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 With A Little Help From My Friends [Lemmi]

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Theodora Rose KnightTheodora Rose Knight
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MessageSujet: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyVen 7 Fév - 11:23

Tête baissée, plongée dans ses pensées, elle referma doucement la porte de son appartement qu’elle avait personnalisé à son image, avant de donner un tour de clé. Le trousseau pendant au bout de son index gauche, au risque de rayer la brillance de plomb, les mains posées à plat sur le panneau laqué gris orage qui marquait la limite entre le monde extérieur et le sien, elle s’y appuya quelques secondes. Son regard encore inquiet chercha le réconfort de la présence de chaque élément. Tout était comme elle l’avait laissé et cela suffisait à la rassurer. Dans l’entrée, les portes coulissantes de la penderie et du meuble à chaussures étaient soigneusement fermées en face du miroir rectangulaire encadré de hêtre naturel, assorti au bois de la desserte et ses lignes tout aussi rectilignes. Dessus, ne trônait qu’une lampe à poser et un vide poche, vide. Du bout des orteils elle ôta ses escarpins dont les talons leur interdirent de rester en équilibre et le manteau demi-saison retrouva lentement sa place sur son cintre.

Mauvaise journée si ce n’est désastreuse. Pourtant, elle n’avait pas mis le nez au service. Au moins au service, elle maîtrisait les événements, au contraire de ce qui se jouait à la villa Gloriam où elle se sentait trop souvent isolée. Aujourd’hui, elle s’était faite piéger, rétrospectivement, bêtement. La plupart du temps, elle se contentait de garder le silence lors des conseils auxquels elle était expressément conviée, évitant les autres. Expressément conviée car elle savait qu’elle n’était pas, là, en position de force et que son influence se situait ailleurs, dans les tractations en marge et dans les avis qu’on venait prendre auprès d’elle. Présentation du bilan mensuel avec son lot d’action de propagande et d’assassinats et pourquoi n’a-t-elle pas vu arriver la manœuvre ?

“Quels progrès pour notre cause représentent tous ces faits d’arme ?
_ En l'absence d’autres moyens pour lutter contre les sorciers, recruter des sympathisants et éliminer des sorciers lorsque c’est possible restent nos seules options.
_ La patience ne serait-elle plus payante ?
_ Certes nous pourrions nous laisser marcher dessus par les les activistes de MIM, le temps que…”


L’amertume de l'intervenant était audible.

“Le temps que ?
_ Le temps que Mme Knight nous fournisse les résultats de ses recherches ?”


Le ton suspicieux lui avait vrillé les oreilles et elle avait soudain senti tous les regards se tourner vers elle en même temps qu’une nasse se tissait autour d’elle. Cela ressemblait à un traquenard préparé avec méthode. Là encore, dans son appartement elle se demandait pourquoi sans trouver de raison convaincante. Ses positions un peu en marge des va-t-en-guerre avait-elles essaimé parmi les membres de l’organisation devenant trop gênantes ? Un putsch de plus grande ampleur se préparait-il ?

Elle passa devant l’escalier qui menait à la mezzanine pour laisser son regard traverser le salon et la grande baie vitrée aux fines nervures de métal. Les mocassins renversés dans l’entrée la regardèrent se laisser tomber dans le grand canapé. Ramenant ses genoux sous son menton elle laissa son esprit divaguer sur l’enfer de cette journée. Les accusations qui avaient fusée contre elle étaient complètement crétines mais suffisaient à alimenter la méfiance de certains. Elle soignait les sorciers ! Évidemment qu’elle soignait les sorciers ! Même sans sa position contre la magie qui différait souvent de celle de ses accusateurs, le moyen de faire autrement sans se trahir immédiatement ?! Bien sûr la recherche prenait du temps, elle l’avait répété et sérieusement qui ne le savait pas ? Alors tout y était passé, les sommes investies, les soupçons de trahison. Bien sûr en dehors de l’agressivité d’un ou deux membres, tout cela fut dit en termes policés, mais suffisamment pour qu’elle comprenne qu’elle était sur la sellette, elle qui avait réussi, jusque-là, à rester en dehors de l’arène des luttes de stratège.

Elle serra les mâchoires et se tira les cheveux en arrière de ses doigts en peigne et soupira autant que ses poumons le lui permirent. Personne pour voir la femme de glace se relâcher. Elle le sentait, elle était sonnée et devait réagir. Elle pouvait aller se coucher, se mettre à pleurer, aller courir, ou bien…
Elle se leva et rejoignit l’îlot central de sa cuisine simplement séparée du salon par un demi muret surmonté d’une verrière. Ses pieds caressant le sol tiède lui redonnèrent le sentiment d’un bien être intérieur. La casserole d’eau tinta en se posant sur le la plaque, suivie par ceux du couvercle de la théière celui de la boîte de thé. Bientôt, les feuilles parfumées glissèrent dans le filtre de faïence.

La fin de du conseil aurait dû sonner la délivrance de la généticienne, mais elle comprit assez vite qu’elle était vraiment l’objet d’une attaque en règle qui n’allait pas s’arrêter là. Dans le couloir elle croisa les sourires ironiques de deux hommes qu’elle n’avait jamais vus. Elle avait serré les dents pour ne pas montrer la peur qui venait de s’insinuer en elle. Cette même peur qui revint à la charge lorsqu’elle tomba sur une note au fond de sa poche, elle qui n’y laisse jamais rien traîner.

Un anonyme a écrit:
“Si tu protèges les sorciers, c’est toi qu’il faudra protéger…”

C’était avec peine qu’elle s’était retenu de balayer l’espace autour d’elle afin de débusquer celui ou celle qui avait réussi à lui glisser ce morceau de papier assassin. D’une seule main, elle le replia et le refourra dans sa poche.  Cela pouvait toujours servir. Elle ne savait pas encore comment mais c’était un indice ou une preuve. Son cerveau s’était mis à envisager tous les scénarios qu'il était capable d'imaginer du plus simple au plus loufoque. Ne plus rien laisser au hasard dans cette affaire lui semblait la meilleure chose à faire.

Elle ne savait pas pourquoi elle n’avait pas présenté ses avancées dans ses recherches, ou plutôt si. Elle craignait une utilisation prématurée de la part de gens qui n'éprouvent aucun scrupule et pour qui la parole des scientifiques n’avait que peu de valeur face à leur soif de vengeance et de violence aussi. Comme elle se sentait loin d’eux ! Comme souvent le malentendu qui l’avait liée à Gloriam lui sautait au visage. Ces dernières semaines, elle avait fait des pas de géant jusqu’à trouver un protocole afin d’extirper la magie des sorciers. Mais comment entamer les essais cliniques ? C’est la question qui restait en suspens et à laquelle elle devait répondre. Il lui fallait venir devant le conseil avec un succès avéré mais pour l’heure elle se sentait acculée comme la chèvre dans toutes ces histoires où elle doit affronter le loup pour quelque obscure raison de fierté, de destin, de revanche d’une espèce sur l’autre. Mais dans lesquelles la logique était toujours respectée : le prédateur avait toujours le dessus sur la proie. Elle avait réussi à se faire passer pour un prédateur jusque-là, mais, elle le sentait à présent, elle n’était pas de taille à lutter contre toute cette violence à moins de se renier.

Le thé avait fini d’infuser et elle sortit une grosse tasse de porcelaine blanche et bientôt ses deux mains se moulaient autour, comme pour aspirer toute la chaleur que le liquide ambré diffusait à travers. Toujours pieds nus, elle se dirigea vers la baie et son regard plongea dans le parc de la résidence à travers le voilage qu’elle avait fait poser pour une petite fortune si l’on considérait la hauteur de la surface vitrée. Elle tressaillit ! Ce n’était pas possible ! Les deux ironiques étaient en bas de chez elle ! L’un était adossé tranquillement à un arbre tandis que l’autre faisait nonchalamment les cent pas. Elle les surplombait de quatre étages, mais il n’y avait pas de doute, c’était bien eux ! Elle reconnut leur silhouette et leur accoutrement de cuir. Ils avaient osé ! Elle ne pouvait pas croire qu’elle vivait un de ces mauvais films d’espionnage et que quelqu’un la prenait réellement en filature. La colère autant que la panique s’emparèrent d’elle. Elle reposa vivement la tasse sur la table basse du salon et une vague de thé dessina un archipel sur la laque taupe. Il pouvait bien rester là ! Ses mains glissèrent de ses joues à ses tempes comme pour se rassurer, comme pour s’éclaircir les idées, comme pour se réveiller d’un cauchemar qui durait un peu trop. La tête baissée et les doigts toujours sur les tempes, elle se mit à arpenter le salon afin de mettre ses idées en ordre.

*Calme-toi et réfléchis. Mets-toi à leur place ! Que veulent-ils ? Quels sont leurs projets ? *


Dans ce genre d’exercice elle était assez bonne lorsqu’il s’agissait de son métier, mais là il s’agissait d’intrigues, de conspiration. De conspiration à tiroirs. Elle impliquée dans l’une contre la magie et cible du groupe dans lequel elle était membre. Membre, c’était tout dire car elle ne partageait que l’intérêt de lutter contre la magie et la logistique du groupe. De plus en plus, elle se disait qu’il ne s’agissait que d’un vaste malentendu entre elle et eux. Et aujourd’hui, elle se sentait trahie et c’était comme s’ils venaient de la libérer du semblant de loyauté qu’elle leur devait. Pourtant elle se demandait comment gérer cette nouvelle liberté qui lui était presque imposée. Profiter des équipements qui lui avaient été offerts sans se sentir plus redevable envers Gloriam ? Oublier la villa et tracer sa route ? Ce serait sans doute très tentant et peut-être même possible si elle estimait sa position assez publique pour la protéger des représailles. D’un autre côté, retourner la situation et clouer le bec à tous ses détracteurs qui lui envoyaient des “ironiques” pour l’intimider _ ce qu’ils arrivaient très bien à faire… _ lui apporterait bien plus. Elle ne savait juste pas si elle avait la carrure pour tirer son épingle du jeu. Il lui faudrait être plus retorse qu’eux et cela ne faisait pas partie de sa culture, même si en quelques mois elle avait beaucoup appris. Elle devait peser le pour et le contre les sacrifices qu’elle devrait faire et les bénéfices qu’elle pourrait en avoir en retour. Elle devait être certaine de ce qu’ils voulaient faire. Juste lui mettre la pression ? S’emparer de ses travaux ? Mais pour en faire quoi ? Les confier à un autre chercheur et se débarrasser d’elle ? Dans le premier cas, elle pouvait gérer. Cela lui prouverait qu’elle leur était encore utile malgré leur impatience. Si elle pouvait en être certaine, elle pourrait jouer un peu plus sur du velours en leur laissant entrevoir qu’elle pourrait leur fausser compagnie s’ils se montraient trop pressants ou pas suffisamment compréhensifs. Les autres possibilités quand-à elles faisaient monter la panique en elle. Première chose assurer ses arrières en mettant ses recherches en sécurité.

Elle se rassit brusquement dans le canapé, toujours les pieds posés sur l’assise et la bouche collée sur les pouces de ses deux poings joints. Elle entra dans une intense réflexion. Elle sentait qu’après cela rien ne serait plus comme avant. Assurer sa sécurité et obliger l’autre camp à se dévoiler afin d’affiner sa stratégie, voilà ce qu’elle devait réussir à faire en premier lieu. Lorsqu’elle se releva, elle avait encore les mains qui tremblaient, sans doute de savoir des leurs escogriffes en bas de chez elle. Elle était consciente que cette pression l’empêchait d'être complètement lucide aussi s’efforça-t-elle de se plonger dans l’action pour évacuer leurs silhouettes de cuir de son esprit. Elle savait ce qu’elle avait à faire mais ne devait pas se laisser perturber de peur d’oublier quelque chose ou de les faire à l’emporte-pièce. Elle évita donc de retourner à la fenêtre. Qu’ils soient encore là ou pas ne changeait rien.

En premier lieu, s’occuper de ses travaux. Pendant que son iMac G4 lui souhaitait la bienvenue, elle sortit de son emballage une nouvelle disquette Zip. Il avait fallu acheter un lecteur périphérique qui nuisait au design légendaire de la marque, mais le graveur de CD intégré n’était pas très pratique pour des sauvegardes rapides. Elle dupliqua sur cette nouvelle disquette ses travaux stockés sur une disquette originale et la remit dans son emballage avant d’en faire une deuxième copie qu’elle ouvrit et se mit en devoir de modifier. Le résultat avait tout d’une recherche sérieuse mais de petits détails avaient été modifiés afin de mettre un usurpateur de données sur une fausse piste. De quoi, se disait-elle, faire perdre un temps précieux à ceux qui voudraient la mettre sur la touche, voire même se faire repérer par la mention d’un produit interdit. Quelqu’un qui voudrait enquêter ne manquerait pas, se disait-elle de repérer l’achat ou la commande de ce modulateur hormonal et métabolique. La copie rejoignit aussitôt son emballage qu’elle confina dans un petit sac congélation avec force ruban adhésif avant de lester le tout avec une boite de conserve dont elle avait ôté au préalable l’étiquette. Le tout rejoignit le réservoir de sa chasse d’eau. Pas facile de trouver une cache à la fois crédible et à la fois accessible. Elle ne pouvait que se fier à ses lectures de polars pour cela. Retour à la station de travail pour effacer le plus soigneusement possible toute trace de ses fichiers si précieux. Le plus important pour l’heure était fait.

