Avant son entrée à l'école, Solyne était très proche de sa maman. Petite fille courageuse et compréhensive, Solyne avait su faciliter le quotidien de sa maman qui lui rendait bien. Elles jouissaient d'une complicité sans failles, partageant presque tout. Elles avaient su transformer chaque moment du quotidien en petit moment de bonheur. Elles avaient toutes les deux de la suite dans les idées, étaient débrouillardes et pas mal bricoleuses. Elles avaient ainsi emmagasiné une foule de merveilleux souvenirs, qui n'effaçaient pourtant pas l'absence pesante d'un père et d'un mari. Solyne s'est toujours demandée d'où lui venaient ses cheveux blonds et ses grands yeux bleu. Elle ne savait presque rien de son père. Sa mère ne lui en parlait jamais, et esquivait toutes ses questions. Voyant la douleur dans ses yeux, Solyne avait donc arrêté d'en poser, se contentant des petites informations lâchées au détour d'une conversation. Elle savait ainsi que ses grands yeux bleus lui venaient de lui qu'il était très mystérieux et semblait cacher quelques secrets dont il n'avait jamais rien révélé à sa compagne. Il avait subitement disparu en apprenant la grossesse de sa petite amie avec qui il vivait pourtant depuis un an et demi.

L'enfance de Solyne n'aurait pas été aussi heureuse sans la présence de sa bande d'amis. Le petit village de campagne ou tout le monde se connaissait permettait une certaine liberté, et les enfants pouvaient facilement se retrouver sans craintes, les habitants surveillant toujours de près ou de loin les jeux des plus jeunes. De solides amitiés s'étaient créées, les jeux d'enfants s'étaient peu à peu transformés en bêtises d'adolescents, en soirées autour d'un feu de camp, avec les premières embrouilles et les premières histoires de cœur.
Après son entrée à Poudlard, sa relation avec sa mère avait changé du tout au tout. Cette dernière était devenue froide et méfiante. Solyne s'était retrouvée plongée dans un monde totalement inconnu et sans sa maman pour la soutenir et l'encourager. Certains de ses amis avaient eu du mal à comprendre son départ dans une école si lointaine mais la plupart lui étaient restés fidèles et attendaient avec impatience son retour pour les vacances.

Au fil des années, Solyne a perdu tout contact avec sa mère qui semblait détester le côté magique de sa fille. Solyne n'aura jamais de réponses à ses nombreuses questions : était ce vraiment le fait qu'elle soit une sorcière qui dégouttait sa mère ? Est-ce que son père était partit pour leur sécurité ou pour ne pas avoir à s'occuper d'une famille ? Etait-il un homme bon, un homme bien ? Était-elle vouée à finir sa vie seule entourée de vingt chats ? Par la suite, la plupart de ses amis moldus s'étaient éloignés à leur tour. Ils avaient d'abord été fascinés par les pouvoir de Solyne et ce qu'elle leur racontait. Peu à peu, la jalousie, la méfiance avaient pris le pas sur l'amitié.

Malgré la froideur de sa mère, elle avait continué à rentrer tous les ans pour les vacances. Jusqu'à ce qu'elle ne supporte plus cette ambiance, l'année de ses quinze ans, elle avait squatté à droite à gauche, chez ceux qui la considéraient encore comme une amie, ou dehors quand le temps lui permettait. L'année de ses seize ans, son ami Antoine qui avait toujours eu un faible pour elle l'avait hébergé chez lui. Malheureusement, elle n'avait compris que trop tard qu'il ne souhaitait pas seulement l'héberger comme une amie. S'en était suivi des gestes déplacés, en partie du à l'état alcoolisé de son ami.
Dans le même temps, la blondinette avait décidé d'aller récupérer ses affaires chez sa mère. En s'y rendant elle s'était rendue compte que deux ans avaient suffit à sa mère pour refaire sa vie. Une jolie petite brune avait pris possession de sa chambre. Solyne avait littéralement vrillé, laissant la chambre de cette gamine dans un état déplorable. Elle avait tout retourné avant de retrouver ses affaires au grenier. Elle avait signé son œuvre en laissant le cadre qu’elle avait offert à sa mère le premier Noël après son entrée à Poudlard, bien en évidence sur la table à manger. Elles la serrait dans ses bras et l'embrassait sur la joue. Elle était la seule à sourire sur ce cliché.

