Les évènements, étranges, se succèdent. La toupie, le gaélique... Et voilà que Ava commence à resserrer ses poings avec une telle force que- « Wh-... ». Oh. Ce n'est qu'Adra qui lui agrippe l'épaule. Ava reprend alors ses esprits, comme soudainement rappelée à la réalité. On peut voir le calme reprendre délicatement sa place, et la jeune fille avoir un regard quelque peu déboussolé. Presque honteuse et terrifiée à la fois. Puis Lily les rejoint, une main sur l'épaule à son tour - à croire que son petit corps était aimanté, ce qui la fit quelque peu sursauter. « Hm, oui... Pardon. Moi, pas comprendre pourquoi colère. Désolée... ». Un rapide retour dans les bonnes baskets, accompagné de son anglais approximatif et de son accent étonnant, ne sonnant plus du tout aussi gaélique qu'avant. Ça n'avait été qu'un bref instant, comme appuyer sur un bouton pour changer la langue d'un audioguide dans un musée, rien de plus.

Ava se retourne alors vers le reste du groupe, notamment Sinéad qui était pourtant si enthousiaste avec elle au départ, dans un mouvement gracile et agile, presque celui d'une danse aérienne qui laisse pendre ses bras le long du corps. « Désolée à tous. Oui, nous irons voir autres oiseaux et pas Focifère pour cette fois, pas grave ! », puis elle lance un sourire léger, un peu faux, avant de s'avancer vers Rafe en murmurant à son encontre dans un sourire amusé « Par contre, moi pas corbeau ! Corbeau noir pas beau, berk. ». Quand Matt se met à lui parler en gaélique, cependant, Ava ne répond pas. Elle ne l'a pas entendu, à vrai dire, ou peut-être pas compris, pensant qu'il discutait avec quelqu'un d'autre très certainement. Même son prénom, s'est envolé dans les airs avec le reste des paroles.

Mais l'apaisement n'est que très court, car rapidement Adra revient à la charge avec une nouvelle question, visiblement compliquée à cerner pour Ava. « Pas beaucoup, hmm... ça de mois ? », ajoute-t-elle en montrant une main ouverte présentant ses cinq doigts écartés les uns des autres. « Je viens de pays vieux, de Alba... Albanie, vous dire ? ».

Derrière le groupe, l'homme sur qui Ava a hurlé est toujours là, quelque peu pantois. Visiblement, il ne parle pas gaélique. Mais il a écouté le reste de vos échanges, et il se rapproche de vous d'un pas hésitant, on voit que cela lui coûte et qu'il a peur de se faire de nouveau hurler dessus. « Euh... il y a un focifère qui a été bougé dans un enclos montagneux qui lui convenait assez en attendant de retourner dans la volière, partie saharienne... Il y a deux ours bruns, un grapcorne, un augurey et plusieurs biches. C'est un bel enclos, vous trouverez peut-être ce que vous cherchez ? ». A ces mots, on peut littéralement voir le bonheur se dessiner sur le visage d'Ava. « Oh oui ! Pour me faire pardonner, nous va voir enclos, et moi acheter pour vous pleiiiins de gaufres ! », et elle avance, doucement, vers le stand de friandise pour commander des gaufres. Parole de scout.

Malgré toute la pagaille ambiante, Ava est heureuse de voir une forme de soutient de la part de presque toute la petite troupe qui l'entoure. Elle sourit, sincèrement, et avec la commissure des lèvres tremblante, comme si cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une telle sérénité. Elle se sentait à présent en sécurité, et lança un regard profondément heureux à l'employé du Zoo qui était venu combler son bonheur.
Alors qu'Ava commençait tout juste sa course en quête de gaufres pour tout le monde, l'Albanie est un pays magnifique, disait Adra, ah bon, soulignait Lily. L'étrangère se stoppa alors pour répondre aux jeunes femmes, hochant de la tête et murmurant un petit « Ah oui ? Toi connais ? Moi jamais été là-bas ! Tu me raconteras ! », puis elle reprend sa course vers le stand de nourriture le plus proche, pressée d'offrir un petit quelque chose à ses nouveaux amis. Car c'est ce que l'on fait n'est-ce pas, lorsqu'on apprécie quelqu'un et que l'on veut lui montrer ? C'est pour ça en tout cas, pour montrer son affection et s'excuser de ses débordements, qu'elle voulait offrir à manger à ceux qui l'entouraient.

Devant le stand, Ava regardait les noms de parfums auxquels on pouvait assaisonner ses gaufres. Sucre, miel, citron, chocolat, confiture... Beaucoup de choses, et elle ignorait ce que chacun préférait. Zut, elle avait mal prévu son coup. Mais elle fut sauvé in extrémis par l'intervention de Rafe (et la présence de Lily qui arrivait), à laquelle elle ne répondit pas, trop préoccupée par sa nouvelles problématique. « Oh, vous allez aider moi ! Prend quoi comme parfum ? Sucre pour tout le monde ? ». Puis elle regarda le vendeur derrière son petit stand. « Toi peut donner nous... Six gaufres et un peu de tout parfum dans... Comment dit... Pot ? Petit ? ». Il la dévisagea, esquissa un rire moqueur, et lui tendit 3 petit gobelets qu'il remplit : un de chocolat, un de miel et un de confiture à la fraise ; le tout accompagnant 6 gaufres fumantes. « Ca fait 20 livres. ».