Elle jeta un œil à sa montre. Seize heures. Avec un peu de chance, elle pourrait peut-être mettre la seconde partie de ses décisions à exécution. Encore fallait-il qu’elle parvienne à quitter la résidence sans être prise en filature, ou si c’était le cas, parvenir à brouiller les pistes. Elle se surprit à échafauder des plans à toute allure avec des embranchement de secours au cas où, elle qui n’était pas bien forte aux échecs. En quelques secondes, elle fut rhabillée. et délaissa l'ascenseur pour emprunter les escaliers qui lui permettraient de rejoindre les locaux techniques dont la porte donnait sur un autre côté du bâtiment. En rasant ce pignon de la façon la plus naturelle qu’elle pouvait pour ne pas donner l’impression de manigancer quelque chose, elle prit la direction du centre hospitalier. Durant tout le trajet qu’elle fit à bonne allure, elle exhortait de ne pas se retourner. En arrivant à la porte vitrée de l’hôpital c’est le reflet qui lui indiqua qu’elle avait eu raison de faire un crochet par son travail, les deux sbires étaient bien à quelques dizaines de mètres derrière elle. Et même si c’était sa parano qui la trompait, deux précautions valaient mieux qu’une. Lorsqu’elle parvint à son cabinet elle s’approcha de son assistante et secrétaire occupée à classer des dossiers. Ce visage familier et dévoué la rassura un peu.

“Bonjour Maggie ! Pas de nouveaux rendez-vous ?”

Elle laissa la secrétaire consulter le planning de la chercheuse avant de répondre par la négative.

“Votre planning est plein pour les trois prochains jours…
_ Très bien. Je passe au labo et je ne veux pas être dérangée. Je ne sais pas à quelle heure je partirai.
_ Très bien professeur.
_ Merci Maggie.


Elle n’avait pas le temps ni les pensées à se formaliser aujourd’hui de cette asymétrie de relation, mais elle n’avait jamais compris que sa secrétaire insiste pour se faire appeler par son prénom alors qu’elle lui donnait du Madame et du Professeur. Elle prit la direction du laboratoire, mais s’en écarta bien vite. L’hôpital était son univers, elle en connaissait tous les couloirs, tous les ascenseurs et escaliers et espérait bien que cela lui porte chance. Elle jeta en passant sous une horloge murale un oeil inquiet pour s’assurer qu’elle avait encore le temps de mettre sa manoeuvre à exécution. Seize heure vingt-trois, il n’y avait rien de trop mais cela devrait être suffisant. Lorsqu’elle déboucha sur l’arrière de l’hôpital, elle jeta un œil alentour sans voir trace de ses poursuivants et prit vivement la direction du quartier d’affaires. Là, elle entra sans se retourner dans la succursale que la Royal Bank of Scotland avait ouverte à Atlantis. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur qu’elle s’assura qu’elle n’avait pas été suivie et que donc son petit manège n’avait pas été vain. Là-encore, elle ne vit aucune trace des ironiques de cuir.

Lorsqu’elle en ressortit, elle était délestée d’une copie de ses travaux qu’elle avait laissé dans un coffre en échange deux clés. Le retour à son appartement se fit sans encombre. Que les deux sbires soient encore en train de l’attendre devant l'hôpital ou qu’elle ne se soient pas aperçu qu’elle était suivie nulle trace de ses gardes du corps. Elle ne se faisait pas trop d’illusion, ils seraient bientôt de retour sur son chemin si elle ne trouvait pas le moyen de disparaître de leur “radar”. La gageure serait de continuer ses activités tout en disparaissant aux yeux de Gloriam, histoire de faire changer la pression de camp ou tout au moins de de rééquilibrer, les choses. Le problème était donc de continuer à aller à l’hôpital pour ses patients, sans se faire immédiatement reprendre en filature et donc localiser. Elle se demandait si elle n’allait pas être contrainte d’annuler tous ses rendez-vous jusqu’à nouvel ordre. Elle se voyait mal faire faux bond à ses patients quoique personne n’était indispensable et ils pouvaient être orientés vers d’autres confrères. Elle tentait d’imaginer la réaction du camp adverse si elle disparaissait de la circulation. Prendrait-il cela pour un aveu de culpabilité, comme une trahison ? Quoi qu’il en soit, la pression serait vraisemblablement de leur côté…

Lorsqu’elle revint chez elle donc, le jour commençait déjà à tomber. Une pression sur un interrupteur et les volets roulants occultèrent le paysage qu’elle avait sur Atlantis. Son problème restait sans réponse. La difficulté de sortir de l’hôpital sans se faire repérer restait l’aspect le plus délicat. En fait c’était LE problème. Sa stratégie du jour n’avait qu’un temps. Ses adversaire pallieraient très vite à leur première défaite si elle refaisait surface au centre hospitalier. Une idée loufoque lui vint à l’esprit. Si elle était présumée partie, la surveillance de l’hôpital serait sans doute abandonnée. Le tout était d’être suffisamment convaincante. Elle avait suffisamment d’argent pour se payer un billet d’avion, même pour rien… Elle savait que c’était risqué et que cela ne durerait sans doute qu’un temps. Qu’attendait-elle en fait de ce temps ? Qu’ils changent d’avis sur elle ? Qu’elle arrive à finaliser un premier essai réussi de son traitement anti-magie ? C’était bien beau de mettre la pression sur camp adverse, encore fallait-il savoir quoi faire ensuite. Elle se sentait un peu piégée par tout ce qu’elle venait de mettre en place. La seule chose sur laquelle elle pouvait un peu compter c’est que le camp adverse bouge. En fonction de ce qu’il ferait, elle pourrait réagir, mais décidément, elle avait la sensation de plonger vers l’inconnu, de mettre une machine en route qu’elle n’était pas certaine de contrôler. Si elle partait avec aussi peu de garanties sur l’avenir et la suite des événements, elle serait contrainte à l’improvisation, et rien ne la prédisposait à cela...

Soudain, et sans doute pour la première fois depuis très longtemps la solitude s’abattit sur elle et elle se sentit lâche, apeurée et incapable d’assumer ce qui lui tombait dessus depuis les dernières heures. C’est le moral en berne qu’elle décida de se mettre en tenue décontractée, avec l’espoir que le cocooning allait lui rendre un peu de douceur et de légèreté. Quelque part sous le plan de travail de la cuisine sa tenue du jour gisait maintenant dans le bac de linge sale. Legging gris et sans trop de forme, la faute à trop de passage en machine, et de grosses chaussettes sans doute faites pour les mollets de Mike Tyson, elle se laissa tomber dans son fidèle canapé les genoux rabattus sous un mohair écru, de ceux qu’on attribue aux irlandais et dont le col qui avait dû être jadis, roulé, lui remontait jusqu’aux yeux. Bravant la possibilité de ne pas fermer l’œil de la nuit elle s’était refait un thé et le premier vrai sourire de la journée se dessina sur ses lèvres en pensant que cette même scène ressemblait étrangement à celle qu’elle avait vécue quelques semaines plus tôt à la différence près qu’elle avait ce jour-là les cheveux mouillés et un chocolat chaud en lieu et place de son darjeeling. Elle pensa à Lemmi. Elle se demandait bien qu’elle image il avait d’elle, s’il s’imaginait qu’elle pouvait se mettre dans un pareil pétrin et si le numéro qu’il lui avait donné pour au cas où comprenait cette éventualité.

Son esprit partit vers les personnes à qui elle pouvait faire confiance pour l’heure. Alistair pouvait venir en tête de liste même si leurs rapports restaient trop ambigus pour la rouquine, elle le pensait loyal. Tatiana ?  Elle était sans doute trop jeune et passant petit à petit du côté de la magie, elle ne savait pas ce qu’elle pouvait attendre d’elle et puis la jeune violoniste lui témoignait trop de défiance pour le moment. Le professeur Page ? Oui, peut-être, hormis ou en dépit du fait qu’il travaille au même endroit qu’elle… Mais non, là aussi l’incertitude de leurs liens était un obstacle.  Arno ? Depuis le temps qu’il n’avait pas donné signe de vie, elle se demandait s’il se souvenait qu’elle existait. Le scandinave avait pour l’heure, toujours fait preuve à la fois d’intérêt pour elle et de respect pour ce qu’elle voulait taire. C’était une qualité rare, mais comment se sentirait-elle à lui demander de l’aide sans lui en dire trop à la fois pour elle et pour la sécurité du journaliste ? Pourtant c’était celui qui cochait le plus de cases si jamais elle se résolvait à demander l’aide de quelqu'un d’autant que pour Gloriam, il n’existait pas… Problème, ses sœurs étaient des sorcières. Problème ou parfait alibi. Qui irait la chercher là ? Elle devrait prendre sur elle certainement… Petit à petit, la suite de ses projets prenait corps. Elle consulta les sites de voyage, puis chercha un moyen de se rendre compte si quelqu’un était entré en son absence chez elle. Bien sûr, les trois points de fermeture et le profil plus que particulier de sa clé lui donnait assez d’assurance, mais chacun sait que si l’on veut vraiment entrer quelque part… Encore une fois, sa culture cinématographique lui souffla comment exploiter les longs cheveux, lien des plus fins et des plus fragiles dont elle relierait le cadre et le battant de la porte dans le coin supérieur. Un simple montage à la gom-fix permettait de le remettre en action simplement et de détecter un passage par son entrée par la rupture ou le décollage du cheveu. En d’autres circonstances, elle aurait pu trouver ça drôle de mettre en œuvre ce petit bricolage… Elle vida une petite bouteille de jus de fruit qu’elle rinça et laissa sur l’évier pour la laisser s’égoutter.

Elle dîna à peine ce soir et parvint tant bien que mal à dormir et décida de ne rien changer à ses habitudes, enfin, presque. De sauter dans ses baskets pour son footing entre chien et loup. Elle crut discerner les deux ironiques sans en être bien sûr en bas de chez elle, mais ils n’étaient pas en tenue pour la suivre à la course. Elle verrait bien s’ils allaient profiter de son absence pour violer son intérieur... Au milieu de son parcours, elle s’arrêta et sortit son téléphone et joignit Lemmi. Le rendez-vous fut rapidement pris pour 21h le soir dans le bar où ils avaient discuté pour la première fois. De nouveau, le journaliste s’était montré on ne peut plus compréhensif.

Revenue chez elle, le cheveu mouchard l’attendait intact ce qui ne l’empêcha pas de placer la bouteille vide en équilibre derrière la porte le temps qu’elle prenne sa douche et prépare un petit sac de voyage. Elle sortit de la résidence avec son bagage à l’épaule. Personne ne pouvait ignorer qu’elle s'apprêtait à partir. Lorsqu’elle arriva devant le bureau de Maggie Peterson, elle s’arrêta, elle la salua comme à l’ordinaire en ajoutant une requête inhabituelle.

“Pouvez-vous annuler mes rendez-vous de l’après-midi, avec toutes mes excuses aux patients, et me réserver un billet pour rejoindre le continent à douze heure dix-neuf si ma mémoire est bonne ? Plus un billet de train pour rejoindre l'aéroport de Glasgow et enfin le premier vol pour Londres ? Merci. Je sais que je peux compter sur vous.”

Cette demie journée de travail fut comme toutes les journées de travail et elle s’étonna en sortant de son cabinet toujours son sac de voyage à l’épaule, de ne pas avoir été parasitée par ses préoccupations du moment qui lui happèrent l’esprit dès la porte du cabinet fermée ? Elle y vit une nouvelle confirmation que le recherche était toute sa vie mais n’avait aucun sens sans le contact avec les malades. Un peu comme un musicien qui compose et répète avec minutie et exigence mais qui ne peut se passer de la scène pour exprimer son talent.

