucunement préparé cette petite virée. L’idée vient juste de lui traverser l’esprit, et il est maintenant tout excité à l’idée d’aller flâner dans la plus célèbre allée sorcière de Grande-Bretagne en compagnie de l’un de ses plus proches amis. Il adore passer du temps avec Altaïr. Bien sûr, ils sont extrêmement différents, tous les deux, mais c’est ce que l’exorciste préfère, en fait. Réussir à le faire sourire lorsqu’il a le plus souvent un air soucieux figé sur son visage ; jongler entre les conversations sérieuses et les traits d’esprits plus légers sans qu’il n’y ait de gêne ou d’aprioris. Il se sent vivant, à ses côtés. code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 786 WORDS. |