A l'école, elle faisait son possible pour garder ses habitudes de bonne élève. Elle avait rapidement mis de côté le vol, elle détestait se déplacer sur un balais. Elle trouvait l'art des potions fascinant, mais n'avait jamais excellé. Ses matières de prédilection étaient sans conteste le soin aux créatures magiques, la divination et les sortilèges.

L'ambiance très tendue à Poudlard, les différents mouvements de résistance, la torture infligée aux élèves prit en flagrant délit de tentative de résistante ou jugés indigne de Poudlard à cause de leur sang « impur » avait rapidement fait regretter à Solyne le fait de ne pas être une  moldue. Poudlard lui donnait la sensation d'avoir tout perdu : sa mère, son enfance, ses amis, ... La bataille de 1998 avait laissé des marques. Solyne avaient été salement blessée et avait développé une peur panique de l'infirmerie. Elle n'y était donc pas retournée, laissant à ses plaies non guéries le loisir de s'infecter en ne leur appliquant pas les soins nécessaires.
Néanmoins, comme chaque chose n'est jamais toute noire, son séjour à l'infirmerie lui a permis de rencontrer un étudiant … hors du commun : Charlie Campbell.. Sous ses airs d'homme inaccessible, se cachait un grand cœur, farouchement caché sous une carapace semblant infranchissable. Pourtant, le sourire de la blondinette et ses remarques taquines avaient fini par piqué la curiosité du beau brun. Pendant un an, ils avaient été deux amis. Une amitié dont eux seuls avaient le secret : entre taquineries, provocations et jeux de séduction.
Un soir, il s'était livré à elle comme il ne s'était jamais livré à personne d'autre. Elle avait fait de même. Le jeu de séduction qu'ils avaient entretenu jusque là avait pris le dessus et rapidement, le désir les avait emporté. Solyne, qui avait été déçue d'une expérience précédente, lui fit promettre qu'elle serait la seule à occuper ses nuits. Et lui fit la même promesse en retour.
Elle trouva donc du réconfort dans les bras de son amant, alors qu'il terminait ses études à Poudlard. Elle appréciait les moments intimes qu'elle partageait avec Charlie, lui seul lui permettait d'oublier le temps d'une soirée, son mal-être, la souffrance, les regrets, ... La seule source d'inquiétude était l'attachement qu'elle ressentait pour lui. Dès leur première fois, elle avait noté cette envie d'encore qui l'avait envahit. Pire encore, lorsqu'ils n'arrivaient pas à se voir régulièrement, il lui manquait. Elle s'était même surprise à chercher à savoir avec quelles filles il entretenait une amitié, et si cela risquait de lui faire passer l'envie de la retrouver le soir.

Le départ du jeune homme avait été douloureux. Elle lui avait montré sa peine de le voir partir. Sans jamais rien dévoilé de l’ampleur de son attachement ni de la déchirure que représentait son départ.
Ils avaient ensuite entretenu une relation épistolaire.  

L'université dans laquelle se trouvait Charlie était sans conteste l'université parfait pour notre petite blonde. Elle qui n'avait jamais vraiment trouvé sa place entre le monde moldu et sorcier, s'imaginait très bien vivre dans cette ville où ils vivaient en harmonie. Son grand cœur et sa curiosité sans fin la poussait à vouloir s'occuper des animaux fantastiques, et surtout en apprendre plus sur eux. Hors cette filières était proposé à Paracelse. Bien sûr elle avait entendu parlé des différents événements survenus dans cette ville, elle savait que plusieurs idéaux politiques s'affrontaient. Mais elle avait conscience qu'aujourd'hui, aucun endroit sur cette terre était capable de promettre une vie sereine, sans conflits, sans incidents.

Et puis dans cette ville là …. Il y avait Charlie …