“Vos billets vous attendent à l’agence du port Mme Knight.”
_ Vous êtes parfaite ! Merci. Je vous appelle pour vous donner des nouvelles pour la suite du planning…


Elle évita de jeter un regard aux abords de l’hôpital pour savoir si elle était attendue. Inutile de laisser croire qu’elle s’y attendait. Elle l’espérait pourtant autant qu’elle le redoutait. Elle l’espérait pour que son plan ait une chance de réussir, elle le redoutait car elle ne pouvait pas être certaine des intentions des gorilles qui la suivaient. Ce n’était pas avec les quelques leçons de Krav Maga qu’elle pourrait leur résister s’ils tentaient de lui nuire physiquement…. Le printemps naissant était encore plus que frais et elle remonta le col de son manteau fauve et resserra d’une main le haut du revers sur son menton. Ses pas la menèrent très vite au port où l’agence de voyage tenait ses billets à disposition. Son paiement et un sandwich plus tard elle embarquait sur le ferry qui la ramènerait à l’île mère. Ce ne fut que lorsqu’il eut largué les amarres qu’elle s’inquiéta de savoir si elle avait été suivie. Elle ne reconnut personne mais sa parano du moment pouvait attribuer toutes les mauvaises intentions du monde au plus angélique des visages. Le plus dur serait de disparaître une fois débarquée. Elle monta dans le tortillard qui devait l’amener à Glasgow mais descendit au premier arrêt. Elle avait tant bien quel mal échangé dans les toilettes du train, sa tenue bon chic bon genre contre un jean moulant des baskets et un blouson de type parka qui lui changeaient la silhouette du tout au tout. Elle se paya ensuite un taxi pour rebrousser chemin jusqu’au port et attendre la dernière traversée. Elle profita du temps qu’elle devait tuer avant d’embarquer pour s’offrir une large casquette grise de feutre épais. Avec le luxe de précaution qu’elle avait pris elle espérait pouvoir rejoindre sans encombre Lemmi à l’heure prévue. Elle ne pouvait pas lutter contre la couleur de ses cheveux, mais maintenant relevé sous sa nouvelle acquisition, ils étaient bien moins accusateurs.

Lorsqu’elle entra dans le bar, les accents de la sonate dite au clair de lune de Ludwig Van Beethoven lui parvinrent comme une invitation à oublier ses soucis et apprécier les belles choses. Elle chercha des yeux Lemmi. Serait-il là ? Au fond, elle lui avait fait confiance, mais rien ne l’obligeait vraiment à être là même après sa promesse. La duplicité du monde devenait pour elle comme une chose générale.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptySam 8 Fév - 21:33

Lemmi devait bien avouer qu'il s'ennuyer ferme. Est ce que c’était vraiment un problème, cependant ? Pas forcément. Il était la, allongé dans la salle principale de l'appartement, c'est a dire la cuisine, en observant les pantoufles de sa sœur. C’était quand même incroyable. Plus il y pensait, et plus il essayait de trouver une explication scientifique, rationnelle, a ce phénomène. Il avait beau essayer comme un fou, lever les deux mains devant lui et lancer des incantations plus invraisemblables les unes que les autres, rien y faisait, les pantoufles restaient totalement immobile. Et sa sœur. Sa foutue Miel. Elle levait la main, et pouf, les deux pantoufles allaient ou venaient selon l'ordre donné. Déja qu'il avait toujours cru qu'il fallait une baguette pour ce genre de « miracle », voilà que sa sœur le faisait sans, a présent, c'etait a devenir fou.

Pendant de nombreux mois, en Afrique, il avait autant étudié la faune et la flore que la magie en générale. Il etait loin d'avoir les connaissances d'un sorcier formé dans le domaine, mais il avait des bases. Il connaissait des sorts, avait des connaissances en potions diverses, et était un des plus grands experts en faune magique parmi les moldus. Enfin, des espèces qu'il avait étudié, en tout cas. Combien de moldu pouvait se vanter d'avoir vu, de prêt ou de loin, un éruptif ? Dire zéro était sans doute un brun prétentieux, mais cela ne devait pas courir a chaque coin de rue. Et mine de rien, ce fait avéré, il en était plutôt fier. Mais il ne fallait pas, absolument pas qu'il se vante. Il n’était pas de ce genre hein ? Il fallait toujours rester humble, garder la tête froide, ne pas passer pour ce qu'il n’était pas. Ce qu'il n’était pas vraiment.

Un coup de téléphone résonna dans la piece, le faisant sortir de ses pensées. Il n’était pas tard, et il se demanda bien qui pouvait l'appeler en plein après-midi. Il chercha d'abord une bonne dizaine de secondes son téléphone, caché sous un livre ouvert a l’envers sur la table. « Étude de la civilisation marine », autrement dit les poissons et autres joyeusetés aquatiques. Le numéro affiché était inconnu, aussi il hésita un instant a ne pas décrocher. C’était encore une feuille de chou qui voulait qu'il vienne faire un papier sur deux lapins dans une école primaire ? Ou sur l'affaire des poules disparue de la ferme des Gunnard ? Un renard, un simple renard. Il avait perdu deux jours avec cette histoire, dans le nord de la Lituanie. Mais finalement, il décida de décrocher. Il n'avait pas grand chose a perdre.

La voix de Théodora le fit carrément sursauter, et il ne pu s’empêcher de sourire bêtement. Enfin, il n'avait pas besoin de se cacher, il était tout seul après tout. Comme souvent, sa sœur était en cours, surtout l’après-midi. Le savoir n'attendait pas, et le salaire encore moins. Le sourire du garçon ne resta cependant pas très longtemps affiché sur son visage. La voix de Théodora etait étrange. Presque tremblante ? Il avait bien du mal a l'imaginer en état de faiblesse. Et encore plus, devant lui. Si elle appelait, c’était qu'il y avait un problème, sinon, elle n'aurait pas brisé ce masque de force qu'elle affichait en public, ou tout du moins en sa présence.

Il n'eut pas le loisir de beaucoup parler avec elle. Elle était clairement pressé. Mais elle voulait le voir. Rapidement. Le soir même. Il n'eut pas besoin de réfléchir longtemps a un point de rendez-vous qu'elle évoqua aussitôt le bar ou ils avaient prit un verre ensemble, le jour de leur rencontre. Il n'y était pas retourné depuis. Il avait l'impression que c’était hier, mais pourtant, plusieurs semaines s’étaient bel et bien écoulés. Il accepta donc l'invitation, et ajouta a Théodora qu'il espérait que tout irait bien. Sans vraiment savoir de quoi cela pouvait bien être. Le rendez-vous n’était pas tout de suite, et pourtant, il monta aussitôt jusque dans la salle de bain pour se laver, se préparer. Il devait etre présentable. Non, plus que présentable. Il n'allait pas voir n'importe qui, il allait voir Théodora Knight. Et dans un coin de son esprit, le coin particulièrement joueur, il espérait secrètement que chacune de leurs entrevues ne les rapproches un peu plus.

La plupart du temps quand ils se voyaient, c’était en cours de sport, et il devait avouer que chacun avait un emploi du temps assez sévère pour empêcher de se voir trop en dehors. Ils avaient bien etait boire ensemble a nouveau, mais il n'avait pas encore osé vraiment aller plus loin, comme lui proposer un restau ou autre. Elle n'avait pas l'air de vouloir un vrai rendez-vous galant avec lui, ou tout du moins c’était l'impression qu'il en avait, et vu qu'il n'avait actuellement aucun véritable contact de gens de son age en dehors d'elle, il n'avait pas envie de tout gâcher pour un banal petit coup de cœur. Et puis, c’était simplement parce qu'elle lui portait un petit intérêt, au moins social. Il n’était pas au stade ou il ne dormait pas de la nuit ou qu'il rêvait d'elle constamment. Non, il l’appréciait, la trouvait jolie, et c’était tout.

Cette fois donc, pas de jogging, il enfila un jean assez classe, selon lui, noir, tout en sobriété, et enfila une chemise et une veste de costume, tenue qu'il portait quasiment tout le temps en dehors du loisir. Pour le boulot en somme. Mais il trouvait que cela lui donnait un air plus mature, un peu plus classe, et depuis une dizaine d'années, il avait du mal a se trouver vraiment sérieux sans porter cette tenue. Il enfila sa paire de chaussure foncé, et attrapa un parapluie, ainsi que sa sacoche qu'il emportait partout, avec ses affaires comme ses papiers ou son argent, ainsi que deux ou trois babioles toujours utiles, notamment pour son métier.

Il tourna la clé dans la serrure, et il était parti. Il remonta la rue, et s'en alla vers le bus. Quelques arrêts, et il se retrouva dans la grande rue qu'ils avaient remontés la première fois avec Théodora. Il dépassa le club, signe qu'il était sur le bon chemin. Il était globalement beaucoup trop en avance, il en était quasiment persuadé. Mais au pire, il prendrait un premier verre en l'attendant. Qu'est ce qu'elle pouvait bien vouloir lui dire ? Lui parler du club ? De son métier ou de la recherche peut être ? Il était surprit qu'elle ai utilisé ce numéro, et au fond de lui, avait ce pressentiment que si elle l'avait fait, c’était pour une autre raison. De plus grave. Ou tout du moins, de plus important, assez pour qu'elle ai besoin qu'il y jette un œil. Il avait des compétences un peu originale, meme si tout de suite, il voyait mal en quoi la recherche d'animaux pouvait etre utile a la chercheuse en médecine humaine. Enfin, il verrait bien assez rapidement.

Une fois au bar, en effet, il réalisa qu'il était le premier. Le bar etait quasiment vide, il etait encore assez tot, mais il reconnu la serveuse qui sembla faire de meme et lui fit un sourire. Il s'approcha, et lui demanda « la meme chose que d'habitude », en se satisfaisant du fait qu'elle comprenne aussitôt. Cela voulait il signifier qu'il etait vraiment en pleine sédentarisation ? En tout cas, c'etait agréable. Il se posa sur une table, a l'opposé de la fenetre cette, fois, et dégusta tranquillement son martini en observant la salle, parfois les yeux clos en appreciant la musique classique. Ca manquait de jazz, mais si on en ajoutait, alors il allait définitivement ressembler a un acteur de film noir.

La porte s'ouvrit finalement, quelque temps plus tard, sur Théodora. Avec un chapeau étrange qu'il n'aurait pas parié voir sur elle un jour, et un air fugitif peint sur le visage. Il se leva aussitôt en lui faisant un signe et il la regarda approcher de lui. Il lui prit la main, comme il faisait quand ils n'etaient que tout les deux, ou en tout cas, en dehors du cours, pour l'embrasser. C'etait presque devenu un rituel, basé sur une simple plaisanterie.

- Bonsoir Théodora, vous avez l'air affolée....tout vas bien ?

Non, il pouvait clairement sentir que tout n'allait pas bien. Il la dirigea vers sa table et la laissa s'installer avant de se mettre en face, en la detaillant. Elle avait le visage fatigué de quelqu'un qui stresse. Mais pour l'instant, la raison lui en etait inconnu. Il se pencha donc vers elle au dessus de la table, parlant moins fort :

- Dites moi tout, Théodora. Que je puisse soulager vos épaules tendues.

Il avait remarqué que son corps entier etait raide, plus qu'a l'accoutumé en tout cas. Encore un bienfait de ses capacités d'observations, qui tenaient cette fois davantage du fait qu'il avait l'habitude de beaucoup la relooker, surtout dans sa tenue de sport un peu moulante et...hum hum....il devait rester concentrer.

- Je suis la pour vous aider.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyMer 12 Fév - 5:38

Un instant elle se demanda si Lemmi serait bien là. Après tout, elle était restée assez évasive sur les raisons de ce rendez-vous et le scandinave n’avait aucune raison de se mettre dans le pétrin pour elle. Enfin, bien sûr, il ne savait pas encore qu’il s’agissait de se mettre dans le pétrin. En tout cas, il n’avait pas de raison d’accourir à peine il recevait un coup de fil d’elle. Elle ne savait pas trop sur quel ressort elle pouvait compter pour qu’il lui vienne en aide.

S’ennuyait-il au point de se jeter dans n’importe quelle aventure sans en savoir plus ? Ses retrouvailles avec sa sœur n’étaient donc pas aussi palpitantes qu’elle avait pu l’imaginer ! Elle imaginait bien qu’après tout ce temps il devait y avoir des moments de malaise même des moments où ils devaient avoir envie tous les deux de garder leur autonomie.

Sa profession pouvait en être un autre. Un journaliste devait bien faire preuve d’un minimum de curiosité, non ? Et même si son domaine était très spécifique et ne le mettait sans doute pas aux prises avec l’animal le plus dangereux de la création, l’homme, il devait se laisser, assez facilement, motiver par le mystère et les questions sans réponses… Ils avaient débattu dès leur première rencontre de la recherche. S’il n’avait que la moitié de la curiosité qui habitait la généticienne et qui la poussait à aller répondre à la question suivante, celle soulevée par la dernière réponse, il allait fatalement accourir.

En dernier lieu, elle s’était déjà posé la question de l’intérêt qu’il lui portait. Sa prévenance et les attentions qu’il avait pour elle ne pouvait pas, à moins d’être un saint, _ ce dont elle le soupçonnait parfois _ être celles qu’il accordait à tout le monde. Pourtant, à chaque fois, elle se disait que c’était bien prétentieux de sa part de penser qu’il puisse être attiré par elle alors qu’elle ne lui avait pas retourné de message qui pourrait l’encourager. Bien sûr, il était adorable, cultivé, ouvert d’esprit, mais que ce soit à cause de sa propre situation de clandestine, ou de son âge, elle ne se permettait pas d’envisager une relation trop intime, sérieuse… Quel terme était le plus approprié ? Amoureuse ? Elle se demandait bien si elle était encore capable de se projeter dans ce mot qui s’était tenu si loin d’elle depuis tant d’années !

