Une chose est certaine : Oliver est étrange. Dans son comportement, dans ses paroles, dans des petits riens qui, mis bout à bout, font définitivement lever le sourcil. Probablement qu’une telle attitude aurait décontenancé n’importe qui n’étant pas Finn, et l’aurait découragé à le ramener chez lui. Mais qui est-il pour juger, le Bowman, lorsqu’il a lui-même, bien souvent, des comportements incompréhensibles pour le commun des mortels ? Lorsqu’à chaque fois qu’il boit un peu trop d’eau-de-feu, il se change en une personne diamétralement différente qu’il a du mal à reconnaitre lorsqu’il se réveille, la gueule en vrac, le lendemain matin ? Chacun son histoire, chacun sa vie. Si Oliver a décidé de se mettre à l’envers et de se prendre pour un chien (ou alors, qu’il ait vraiment un sens de l’humour très particulier, qui sait), grand bien lui fasse. Parce qu’il n’y a pas d’autre explication, n’est-ce pas ? Comment envisager quelque chose d’autre pour un esprit cartésien comme celui de Finn ? Il est trop terre-à-terre pour réfléchir à d’autres explications, bien plus nébuleuses que celle qui lui est offerte sur un plateau d’argent. Alors, il continue son petit manège, le chemin se traçant sous ses pas jusqu’à l’emmener dans la direction qu’il a choisi.

« - Parfait alors, on sort de là, et je te fais transplaner, gars. Avant de te faire planer… »

Il ricane, salue d’un geste de la tête Rafie, à qui il a à peine adressé la parole – il n’est même pas sûr de se rappeler correctement son prénom –, ainsi qu’aux autres personnes encore présentes, puis se lève sans perdre plus de temps. Il saisit une des bouteilles de champagne posées sur les tables de l’espace VIP, fait sauter le bouchon d’un geste habile, puis boit une grosse gorgée avant de se concentrer sur son futur partenaire. Il le fait se lever à sa suite en lui prenant la main, avant de se diriger vers la sortie en sa compagnie. Son intention est évidente, pour quiconque l’observerait traverser la foule de danseurs, à moitié nu, de l’alcool d’un côté et un beau garçon de l’autre. Il s’en fiche, Finn. La nuit lui appartient.