Elle se rappela soudain l'intervention de Rafe. « Assez, ça ? », demande-t-elle en lui tendant un billet de 50£. « Tiens paye. ». Puis vint le temps de la seconde question, étonnante selon Ava, d'ailleurs. Non pas car elle était brusque ou inhabituelle, mais car la réponse lui semblait si évidente... Elle secoua alors ses cheveux toujours aussi rouge qu'à son habitude du jour. « Bah, la couleur, tu vois. Pas corbeau, pas possible ! ». Puis elle ricana dans son coin, pris les gaufres, et rejoint le groupe un peu plus loin en tendant des gaufres à chacun. « Table là-bas ! On va manger ? » et sans attendre de réponse, réellement, elle se rendit sur la table en bois pour s'installer avec une gaufre au sucre, totalement nature, entre ses doigts.


Pendant ce temps, l'homme qui travaillait au Zoo, et qui pensait pouvoir retourner à ses occupation, se fit alpaguer par Adrasteia. A sa question, il leva les mains à hauteur de ses épaules pour la rassurer : « Oh non, non ne vous inquiétez pas. Le Focifère a un Sonorus constant lancé sur lui à travers une petite bague en métal accroché à sa patte. Il est inoffensif ! Le pauvre, il faisait partie de ce cirque qui est venu quelque temps vous savez, le Wicked Bazaar ? Il a perdu son compagnon, ils étaient deux oiseaux apparemment, et il a commencé à déprimer. Son propriétaire nous l'a confié pour qu'on lui trouve de nouveaux copains avec qui s’épanouir ! »

Il est fier, vous le voyez, de faire partie de ce Jardin Zoologique qui fait de son mieux pour protéger et réintégrer toutes les espèces. Et c'est donc toujours aussi fier, le torse bombé, qu'il repart continuer son petit tour en vous souhaitant une bonne visite - et un bon quatre heures.

Enfin bien assise sur le banc, Ava commença à croquer dans la bonne gaufre. Elle avait les yeux fermés et poussait comme des petits grognements à chaque bouchée qu'elle enchaînait sans même se laisser le temps de respirer. On avait l'impression qu'elle enfournait sa tête dedans comme pour en chercher un trésor. Mais à un moment elle s'arrêta, écoutant ce qu'Adra avait à lui dire. Elle comprit qu'il était question de son mari, pas là, et qu'apparemment il ne fallait pas vraiment que la jeune femme ne mange de gaufre. Ava, qui avait encore une miette de sucre sur la joue, pris alors la gaufre au sucre des mains d'Adra en ajoutant : « Si toi dois pas manger, moi peux manger ça si tu veux ! ». En attendant la réponse de la slave, elle posa la gaufre un peu plus loin, de l'autre côté d'Adra, pour faire des provisions juste au cas où que Ava ait le droit d'engloutir cette seconde sucrerie.

Puis il y eut une soudaine mélancolie, dans la voix de chacun et dans leurs mots. Lorsque le Focifère et ce qui lui était arrivé fut mentionné, Ava s'arrêta soudainement de manger - cela tombait bien, elle venait d'engloutir la dernière bouchée. Elle tourna sa tête vers Adra, en la hochant légèrement, puis vers Matt qui demandait de quoi il était question. Elle commençait à lui répondre tout en humidifiant le bout de son doigt et tapotant chacune des petites miettes présentes sur la table, ainsi ramassées, elle les portait à sa bouche de temps en temps. « Plusieurs animaux se sont... comme connectés. Ils ont été attirés les uns aux autres, les uns avec les autres. Ils ont commencé à se copier, se ressembler, à faire la même chose comme aboyer. Et ils sont partis, mais personne ne les a revu. J'aimerais bien aussi revoir le Phénix... ». Sa voix était subitement devenue plus grave, son ton également, comme s'il était à présent question d'un sujet très sérieux, et son accent devenait un peu plus discernable, respirant l'est de l'Europe. Elle se tourne alors vers elle, et ajoute en rigolant : « Hein, c'est ça que toi va dire, pas vrai ? ». Comme si elle avait voulu imaginer d'avancer ce qu'elle allait dire.

Mais Ava ne s'atarda pas du tout sur cet étrange interlude, et la voilà déjà debout, faisant signe au reste de la troupe, rendant sa gaufre à Adra, et chantonnant un large « Ouiiiii » qui dure lorsque Matt propose d'aller voir l'oiseau. D'ailleurs, c'est même trop tard, elle est déjà debout et en direction de l'endroit qui l'attire.


En suivant Ava, vous arrivez devant un biotope qui annonce "Sahara". Le petit panneau à l'entrée vous montre que dans cet enclos se trouvent notamment, comme vous l'annonçait l'homme de sécurité, deux ours bruns, un grapcorne, un augurey et plusieurs gazelles (et non des biches, votre interlocuteur n'était pas un pro des animaux), ainsi que le focifère qui a été bougé.

Le biotope est comme une bulle de taille plutôt petite dans laquelle vous entrez et qui laisse découvrir un monde entier à l'intérieur, à l'instar de la valise de ce cher Newt Scamander dans Les Animaux Fantastiques. Il y a comme une vitre invisible qui vous sépare afin que les animaux et créatures ne vous attaquent pas, vous êtes donc protégés, ne pouvez pas vous approcher, mais êtes bien là juste devant eux.

A l'intérieur, ce sont le Grapcorne et les Ours que vous voyez en premier. Ils sont en train de jouer entre eux près d'un point d'eau. En regardant plus précisément dans le fond de la savane, on voit un troupeau de gazelles. L'augurey et le focifère sont tous les deux perchés sur deux arbres différents entre tous ce beau monde, ils sont dos à vous et ne vous perçoivent pas entrer.

Ava, elle... A disparu. Vous l'avez vu entrer, mais à priori jusqu'à la prochaine intervention, vous ne la voyez pas, elle est pourtant bel et bien dans le coin.



- Vous pouvez jeter un Dé du hasard dans le sujet des Lancers de Dés Spontanés pour obtenir plus d'informations en privé.