De toute façon, lorsqu’elle arriva dans le bar, elle avait bien d’autres choses en tête à commencer ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire. Elle était tiraillée entre la nécessité de lui faire confiance, la moindre des choses envers une personnes qui vous vient en aide et le danger pour elle de se livrer complètement. Quelle était sa position par rapport à la magie ? Ils avaient laissé le sujet dans un flou diplomatique et avec des sœurs sorcières et une attirance pour les animaux fantastiques, elle ne parierait pas qu’il partage son envie d’éradiquer la magie. Sur un autre axe, il y avait toujours cette question de confiance et la sécurité de Lemmi. Était-ce encore une fois l’influence des films policiers, mais il lui semblait que moins il en saurait moins il courrait de risque. Mais comment envisager qu’il se contente de suivre les instructions qu’elle lui donnerait sans demander à en savoir plus ? Comment réagirait-elle si elle se retrouvait dans sa position ?

Alors qu’elle le cherchait des yeux, le coup de fil évasif qu’elle lui avait adressé, revenait à sa mémoire. Elle avait tout fait pour paraître maîtresse de ses émotions mais elle devait bien l’avouer, elle n’était pas parvenue à se convaincre elle-même alors le journaliste qui semblait avoir un don pour deviner des choses chez elle… D’ailleurs de son côté, le changement de timbre qu’elle avait perçu chez lui ne lui avait pas laissé longtemps de doute. Elle avait entendu son sourire avant que le froncement de sourcil qu’elle imagina n'assombrisse sa voix. Elle avait senti qu’elle devait abréger la communication si elle ne voulait pas être entraînée dans une avalanche de questionnement. Une fois qu’il lui avait promis d’être au rendez-vous, elle avait bien vite raccroché. Après coup, alors que la traversée vers l’Ecosse lui avait laissé le loisir de se replonger dans ses pensées sans sentir d’urgence la talonner, elle avait pris conscience de ses manières peut être abrupte de mettre fin à la conversation. D'ailleurs, elle ne se souvenait pas exactement ses dernières paroles : ”Merci à ce soir” ? Elle s’en voulait de sa désinvolture.

Son regard fit le tour de la salle pour trouver le scandinave et un instant elle pensa qu’il ne viendrait pas, ou qu’elle était arrivée en avance. La serveuse arriva alors à sa hauteur et avec un sourire silencieux et accueillant elle pointa discrètement une table à l’opposé de celle qu’ils fréquentaient d’ordinaire. Son contact y était déjà debout et lui faisait signe de venir le rejoindre

D’ordinaire, c’était tout dire. Ce n’était pas pour le nombre de fois où ils s’étaient retrouvés dans le bar tous les deux… En tout cas c’était apparemment suffisant pour la serveuse, pour reconnaître les clients qu’elle pouvait classer dans des habitués. D’un côté, elle fut rassurée en posant son regard sur le journaliste et de l’autre, elle se dit qu’elle aurait peut-être mieux fait de choisir un autre lieu s’il avait déjà été repéré comme leur lieu de rendez-vous. En un réflexe, elle jeta un regard dans la rue à travers la baie vitrée, mais ne vit personne de suspect.

Cette heure n’était plus celle de ceux qui doivent regagner leurs pénates et n’était pas encore celle des noctambules. En tout cas elle n’aperçut pas les ironiques. Depuis le premier jour, elle se demandait s’ils étaient juste là pour lui mettre la pression ou bien réellement pour la surveiller. Dans le premier cas, ils avaient parfaitement joué leur rôle dans le deuxième, ils s’étaient conduits comme des amateurs. Quels rapports avaient-ils fait depuis qu’elle les avait repérés ? “Mme Knight est partie cette après-midi pour l’Ecosse et si nos informations sont bonnes pour Londres”? Elle se demandait s’ils avaient importuné Maggie Petterson ou s’ils s’étaient contenté d’aller traîner leurs guêtres à l’agence de voyage du port. Et Comment avait réagi Gloriam à sa disparition ? C’était la question essentielle à laquelle elle devrait répondre en priorité. et qui lui permettrait d’envisager la suite des événements.

Pour le moment plusieurs options restaient ouvertes mais elles savaient qu’au fur et à mesure que les pièces de l’échiquier avanceraient, leur nombre se réduirait. A elle de garder l’initiative qu’elle avait réussi à reprendre _ enfin, le pensait-elle _ pour acculer Gloriam, ou en tout cas ses ennemis au sein de l’organisation, à se dévoiler ou à commettre des erreurs. Pour l’heure, tout le monde était un ennemi, il faudrait faire le tri sans se laisser berner par de nouvelles manœuvres. Garder un coup d’avance et un atout dans sa manche pour chaque situation serait sans doute la clé.

Pour l’heure elle se dirigea d’un pas alerte vers la table de Lemmi et s’assit en le gratifiant d’un sourire un peu malade. Elle le laissa se livrer à son baise-main traditionnel qui faisait partie de la complicité qui s’était établie petit à petit entre eux, mais qu’elle allait avoir du mal à apprécier ce soir. Affolée ? Elle était encore une fois transparente à ses yeux et comme par réflexe, elle se recomposa une physionomie censée donner le change d’une neutralité et un minimum de force et de prise sur les événements. Elle s’assit en se forçant à le pas quitter son regard afin de lui prouver qu’elle gérait la situation, même si ce n’était pas la complète vérité. Au moins n’avait-elle pas jeté un dernier coup d’oeil pour se rassurer et vérifier qu’elle n'avait pas été suivi et qu’aucune menace ne pesait sur leur entrevue. Sa réponse se voulut ferme et elle enchaîna assez vite alors que les premières notes de la pavane opus 50 de Gabriel Fauré lui parvenait tentant de lui imposer une douce mélancolie, capable de faire ressortir le vague à l’âme que les derniers événements et la solitude qu’ils avaient fait tomber sur ses épaules. Elle fronça les sourcils comme s'auto suggérer un courage qu’elle ne ressentait pas totalement au fond d’elle.

“Ça va. Et vous ? Merci d’être venu.”

Elle avait un peu honte de son ton d’”executive woman”, qui ne seyait pas à quelqu’un à qui l’on demande de l’aide et qui est de fait en passe de devenir un ami. Un ami ? Combien d’amis avait-elle sur cette Terre ? La question était sans fondement pour l’heure. Elle avait plus ou moins répondu à la question la veille lorsqu’elle avait envisagé d’appeler au secours quelqu’un qui lui fut assez proche. Lemmi ne semblait pas dupe des efforts qu’elle faisait pour garder la tête froide et ne pas l’inquiéter outre mesure par son attitude. Il aurait bien de quoi ensuite s’inquiéter lorsqu’elle lui aurait fait part de ses ennuis, si elle le faisait bien entendu. Pour le moment, elle avait encore besoin de gage pour finir de lui accorder une confiance totale. Elle reprit sa pose hiératique qui la caractérisait tant, droite devant la table, les deux avant-bras croisés sur le plateau, une main à plat et l’autre posée près du coude.

Il était là pour l’aider disait-il. Le pourrait-il ? Elle décida de tenter d’être assez prudente et de ne pas faire traîner trop les choses. Entrer dans le vif du sujet leur éviterait des questions inutiles et leur ferait gagner du temps. Elle avait l’impression d’être en réunion de service où elle posait d’abord le cadre et qu’ensuite elle pouvait écouter les uns et les autres. Inutile de faire croire de façon démagogique que tout était négociable. Elle était garante que le projet de service soit respecté et de ce fait, chacun devait connaître sa marge de proposition. Personne n’avait de mauvaise surprise, chacun pouvait alors compter sur son écoute attentive. Ce soir c’était un peu la même chose à la différence près qu’elle n’avait pas toutes les cartes en main.

“J’ai quelques scrupules à faire appel à vous. Ce que je vais vous dire risque de vous mettre en danger. Je ne sais pas jusqu’à quel point, mais tout peut très vite devenir au minimum très tendu. Je vais parfois vous paraître imprécise, mais c’est pour deux raisons. La première c’est que je ne suis pas certaine de tout et la deuxième, ce sera pour ne pas vous exposer plus que nécessaire.”

Elle fit une pause pour scruter le visage attentif du journaliste et lui laisser le temps d’intervenir, avant de poursuivre.

“Je sais que c’est sans doute beaucoup vous demander, mais je ne peux le demander qu’à vous.”

Avait-il saisi à son ton de voix l’espèce de faveur empoisonnée qu’elle lui faisait ?

“Pour gagner du temps, il s’agit de mes recherches et non, je ne peux pas faire appel à la police.”

Elle n’avait laissé aucun doute ni aucune possibilité de contester cette dernière affirmation avant de reprendre sa respiration et de finir par la question cruciale qui allait déterminer la suite de leur conversation. Toujours aussi droite, les prunelles rivées dans le regard de Lemmi elle se tut attendant, stoïque, la réaction et la réponse du journaliste. Ce qu’elle craignait le plus c'est qu’il n’essaie de négocier les termes de son aide. Elle le comprendrait, forcément, mais cela les mettrait tous les deux dans une posture sans doute plus fâcheuse et plus périlleuse, surtout pour lui. Comprendrait-il qu’elle voulait le protéger autant qu’il s’était montré compréhensif lorsqu’elle ne se livrait pas complètement dans leurs conversations ?

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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptySam 15 Fév - 11:43

Il fronça les sourcils. C’était plus compliqué que ce qu'il avait imaginé. Enfin, en même temps, si cela n’était pas compliqué, elle n'aurait clairement pas fait appel a lui. Elle etait clairement du genre a toujours tout faire au maximum sans demander d'aide a personne. Enfin, pas a lui en tout cas. Même si ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, il doutait qu'elle fasse appel à qui que ce soit quand elle avait des problèmes. Et puis, surtout, le fait qu'elle décide soudainement d'évoquer des sujets dont elle s’était bien gardée de parler jusque la. Il avait bien remarqué qu'elle faisait toujours en sorte de ne pas trop se plonger dans certain sujet, de peur qu'il ne se décide a poser des questions a ce propos. Il n’était pas bête, il avait bien compris cela.

Et il n'aimait pas ça. Il n'avait pas envie d’être considéré comme une sorte de bouche trou, bon qu'a être appelé en cas d’extrême nécessité. Cela lui rappelait la façon dont ses sœurs avaient gérés leurs problèmes, sans jamais le contacter. Sans jamais accepter de le considérer comme vraiment l'un des leurs, comme une aide sur laquelle on pouvait compter.

Ce n’était sans doute pas comme cela qu'elles l'avaient pensées, mais c’était de cette façon que lui l'avait prit. Et si Théodora l'avait appelé, elle, elle commença son speech avec plusieurs mises en garde sur le fait qu'elle ne voulait pas le mettre en danger, ne pas l'exposer. Mais c’était a lui de décider ça, pas a elle. Il n’était pas si faible que ça quand même, si ? Pas au point que tout le monde veuille ainsi le mettre de coté dans une volonté de le protéger ? Il n’appréciait pas.

Ce n’était pas beaucoup lui demander tant qu'elle tournait autour du pot. Comme si elle n’était même pas convaincue elle même qu'elle voulait le mettre dans la confidence. Il songea qu'avant de lui demander si il était d'accord, elle aurait peut être du se demander elle même si elle avait vraiment envie de lui parler d'un tel secret. Elle n'avait pas l'air convaincu. Et il avait encore moins envie qu'elle lui parle de ça sous la contrainte. Cela voulait simplement dire qu'elle n'en avait pas vraiment envie, qu'elle ne lui faisait pas vraiment confiance.

- Theodora, je préfère vous arrêtez la.

Il jeta un coup d’œil discret dans le bar. Il avait eu l'habitude de discuter avec des gens recherchés, pour de vrais raisons ou non, surtout dans les pays les moins développés, souvent pour obtenir des informations qui n'avaient, certes, rien a voir avec les crimes que ces gens avaient commis, mais il avait quand même du apprendre a faire attention a lui. Le monde n’était pas forcément tout rose, après tout.

- Ne me dites rien. Je ne veux pas savoir. Enfin...non, je veux savoir en fait. Mais est ce que vous, vous voulez vraiment que je sache ? Je n'ai pas envie d’être la quatrième roue du carrosse. Je n’apprécie pas vraiment. Si vous avez si peu envie de m'en parler, alors ne me dites rien.

Il ne voulait pas qu'elle soit dans l'incompréhension de sa réponse. Il voulait l'aider, bien sur, mais il voulait qu'elle, elle soit sur d'elle. C’était la première étape de la confiance dans l'autre, non ? Si elle faisait ça par défaut, a regret, ce pourrait être pire.

- Si ce que vous avez a me dire est si compliqué a évoquer....si vous le faite a regret, alors vous allez vous en vouloir dans le futur. Et je n'ai pas envie que vous vous en vouliez de quoi que ce soit a cause de moi, vous comprenez ?


Il hésita a lui prendre la main, mais songea que c’était peut être trop. Sans aucun doute même. Il se pencha un peu en avant, cependant, pour que la conversation soit encore moins audible autour, même si il n'y avait pas grand monde dans le bar actuellement, et la fixa du regard.

- Cependant....si vous avez vraiment envie de me faire rentrer dans cette partie de votre vie, sans le regretter par la suite, alors je serais vraiment ravi de vous aider, encore une fois. Je ne peux pas dire que je suis un criminel endurcit, mais j'ai eu mes périodes de...comment dire....il m'est déjà arrivé de ne pas etre totalement en phase avec la vision de la loi, si je puis dire.

Il recula et reprit son verre pour boire une petite gorgée. Il pensa qu'il aurait peut etre du lui proposer un verre, avant toute chose, mais ils étaient lancés maintenant, aussi il l'observa simplement. Elle avait l'air fatiguée, et même malgré tout ses efforts pour ne pas le laisser paraître, elle était clairement au bord de la crise de nerf. Le stresse, a haute intensité, était impossible a totalement dissimuler. C’était l'une des émotions les plus imposantes pour un être humain, après tout, l'une des plus incontrôlable.

- Vous voulez parler de vos recherches médicales ? Expliquez moi donc, si vous me faite confiance. Je ferais mon possible pour bien suivre.

Aprés lui avoir dis tout ça, il se demanda si elle n'allait pas juste partir. Mais bon, au moins, si elle continuait, il serait sur qu'elle avait vraiment confiance en lui. Enfin...au moins un minimum....
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyMar 18 Fév - 3:41

Elle savait que les choses ne seraient pas si simples sous quelque angle on les regarderait. Sa propre démarche, lui avait demandé de prendre sur elle. Elle n’avait pas l’habitude de ne pas maîtriser les événements du début à leur conclusion. Elle n’avait pas l’habitude de demander de l’aide non plus. Elle n’avait jamais voulu mouiller quiconque dans ses histoires clandestines sans savoir quelle était sa position sur le sujet, le sujet de la mixité bien sûr, mais aussi celui de la clandestinité et des complots que cela impliquait.

Elle savait également que la position de Lemmi était intenable à moins de lui faire une confiance aveugle, mais se connaissaient-ils assez pour qu’il en soit ainsi ? Certes non et si elle se sentait devoir lui faire confiance, c’est qu’elle n’avait trouvé personne de plus digne de cette confiance. Il ne se rendait sans doute pas compte de ce que cela signifiait pour elle de se tourner vers lui. Pourtant en y repensant, elle devait bien admettre que cela faisait un peu bouche-trou alors qu’au contraire, il s’agissait pour elle d’un gage dont personne ne pouvait sans doute se vanter à l’heure actuelle.

La physionomie sévère voire désapprobatrice du journaliste ne lui laissait pas de doute sur la réaction qui allait venir et avant même qu’elle ne lui parvienne elle commença à se sentir perdue et regretta déjà d’avoir fixé ce rendez-vous au scandinave. Elle avait l’impression de s’être enferrée dans une situation qu’elle même avait créée et se sentit stupide et pinça ses lèvres l’une contre l’autre en signe d’intense réflexion sans se départir pourtant du reste de sa posture un peu raide d’où émanait en même temps l’assurance qu’elle devait à l'expérience sans doute plus qu’à des qualités intrinsèques… Diriger un service de recherche hospitalier n’allait pas sans prendre une certaine envergure qu’elle acquerrait au fur et à mesure que les circonstances l’exigeaient d’elle. Parfois nécessité faisait force de loi et vous faisait grandir. Elle ne savait pas trop si ce qu’elle devenait, était plus grand que ce qu’elle était mais si elle avait réussi à en imposer à la plupart des membres de Gloriam en tout cas jusque-là, à maintenir sous sa coupe Tatiana c’était que de nouvelles qualités étaient venues grossir celle de la petite fille timide et peu sûre d’elle qui était entrée à dix-sept ans à l’Imperial College.

L’incertitude allait de toute façon finir au moment où il leva la main et se pencha en avant pour l’interrompre. Elle n’avait plus qu’à écouter et tenter de répondre le plus pertinemment possible et prendre la meilleure décision qui s’impose. Elle avait bien en tête la nécessité de voir comment Gloriam allait réagir pour adapter, mais elle avait sans doute sous-estimé l’importance de la réaction de Lemmi pour la suite de ce qu’elle projetterait. C’était prétentieux et irrespectueux de sa part, elle en prenait conscience et se demanda ce qui allait suivre à cette entame qui faisait soudain paraître le journaliste plus âgé et déterminé qu’il n’était ou qu’elle ne le pensait. Pourquoi gardait-elle l’image d’une personne encore tendre ? Sans doute ses manières y étaient-elles pour quelque chose. Pourtant, son métier et les récits qu’il en faisait aurait dû suffire à lui donner une plus grande consistance dans l’esprit de la rouquine. Cela aurait pu la décevoir mais au contraire, elle ne lui en accorda soudain que plus de crédit, comme la sensation d’avoir à faire à quelqu’un de direct et qui ne lui réserverait pas de mauvaise surprise.

Le regard du scandinave aux alentours prouvait en tout cas qu’il ne prenait pas à la légère le peu qu’elle avait réussi à lui avouer. Elle lui sut gré de ne pas la prendre pour une folle ou une Drama Queen qui se ferait des montagnes de pas grand-chose. Sans ciller, elle garda ses prunelles dans son regard et attendit qu’il exprime ce que ses premières révélations allaient provoquer chez lui. Soudain elle se sentit soulagée d’entendre qu’il ne demandait pas à savoir. Il était donc aussi discret qu’elle se l’imaginait et allait pouvoir se détendre et lui avouer ce qu’elle pensait pouvoir lui confier. Pourtant la suite de sa réponse la maintint dans une sorte d’incertitude et d’ambiguïté. Ne pas être la quatrième roue du carrosse ! Elle aurait souri dans un autre contexte. Cette corne à l’expression “cinquième roue du carrosse” devait être la conséquence de ses origines scandinaves… En tout cas, elle jetait un bémol sur ce qu’il était prêt à accepter d’elle.

Elle préféra garder le silence et attendre qu’il éclaircisse la situation car à l’évidence il s’était rendu compte de son manque de clarté. En fait, il était adorable. Elle avait peur de n’entendre que ce qui l’arrangeait mais si elle l’avait bien compris, il ne voulait rien d’elle qu’elle pourrait regretter. De quoi la faire avoir des scrupules. Comment abuser de cette disponibilité et de cette compréhension ? Elle eut envie de poser ses deux mains sur celles qui étaient arrivées au milieu de la table, mais elle se ravisa. Trop peur de devoir se rétracter trop peur d’un possible malentendu. Alors elle écouta jusqu’au bout et elle s’en félicita. a dernière injonction ne put que l'effrayer. Comment y répondre, Elle savait que ce serait un point de non-retour dans leur relation mais aussi sans doute simplement dans sa vie. Si elle répondait à cette attente de parler de ses recherches, mais comment ne pas répondre à cette attente tellement légitime ? De son côté, il avait fait en sorte de la rassurer mais rien ne semblait pouvoir la tranquilliser suffisamment.

Elle chercha, autant des yeux que dans son esprit, un moyen de gagner du temps tout en sachant que le celui qui passait prolongeait le supplice auquel elle était soumise. Combien de fois s’était-elle trouvée dans cette situation de ne pas pouvoir prendre de décision ? Sans doute moins que le nombre de doigts à sa main posée calmement sur la table, trompeusement calme. A chaque fois ses parents ou leur “évocation avaient suffi à la guider et si ce n’était eux, dans des cas plus professionnels, elle avait quelques mentors sur la pensée de qui s’appuyer. Aujourd’hui elle pouvait revoir en image fugace mais tellement précise les visages de ses parents, toujours bienveillants, parfois souriant parfois grave et parfois inanimés sur le pavé d’un quai de la Tamise. Ils avaient toujours été là pour la guider et même depuis leur disparition, ils n'avaient jamais cessé de la soutenir lorsqu’elle doutait de ce qu’elle faisait et de la manière dont elle ne faisait. D’aussi loin qu’elle se souvenait, ils lui avaient appris à détester le mensonge, à détester la barbarie et le renoncement. Elle savait tout ce qu’elle leur devait dans ce qu’elle était devenue et elle savait hélas toutes les fois où elle les avait trahis sous couvert aussi de leur être fidèle. Elle doutait qu’ils approuveraient sa participation à Gloriam. L’épisode des enfants aurait dû suffire à la convaincre de quitter l’organisation…

Elle croisa furtivement le regard de la serveuse et lui fit signe d’une main un peu lasse. Une nouvelle fois, l’idée que cette même organisation la poussait vers la sortie lui traversa l’esprit et sembla lui donner tous les droits de tout avouer à Lemmi. Mais les choses ne sont jamais aussi simples et elle goûtait la solitude de ceux qui ont un jour choisi la clandestinité et pour qui le mensonge et la dissimulation est devenu la seule issue même face à ceux qu’ils estiment le plus.

“Un chocolat chaud s’il vous plaît...”

Elle avait nulle envie de sourire et reporta son attention sur le journaliste. Elle ouvrit la bouche afin de tenter de répondre à chacune de ses interrogations, en tout cas celles qu’il venait de formuler. En même temps elle n’avait qu’une envie, se lever et disparaître. Pourquoi n’avait-elle pas choisi de tout simplement se terrer dans un hôtel ? Sans doute parce que n’importe qui pouvait en faire la tournée et la repérer bien trop facilement. Plus le premier mot s'apprêtait à sortir de sa bouche et plus elle se sentait désemparée. Elle déglutit avec peine.

“Mes recherches concernent la magie et sont secrètes et… Des personnes veulent les utiliser avant qu’elles soient abouties. Je suis surveillée… Je ne sais pas à quel point je suis menacée… Voilà pourquoi je dois poursuivre mes travaux en restant hors d’atteinte. Je sais que je n’y arriverai pas seule et vous êtes la seule personne à qui je peux faire confiance même si vous devez vous dire que j’ai une étrange façon de le montrer…”

Elle laissa en silence la serveuse déposer la tasse fumante devant elle, ne la remerciant que d’un pâle sourire, avant de poursuivre sans avoir même jeté un œil à sa tasse.

“Vous devez me prendre pour une folle et vous devez déjà regretter d’être venu…”


Pire ! Il devait la juger bien sévèrement ! C’était un supplice de l’imaginer car elle était en train de gâcher la seule relation qu’elle avait qui ne la ramenait pas inexorablement à son travail ou aux complots. Qu’est-ce qui lui avait pris de le mouiller dans cette histoire ?! Et encore ne lui avait-elle pas encore avoué que son but était d’éradiquer la magie ! En tant que frères de sorcières, elle n’osait imaginer comment il prendrait la chose… En attendant sa réaction, elle s’intéressa enfin à sa tasse, plus par besoin de se donner une contenance que pour le plaisir que le breuvage pouvait lui apporter. Dans un autre contexte elle aurait certainement joué avec sa petite cuillère dans la mousse à la surface plus brune. Elle se serait peut-être même amusée à se demander quelle sorte de moustache elle lui dessinait sur le visage et de quoi elle avait l’air avec cet attribut masculin… Pour l’heure, elle tentait de ne pas perdre de vue le visage et les réactions de Lemmi et lorsqu’elle reposa la tasse elle ne laissa pas une seconde de plus que nécessaire la boisson lui maculer le dessus de ses lèvres. Elle porta la serviette en papier à sa bouche pour reprendre son apparence impeccable dont elle n’imaginait pas ce soir se départir.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyJeu 20 Fév - 19:28

Le message qu'elle porta a la serveuse pour récupérer un chocolat chaud, marqua une pause déjà méritée pour le cerveau du journaliste qui tournait a plein régime. Il ne pouvait vraiment pas se laisser aller a rêvasser. Il se surprit cependant a fixer le dos de la serveuse qui s'éloignait vers son bar, tout en pensant a autre chose. Puisqu'elle n’était pas partie, cela voulait donc dire qu'elle était sur d'elle. A partir de la, il n'avait plus rien a redire. Lui même était prêt. Il appuya légèrement sur son sac, a coté de lui sur la banquette, pour s'assurer qu'il avait bien son pistolet anesthésiant. Aucune vraie raison de l'utiliser, de ce qu'il en savait, mais au fil des années, ce contact était devenu légèrement rassurant. Il était tombé sur des créatures plutôt terrifiantes, capable de le décapiter d'un coup de patte ou de tête. Mais surtout, il avait croisé plusieurs fois le plus dangereux de tous, l'Homme. Depuis quelques mésaventures, il préférait garder un minimum de quoi se protéger.

Elle reprit finalement la parole, après que la serveuse lui ai apporté son breuvage. Le liquide brun et fumant apportait une petite touche jazzy a la nuit commençant a approcher, et il songea qu'il regrettait presque que la musique était aussi classique. Et se trouvait sacrément bizarre d’être au martini. Il allait passer pour un alcoolique, a force. Enfin, toute ces idées disparurent assez rapidement quand il commença a assimiler les premières explications de la scientifique. Il avait presque l'impression qu'elle allait se lever et casser un verre, il ne l'avait jamais vu autrement que calme, et c’était plutôt perturbant pour lui de la voir si bouleversé.

- Commencez par reprendre votre souffle, Théodora. Il ne se passera probablement rien tant que nous serons en publique. Alors prenez une gorgée, pendant que j'essaye de bien comprendre ce que vous venez de me dire.

Sa voix était étrangement plus sérieuse, vis a vis de son attitude un petit peu légère qu'il avait d'habitude, souvent a vouloir faire une petite blague ou avoir l'air un peu ailleurs. La, toute ses cellules étaient tournés vers l'histoire qu'il venait d'entendre. Enfin, le début d'histoire. Une sorte de puzzle était apparut dans son esprit, et il se remémora rapidement toute les fois ou il avait était avec la rousse, a l’entraînement, ici, dans ce bar, en sortie, chaque discussion, chaque sourire. Et comme une habitude qu'il avait devant chaque mystère, il commença a tout remettre a l'endroit. Il prit son verre par le dessus, et fit doucement tourner le liquide a l'intérieur, d'un mouvement habitué, un tic qu'il avait souvent quand il réfléchissait.

- Je suppose que ces travaux on un rapport avec cette façon dont vous détournez constamment la conversation, habilement, dés que le sujet approche de prêt ou de loin nos chers amis les sorciers, n'est ce pas ?

Il essaya de déceler la moins réaction sur son visage, mais tout ce qu'il remarqua, c’était qu'elle essayait toujours de faire en sorte de garder son visage impeccable. Si son truc était de faire des puzzles dans sa tête, elle, c’était peut être de passer sa serviette sur son visage en continue pour être sur de faire disparaître des saletés inexistantes. Il l'avait entendue faire la remarque sur le fait qu'il devait regretter d’Être venu, mais il la balaya d'un revers de la main, en secouant la tête.

- Je ne regrette jamais rien dans la vie, arrêtez donc avec ça. Je suis avec vous maintenant, alors n'en parlons plus. Mais pas de secret, s'il vous plaît, sinon je vais avoir du mal a vous aider.

La première chose a faire, dans ce genre de situation, c’était de trouver un endroit en sécurité. Mais avec la renommée qu'elle semblait avoir, disparaître allait être compliqué. Il avait déjà mentalement fait plusieurs rapprochement entre la situation politique de la ville et les premières bribes d'explications qu'il venait d'entendre. Enfin, il pouvait difficilement imputer Théodora a l'un des groupuscules de la ville sans confirmation, mais de ce qu'il en savait, sans vouloir se mouiller, la principale lutte politique et sociale de l’île, c’était bel et bien cela.

Cette rencontre lui rappela la fois ou il avait voulu entrer en contact avec l'un des plus grands experts africains sur le sujet des éruptifs, un sorcier d'une cinquantaine d'années qui avait, a priori, vécu pendant plusieurs années avec ces créatures. Sauf que, quand Lemmi avait voulu lui parler, il avait vite apprit que le sorcier en question etait en fuite pour une histoire de braquage en bande organisé, un comble, du point de vu du scandinave, quand il avait en tête tout l'argent que pouvait ce faire le fugitif avec le puits de connaissances rares dont il disposait. Il avait donc du se mettre en danger pour pouvoir atteindre l'homme, et obtenir de précieuses informations. C’était a cette affaire que le regard de Théodora le renvoyait. Sauf que cette fois, c’était elle qui venait vers lui, et non l'inverse.

- Dites m'en plus, sur ces travaux. En quoi sont ils utilisable si ils ne sont pas terminés ?

Il avait bien une idée derrière la tête, pour cela. Il suffisait de les donner a d'autres scientifiques, Théodora n’était sans doute pas la seule experte mondiale capable de continuer avec les données précises qu'elle avait crée, si c’était bien elle qui avait tout crée dans le projet. Il songea a la quantité de données que cela devait représenter. Une clé usb ? Un disque dur externe ? Une banque de donnée de plusieurs bâtiments ? Dans tout les cas, cela devait etre compliqué de transporter tout ça sur elle. Enfin, c’était une supposition. Il n’était pas si doué en informatique. Lui était plutôt dans ce qu'il se faisait dans les années 1990. Mais c’était 2002 maintenant, les supports avaient sans doute bien changés.

- Dans tout les cas, il faut commencer par se mettre a l'abris. On ne sait jamais qui est la pour écouter ou non. Nous devrions peut etre commencer par cela, avant de rentrer dans les détails de cette histoire.

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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyMar 25 Fév - 5:18

Elle regrettait déjà tout ce qu’elle avait livré et pourtant elle se demandait si c’était assez pour le journaliste. Elle détestait la situation dans laquelle elle se trouvait même si elle faisait tout pour ne rien en laisser paraître. Plus elle y repensait plus elle se disait que depuis l’attaque en règle qu’elle avait subie dans la villa Gloriam, elle avait enchaîné les mauvaises décisions. La première avait été de ne pas se montrer plus pugnace, la seconde avait été de faire comme si de rien n’était lorsqu’elle avait découvert qu’elle était surveillée, la troisième avait été de tenter de jouer à la plus fine avec des gens rompus au complot. Comment avait-elle pu imaginer qu’elle pourrait les berner et les mettre échec et mat ? Enfin, faire appel à Lemmi qui était en dehors de tout ça et essayer de le mouiller dans une affaire qui ne pourrait que lui apparaître comme sordide tout en lui en disant le moins possible… Décidément, elle se sentait de plus en plus stupide et en même temps de plus en plus désemparée. Elle sentait la nasse qu’elle avait elle-même tissée se refermer sur elle et la panique montait en elle, même si ce sentiment était assez courant chez elle et qu’elle avait appris à vivre avec et le dissimuler.

Elle surprit un instant le regard qu’elle n’aurait su qualifier, du scandinave sur la serveuse et cela suffit pour lui apporter le peu de légèreté qu’il lui fallait pour ne pas se laisser envahir complètement par ses préoccupations du moment. Décidément Lemmi se montrait sous un jour qu’elle ne connaissait pas. Il était plus mûr et plus décidé qu’elle ne se l’imaginait et pouvait aussi se laisser aller à des comportements moins délicats que ce qu’il lui avait montré jusque-là. Elle ne savait si cela le démystifiait à ses yeux ou si cela le rendait plus touchant, mais ces dernières pensées lui permirent d’ouvrir son esprit à autre chose que la situation dans laquelle elle se trouvait et à reprendre un peu de fermeté intérieure et de noter le geste de Lemme vers son sac. Elle se demandait ce qu’il pouvait vérifier. Un instant elle se demanda s’il n’était pas en train de l'enregistrer à son insu. Après tout venant d’un journaliste, c’était le genre de stratagème auquel on pouvait s’attendre et sa paranoïa n’avait jamais été aussi motivé que depuis hier. Elle croisa son regard comme pour scruter ses intentions à travers ses prunelles. Et si elle s’était trompée dans les grandes largeurs ? Elle sentit son regard se durcir brièvement et baissa brièvement ses paupières vers la table le temps d’en reprendre le contrôle.

Une note de musique lui servit de bouée de sauvetage, enfin, si elle éliminait le risque de fondre en larme en identifiant le morceau. Cette valse de Brahms avait bercé son enfance et était inévitablement rattachée à son père qui semblait y être attaché sans que la petite fille qu’elle était ne cherche à savoir pourquoi. Il suffisait qu’elle entende ses notes pour revoir son père adoré, intercepter son épouse pour l’entraîner vers de tendre pas de danse au risque de heurter leurs mollets contre les angles de la table basse. Parfois il ajoutait en lui faisant un clin d’œil : “Je m’entraine pour le jour où je ferai valser ma fille à son mariage.” Et la petite fille de sourire à la fois gênée et fière. Il y eut une époque où ils dansaient tous les deux, elle ses pieds sur les pieds paternels et puis elle avait grandi et ses orteils commencèrent à protester. Il était temps qu’elle apprenne, à valser pour de bon. La deuxième valse de Shostakovich était selon M Knight la meilleure pour cela, mais Lemmi la fit sortir de ses souvenirs. Elle lui adressa un sourire de gratitude pour sa tentative de la rassurer. Elle se sentait plus forte d’avoir convoquer ses souvenirs d’enfance même s’ils étaient aptes aussi à lui faire monter un peu d’eau aux paupières. Aujourd’hui fort heureusement ce ne fut pas le cas.

“Non probablement pas vous avez raison…”

Elle suivit le conseil du journaliste tout en pensant que ses précautions de laisser Lemmi inconnu de Gloriam se révèleraient vaine s’ils avaient réussi à retrouver sa piste. L’embryon de plan qu’elle avait eu tant de mal à mettre sur pied s'effondrerait alors de lui-même tout en mettant son partenaire en danger. Jusqu’où Gloriam était prêt à aller pour ses travaux et à l’égard du jeune homme ? Elle n’était que trop bien placée pour savoir que la réponse était : jusqu’au bout. Tortures en tout genre et assassinats ne leur faisait pas peur. A chaque fois qu’elle y pensait-elle ne parvenait pas à comprendre comment elle avait fait pour se laisser embarquer dans cette histoire et se faisait souvent honte d’être complice impuissante de ces exactions. Impuissante ? Elle le savait bien ce n’était qu’une excuse. Il lui suffisait d’aller trouver la police pour que tout soit remis en cause. Seul le fait de ne pas connaître la tête de l’organisation demeurait un alibi. Si on ne coupait pas cette tête, ses tentacules repousseraient et seraient prompts à lui régler son compte. Et puis entre deux crises de conscience, elle reprenait ses recherches et ses avancées la noyaient dans le travail, ses recherches sur lesquelles Lemmi reporta leur entretien.

“C’est cela en effet.”

Une fois de plus, elle scruta les prunelles scandinaves. Elle ne savait pas ce qu’elle devait entendre par “AMI les sorciers”. Elle aurait aimé déceler une pointe d’ironie qui aurait pu la laisser penser qu’il était du même bord qu’elle. Cela aurait rendu les choses tellement plus simples !  Mais il n’en fut rien et ses liens familiaux avec des sorcières ne pouvaient pas la laisser penser qu’il soit en accord avec ce qu’elle faisait à moins de s'auto suggérer pour lutter contre la peur et la solitude et elle n’en était pas encore contrainte à cette extrémité. Sa méfiance extrême dont dépendait sa survie le lui interdisait jusqu’à la paranoïa. D’ailleurs si le moindre doute sur la fiabilité du scandinave venait à lui titiller l’intuition, nul doute qu’elle se sauverait sans, sans doute, laisser une chance à Lemmi de rectifier cette impression.

Pour l’heure, ce dernier réussissait parfaitement dans son rôle d’ami fidèle et de personne plus mûre et expérimentée qu’il n’y paraissait. La rouquine se demandait à présent comment il avait pu se forger cette fermeté dont il faisait à présent preuve. Comment à son âge il pouvait paraître soudain avoir vécu assez de choses pour ne pas laisser paraître plus d’inquiétude qu’il ne le fallait après ce qu’elle lui avait révélé ? Ce pouvait être une bonne nouvelle si réellement il était de son côté, mais elle ne put s’empêcher de penser qu’il était peut-être un peu trop maître de la situation qu’elle lui imposait pour être honnête. Elle ne répondit pas à son couplet sur le secret, mais le remercia intérieurement lorsqu’il lui assura de son soutien, tout en se demandant en l’honneur de quoi il pouvait bien être certain de la soutenir. Il n’en savait pas assez. D’où lui venait donc cette motivation à l’aider ? Aucune des pistes qu’elle avait explorées jusque-là ne l'avait convaincue de la plus paranoïaque à la plus naïve. Depuis la possibilité qu’il fasse partie de Gloriam ou d’un autre groupuscule jusqu’à celle qu’il ait le béguin pour elle, aucune ne lui paraissait plausible. Dans le premier cas, il ne lui avait jamais semblé que Lemmi ait voulu à toute force en savoir plus qu’elle ne lui en disait que ses recherches ou ses opinions sur la mixité ou quelque autre sujet qui touchait à ses activités clandestines. Il faisait toujours preuve de discrétion et de respect des zones de secret qu’elle maintenait entre eux. S’il était réellement un espion, il était très fort dans le domaine de la patience sans doute certain qu’elle se découvrirait un jour. Cette pensée était à la fois effrayante et sans doute sans fondement, en tout cas elle l’espérait. A l’autre bout du spectre, il n’avait jamais rien fait non plus pour lui manifester l'attirance qu’il avait pour elle, même si cette possibilité lui avait plusieurs fois traversé l’esprit. Pour résumer, elle tournait un peu en rond lorsqu’elle tentait de deviner les motivations de son chevalier servant. Chevalier servant semblait s’être départi de son extrême discrétion pour l’obliger à mettre tout sur le tapis. Elle devrait faire en sorte de le satisfaire tout en ménageant ses arrières. Tant qu’elle ne serait pas certaine d’être condamnée pour son appartenance à Gloriam, elle ne devrait pas le lui laisser supposer. Pour ce qui est de sa question sur l’utilisation de ses travaux, c’était assez facile, même si chacune des réponses qu’elle lui fournirait pouvait contenir une chausse-trappe dans laquelle elle pouvait elle-même tomber. Elle prit une respiration pour se donner du courage et le temps d’une dernière réflexion.

“Mes travaux sont sur le point d’aboutir, mais comme tout travaux médicaux, ils doivent être vérifiés et testés, sous peine de possiblement courir à une catastrophe sanitaire. Je ne peux le permettre mais certaines personnes veulent brûler les étapes quitte à mettre de force la main sur eux.”

Elle avait passé sous silence les précautions qu’elle avait prise pour les mettre à l’abri et pour envoyer les indélicats sur une fausse piste. Il n’était pas encore temps pour tout cela. Se mettre à l’abri, en effet, c’est là qu’elle voulait en venir mais elle ne savait pas si le jeune homme aurait quelque chose de sûr à lui proposer ni même si elle pouvait se permettre de le lui demander. Un nouveau sourire reconnaissant se dessina sur ses lèvres.

“Merci oui, ce serait mieux mais je n’ai pas trouvé l’idée qui... “

L’idée qui quoi ? Qui la mettrait hors d’atteinte des sbires de Gloriam ? Pouvait-elle même envisager qu’il y ait cette possibilité ? Elle avait éliminé bien des possibilités mais n’en avait retenu aucune. Lemmi semblait pour elle la solution de la dernière chance, mais comment s’imposer dans son univers surtout elle qui avait tout fait jusqu’alors pour garder le sien si bien protégé ? Elle allait donc laisser l’initiative au scandinave de la brillante idée qui la tirerait de la situation plus qu’embarrassante dans laquelle elle se trouvait. Elle ponctua donc sa réponse d’une lever évasif de ses doigts qui quittèrent la table de quelques centimètres. Elle retourna vers sa tasse encore fumante pour laisser le temps au jeune homme de trouver ou proposer l’idée qui la sauverait. Elle le regarda au-dessus du bord opposé de sa tasse alors qu’elle tenta d'apprécier le breuvage chocolaté et sucré, tout ce qu’il fallait peut-être pour la rasséréner.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyJeu 27 Fév - 10:51

Il avait bien compris la situation. Il n'y avait plus de discussion possible, visiblement, et si elle fuyait, c'est qu'elle pensait véritablement qu'un danger était en train de la guetter. Il devait être efficace, dans la compréhension tout comme dans les idées qu'il pouvait avoir. Il semblait qu'une simple erreur pouvait avoir des conséquences qu'il avait même du mal a comprendre pour l'instant. Était elle vraiment en danger de mort? Ou était ce juste une histoire de rivalité avec un quelconque rival chercheur ? Dans tout les cas, elle avait peur, ça il pouvait aisément le dire.

Le fait que les travaux en question étaient en bonne voie de réussite était une autre bonne raison de penser que c’était a ce moment précis qu'il était le plus intelligent de frapper. Que faire d'informations partielles, ou pas du tout complètes ? Non, le but ici était clairement de récupérer son travail, quel qu'il soit, une fois terminé ou presque terminer. Même si deux chercheurs avaient des compétences identiques, il était hautement improbable que l'un puisse continuer facilement sans plus d'informations que des résultats de recherches. C’était souvent plus compliquer que ça, il fallait connaître la base du travail, les différentes méthodes d’expérimentations, et sans doute encore d'autres détails dont lui n'avait pas idée. Il était loin d’être un professionnel en la matière, après tout.

- Ces données, elles sont a l'abri ? C'est peut être la première chose a faire, avoir la main mise dessus.

Il termina son verre d'un trait, il devait pouvoir partir le plus rapidement possible après tout. Dans qu'elle galère s’était il encore fourré ? Il espérait juste que cette histoire n'allait pas achever son début de sédentarisation sur l’île. Il l'aimait bien, lui, cette petite vie. Mais bon, ce n’était clairement pas le moment de penser a ça. De toute manière, maintenant qu'ils avaient parlés, il était inclut dans l'histoire, qu'il le veuille ou non. Autant faire son possible pour arranger les choses. Il posa a nouveau sa main sur sa sacoche...qu'il tira carrément jusqu'à lui, cette fois, et le posa sur la table, regardant a l'intérieur.

- J'aurais pu vous amener chez moi, dans un premier temps, mais je n'ai pas spécialement envie que....c'est idiot. Après tout, trouver mon adresse n'est pas particulièrement compliqué.

Il enfonça son regard dans celui de la rousse, presque violemment, comme pour ne lui laisser aucune portes d’échappatoires. L'heure n’était plus a la douceur et la galanterie. Si il devait prendre les choses en mains, il allait falloir être rapide, efficace, et surtout, ne plus tourner autour du pot. Il repoussa son verre sur le coté et parla moins fort encore que précédemment :

- Que risquez vous, a votre avis ? Un passage a tabac, pour rappel a l'ordre ? Des menaces morales ? Un kidnapping pour vous garder jusqu'à ce que vous ayez terminé votre étude ? La mort ? Dites moi exactement.


Après tout, il avait quand même du mal a voir comment ils pouvaient décider de l'assassiner de cette manière. Sauf si...elle n’était pas la seule dans l’étude. C’était plutôt rare que ce genre de recherche soient effectués par une seule personne. Quelqu'un était peut être capable de reprendre le flambeau. Mais si c’était le cas, le fait qu'elle soit la devant lui voulait dire soit que ceux qui étaient après elle n'avait pas pour réel but de la tuer, soit qu'ils n’étaient pas très doués pour ça.

- Ces études....elles vous tiennent a cœur ?Je veux dire par la que vous les faites pour eux...ou a la base, pour vous ? C'est assez important. La conception que vous vous faites de votre travail est un point de pression possible pour vos ennemis...enfin...nos ennemis, maintenant.

En effet, si jamais elle n'en avait rien a faire, elle n'avait qu'a tout supprimer, il n'y aurait plus aucun moyen de pression possible. Puis ensuite, plus qu'a disparaître. En revanche si elle voulait absolument terminer ça, alors c'etait plus compliquer. Il faudrait forcément parvenir a une solution d'entente avec ceux qui lui voulait actuellement du mal. Il supposa qu'ils etaient sans doute ceux qui finançaient la recherche, donc un accord était indispensable. Pour parvenir a une finalité, il fallait bien qu'ils travaillent ensemble. Il ne voulait même pas savoir ce sur quoi cela portait. Enfin...si, il en avait bien envie, il était curieux. Mais si il n’était pas d'accord, il ne pourrait sans doute plus etre impartial. Pour l'instant, il préféra donc ne pas en demander plus sur ce sujet.

- Écoutez. Nous allons bouger d'ici. Tranquillement, et aller jusque chez moi. De la bas on réfléchira a une solution pour disparaître un peu le temps de régler cette histoire. On est pas des sauvages, on va bien trouver une solution. Ça vous va ?

Il se redressa, et se leva, allant vers le bar, sans rien ajouter. Une fois au niveau de la serveuse, il lui fit un sourire aimable en sortant son portefeuille. Il indiqua qu'il s'occupait aussi de payer le chocolat de Théodora, et passa les deux minutes suivantes a discuter brièvement du temps extérieur tout en réglant l'addition. Il indiqua qu'il n'avait pas besoin du ticket, puis retourna vers la table qu'il partageait avec la chercheuse et retomba assit.

- Nous pouvons y aller quand vous êtes prêtes. Il y a un peu de marche jusqu'à chez moi mais pas plus d'une petite demi-heure, en fonction de notre rythme. Une fois chez moi...j'aimerais bien un peu plus d'informations sur ces gens qui vous veulent du tord. J'en connais peut être quelques uns, j'ai plutôt pas mal de contact un peu partout...bien que pas trop sur cette lie....

Il ne pouvait imaginer autre chose qu'un rapport avec l'une des organisations de l’île dont il avait entendu parler aussi bien dans les journaux que par plusieurs intermédiaires. Et si c’était le cas, il n’était pas difficile de savoir dans laquelle Théodora se trouvait. Mais il n'avait pas songé jusque la qu'elle pouvait avoir une réelle haine de la partie sorcière de la population, caractéristique de cette fameuse organisation. Enfin, il aurait plus d'informations plus tard.

- Je n'en suis pas sur, elle sera peut être au travail...mais il est possible que ma sœur soit la, je préfère vous prévenir avant. Mais pas de soucis, elle est encore plus habituée que moi a ce genre de chose. Être discret, je veux dire. Une longue histoire.

Il passa sa sacoche en bandoulière autour de ses épaules et se leva, lui faisant signe de le suivre, et se dirigea vers la sortie du bar.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyMer 4 Mar - 4:30

Elle ne savait pas trop si Lemmi se rendait compter de la situation dans laquelle elle se trouvait. Tout ce qu’elle savait était que visiblement il le pensait et avait décidé de prendre les choses à bras le corps. Cela avait quelque chose de rassurant de savoir qu’il répondait présent avec le peu d’informations qu'il avait. D’un autre côté c'était en contrepartie, vraiment d’effrayant car au fur et à mesure qu’elle lâchait des informations et qu’il paraissait les prendre en compte, elle sentait que la situation lui échappait de plus en plus et qu’elle se rapprochait inexorablement du point de non-retour. Elle se rendit compte qu’elle était épuisée et rejeta cette impression aussi loin que possible d’elle. A trop l’écouter, elle était bien capable de s’en remettre totalement au journaliste et de lâcher complètement prise, chose impensable pour Théodora Rose Knight en général et encore plus dans sa situation. Elle se devait de garder la main sur ce qui lui arrivait. L’expression était d’une ironie ! Ce qui lui arrivait ! C’était comme si les événements lui étaient complètement étrangers comme une tempête qui s’abat sur un navire en haute mer. C’était un peu de cas, mais le navire si le capitaine est à la hauteur ne sombrerait pas. S’il a choisi de gagner le large c’est qu’il pensait pouvoir faire face aux éléments et sa connaissance de la mer est ce qui lui permettra d’orienter son esquif dans la bonne direction, de donner de la toile ou de l’amener en fonction de la violence des vents. Elle devait rester le capitaine lucide de ce qui lui arrivait et sortir sa barque de cet épisode cyclonique.

La première chose était de se montrer ferme même si la peur était bien présente, mais se donner une contenance physique était un premier moyen d’y accéder, un peu comme si elle était ainsi capable de rejeter au loin les maléfices qui voulaient l’emporter. Comme si son visage, en retrouvant son marbre et son buste dans sa posture hiératique convoquaient en même temps le courage et l’assurance que tout allait aller si ce n’était pour le mieux, en tout cas vers une issue dont elle restait la maîtresse forcément victorieuse. Le combat serait âpre, elle le savait, mais elle s’en sortirait c’était inévitable, en tout cas si elle s’en donnait les moyens. Est-ce que parmi ses moyens, il y avait Lemmi? Est-ce qu’il y avait une confiance totale en lui ? Elle ne le savait encore pas totalement. Elle repensait même aux horribles songes qui lui venaient régulièrement et qui lui montraient jusqu’où elle serait peut-être contrainte d’aller pour survivre dans le monde vers lequel elle s’était embarquée. Éliminer des gens sur sa route, restait une option qu’elle ne pouvait pas complètement rejeter et elle se félicitait de ne pas être armée. Lemmi deviendrait-il un jour si gênant qu’elle soit obligée d’envisager sa disparition ? L’éventualité lui fit immédiatement horreur à un point que c’en fut comique. C’était complètement impensable et pourtant, une petite voix lui murmurait que bien des lèvres s’étaient penchées sur toutes les fontaines du monde, même les plus empoisonnées.

Pour le moins, Lemmi se mettait de fait en danger en acceptant de la secourir et elle se demandait jusqu’à quel point il en était conscient. Il lui faudrait bien lui poser la question à un moment ou un autre. Pour l’heure, soit par égoïsme soit parce que l’avalanche de questions du journaliste ne lui en laissait pas l’occasion, elle remettait à plus tard cette épineuse question qui au demeurant n’allait plus changer grand-chose au point où ils en étaient. Elle hocha la tête.

“Je pense que oui. Je les ai déposées au coffre dans une banque et il reste juste l’original au laboratoire pour me permettre de les mener à terme. Normalement sa sécurité est suffisante pour que je sois la seule à y avoir accès.”

Elle marqua une hésitation en se demandant si elle devait parler du leurre qu’elle avait laissé chez elle et puis, elle se lança se disant que ce n’était pas la chose la plus cruciale dans cette aventure, en tout cas pour lui. Pour elle, c’était supposé démasquer ses ennemis.

“J’ai laissé chez moi une disquette leurre pour brouiller les pistes au cas où…”

Elle s’imaginait assez bien son voisin de table éclater de rire à cette précaution digne des mauvais films d’espionnage, mais elle était en mesure de l’assumer. Les conspirations n'étaient pas son élément malgré les derniers mois qui venaient de s’écouler et il y avait sans doute de meilleures façons de s’y prendre. Mais apparemment, il n’en était rien ou alors le scandinave eut la correction de ne rien laisser paraître. Elle le reconnaissait bien là! Elle le laissa se préoccuper de son sac sans même lui demander ce qu’il y cherchait. Sa remarque sur l’endroit où l’emmener sonnait comme celle de quelqu’un qui se parlait à lui-même et réfléchissait tout haut mais elle la ponctua ne serait-ce que pour signifier qu’elle était attentive à ce qu’il disait.

“Je comprends.”


Et c’était le cas à plusieurs titres. Elle ne pouvait pas lui demander de l’héberger comme ça sans savoir si cela n’allait pas aggraver la situation du jeune homme. Et puis, si elle avait bien compris, il vivait avec sa sœur et il ne tenait sans doute pas à la mouiller dans l’histoire. Par contre, elle se demandait si Gloriam avait vent de l’existence de Lemmi dans son univers. Elle ne s’était pas vantée de fréquenter la salle de sport. Pourtant en y réfléchissant, il était vrai que les espions de l’organisation étaient capables de tout et peut être avaient-ils pris leurs renseignements avant de porter leur attaque durant la dernière réunion. Elle se sentit soudain tellement naïve et si peu formée pour résister à tant de fourberie ! Elle n’attendait pas une si grande confiance que cela du groupuscule, mais sa trajectoire et son influence ascendante en son sein aurait pu lui accorder un peu de marge de manœuvre. Ce ne pouvait être après tout qu’une illusion… Elle devait encore se caparaçonner et se protéger par plus de méfiance sous peine de finir dans le port avec un lest au pied ou pire en prison et ce au risque de finir réellement paranoïaque comme elle le redoutait depuis longtemps maintenant. Elle pinça brièvement ses lèvres entre ses dents comme une bonne élève prenant conscience d’une erreur que le professeur lui montrait dans son devoir. Devrait-elle aussi faire preuve de cette défiance à l’égard de Lemmi? Si elle voulait bien prendre en compte ses dernières pensées, la réponse était positive, mais comment demander et accepter de l’aide à quelqu’un dont on veut se préserver ?

Elle se souvenait de ce que ses parents lui avaient appris sur les relations humaines, la confiance, la solidarité, les liens d’amitié et d’affection… Ils étaient aussi candides qu’elle et ne l’avaient pas préparée à la vraie vie. Ils étaient morts de leur confiance dans le monde et l’avaient laissée désarmée dans ce même monde qui n’était pas fait pour elle. Immédiatement.  Elle maudit et rejeta avec dégoût, cette pensée félonne. Malgré ce qu’elle vivait et endurait, elle avait encore la faiblesse de croire encore à ce que le monde pouvait être en respectant les préceptes de ses parents. C’était sans doute pour cela qu’elle arrivait encore à faire confiance à Alistair et même Anya qu’elle avait voulu prendre sous son aile. Cette dernière en avait trop vu dans sa vie sans doute pour lui accorder des sentiments réciproques et si cela l’avait un peu navrée, elle ne pouvait pas lui en vouloir et à tout prendre, elle aimait mieux garder encore un peu ses illusions que la jeune russe avait peut-être déjà perdues...

Lorsque le verre s’écarta de l’axe de leurs regards elle devina que même après leurs derniers échanges pourtant loin d’être anodins, les choses sérieuses allaient sortir de la bouche de Lemmi. Instinctivement son menton se releva, prêt à encaisser les coups qu’il n’allait pas manquer de lui asséner, les questions dérangeantes auxquelles elle devait se préparer à répondre, comme si ce n’était pas déjà ce qu’elle faisait depuis qu’elle était entrée dans le bar ! En fait ladite question n’était pas si douloureuse et elle se l’était si souvent depuis les deux derniers jours ! Elle n’en savait exactement rien. Tout était envisageable en fonction de l’importance qu’ils lui accordaient encore et peut être aussi des alliés qu’elle pouvait encore avoir dans l’organisation. Sa réponse ne serait sans doute pas très précise, mais elle se mit en demeure de tenter de donner satisfaction au journaliste.

“Je ne sais pas exactement, tout est possible. Mais les extrêmes restent le plus probable. Le rappel à l’ordre ? Je l’ai déjà subi. Le kidnapping ne servirait sans doute à rien. Ils n’ont sans doute pas les infrastructures pour me permettre de mener mes recherches. Se débarrasser de moi s’ils pensent pouvoir se passer de moi pour une raison ou une autre est assez probable. Je ne suis pas trop inquiète sur le sujet. Sans me vanter, dans mon domaine je suis...”

Elle hésita avant de poursuivre par une remarque qui manquait totalement de modestie.

“... à la pointe et sans doute la seule dans ce domaine de recherche.”

Elle avait énoncé la possibilité de se faire assassiner avec une tranquillité qui la surprit elle-même. Sans doute parce qu’effectivement, la remplacer serait difficile mais aussi grâce au fait de l’avoir envisagé mainte fois depuis deux jours y était pour quelque chose un peu comme un soldat surentraîné qui ne se souci que de l’exécution des gestes mille fois répétés et de sa mission et que la pensée de la mort a quitté dans l’exercice de sa fonction. C’était un peu effrayant de se sentir comme déshumanisée, dépossédée de la peur ancestrale de la disparition. Elle se dit que ce qu’elle attendait ou craignait, elle ne savait plus trop, était arrivé. Elle était devenue le robot insensible que chacun se plaisait à décrire. L’ironie de cette constatation lui arracha un sourire en coin dont elle profita pour lancer une boutade qui ne reflétait pas le détachement qu’elle lui conférait.

“Il reste la possibilité aussi de la torture…”


Ce serait sans doute la pire chose qui pouvait lui arriver. Elle ne se sentait pas capable de résister à la douleur physique. Elle n’y avait jamais été préparée et ne donnait pas cher de sa résistance. Heureusement, elle espérait que la disquette leurre pouvait lui éviter, un temps au moins, de subir tout ce qu’elle pouvait imaginer comme services destinés à lui faire avouer ce que ses ennemis voudraient savoir. Elle déglutit afin de chasser la crainte de cette éventualité.

La question suivante était très pertinente aurait sans doute demandé de longues explications et peut être même un débat. Pour l’humanité aurait sans doute été sa réponse spontanée. Pour mes parents aurait pu être une autre réponse mais Lemmi lui avait fourni une alternative qui pouvait faire l’affaire et elle ne se sentait pas, à ce moment précis, la force ou l’envie d’entrer dans les détails de sa vie. Cela viendrait peut-être plus tard lorsque les urgences auront été éloignées.

“Pour moi.”

C’était assez lapidaire comme réponse, mais Lemmi ne semblait pas en attendre d’avantage et là encore elle craignait que les explications ne les mènent presque au bout de la nuit... Intérieurement elle remercia le jeune homme de prendre aussi franchement parti pour elle, en parole tout au moins. L’entendre s’approprier ses ennemis faisait chaud au cœur de la fugitive, même si cela ne résolvait rien dans l’immédiat. En revanche il était aisé de deviner que les pensées se bousculaient chez lui. S’il ne posait pas plus de questions, elle imaginait que c’était l’effet combiné de sa légendaire discrétion et de la nécessité de parer au plus pressé. D’ailleurs la suite lui donna raison. Elle nota que dans, l'intervalle il avait changé d’avis sur le fait de l’emmener chez lui. De son côté, elle n’avait pas trouvé de meilleure solution et se contenta de hocher la tête à sa proposition en lui adressant un sourire de gratitude autant pour son aide que pour l’optimisme dont il faisait preuve. Il se montrait persuadé de leur capacité à trouver une solution. Elle aurait aimé en être autant persuadée.

Elle se battrait pour cela, mais elle ne se faisait pas d’illusion sur les moyens de nuire de Gloriam en comparaison avec leurs petits moyens de particuliers contraints pour l’heure de se cacher pour ne pas tomber sous la coupe du groupuscule. C’était un peu David contre Goliath. Mais David avait remporté la victoire non ? C’était sans doute ce à quoi ils devaient se raccrocher pour ne pas désespérer.

Elle regarda son chevalier servant se préoccuper de l’addition, un peu perdue dans des pensées futiles qui l’étonnèrent dans les circonstances présentes. La présence à ses côtés de Lemmi avait-elle cet effet salutaire ou tout simplement son esprit avait-il un besoin impérieux de décompresser après la tension des derniers jours ? Elle observa les regards que la serveuse et le scandinave échangeaient. Elle était sans doute plus de la tranche d'âge que la rouquine et cette pensée l’amusa. Avoir des préoccupations de collégienne n’était pas forcément rassurant à son âge, mais la rassurait sur sa capacité à un peu de légèreté.

Lorsque le journaliste donna le signal départ, elle se mit prestement sur pied. Elle se sentait bien plus légère et sereine même si elle ne put réprimer un coup d’œil dans la rue pour vérifier que les ironiques ne les y attendaient pas. Ses doigts pincèrent la doublure de son blouson pour s’assurer que la précieuse clé était toujours là. Il faudrait aussi qu’elle se penche sur ce qu’elle devait en faire. Il faudrait sans doute trouver où la garder en réserve et hors de portée de Gloriam et sans doute mouiller Lemmi dans cette affaire aussi. En ramassant son sac, elle s’empressa de le rassurer sur sa capacité à marcher à un bon rythme, mais éluda la question des membres de Gloriam. Elle doutait qu’il puisse en connaître et se demandait donc ce que cela pouvait lui apporter d’en connaître les noms. Aller voir la police ? Pas aller les affronter sans doute. Les deux seraient stupides et mettrait la généticienne en danger autant que les membres auxquels ce serait supposé nuire. Elle se dirigea vers l porte du bar sans lui adresser plus de regard, les yeux sur la pointe de ses pieds comme plongée dans ses pensées d’où elle n’émergea que pour répondre à l’inquiétude du jeune homme quant-à la présence de sa sœur.

“Une qualité de famille apparemment. Et puis, c’est moi l’intruse. Je ne vais pas lui reprocher d’être chez elle.”

Elle avait beau craindre la fréquentation des sorciers, elle avait encore un minimum de savoir vivre et ne se voyait pas exiger que la sœur de Lemmi change de logement pour ses beaux yeux et sans explication en plus.

Ils se trouvèrent bien vite dans la rue et elle se laissa guider vers ledit logement. Elle tentait d’imaginer à quoi pouvait bien ressembler l'intérieur du jeune homme même si la présence de sa sœur devait en hybrider l’apparence ; rien de plus normal lorsqu’il y a cohabitation. Elle se tourna vers le journaliste.

“Vous ne m’avez pas dit comment s’appelait votre sœur et ce qu’elle faisait ?... Enfin, si je ne suis pas trop indiscrète.”

Cette préoccupation pouvait paraître bien peu en rapport avec leur situation mais montrait que celle qui prendrait la place d’invitée se souciait de sa future hôtesse. C’était un peu la moindre des choses maintenant que les premières décisions avaient été prises.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyLun 9 Mar - 20:03

Il passa devant, dans la rue, afin de montrer la marche a suivre, en prenant en compte tout ce qu'il avait apprit durant les dernières dizaines de minutes qu'ils avaient passés ensemble. Il s’était douté dés le départ qu'elle ne voulait pas le voir simplement pour ses beaux yeux. Tout ce qu'il savait, pour l'instant, c’était qu'elle semblait vraiment apeuré. Lui, était plutôt serein. Pas que l'adrénaline ne monter pas, mais il fallait avouer qu'il aimait bien être sous pression, c’était le genre de stimulation qui l'aidait a se sentir vivant. Il espérait ne pas finir au fond de la mer avec une balle dans la nuque, mais au moins, sa journée n’était pas ennuyeuse.

Alors qu'il marchait un peu distraitement, il entendit la question de la rousse, et il ralentit le pas pour se mettre a sa hauteur. De prime abord, il ne voyait absolument rien que l'une des femmes pouvaient vraiment apprécier chez l'autre. Elles étaient tellement différentes. Et surtout, l'une des deux semblaient particulièrement détester les possesseurs de baguettes. Mais elles étaient des scientifiques, toute les deux, alors peut être qu'elles parviendraient a s'entendre. Miel, particulièrement, était plutôt ouverte d'esprit.

- Ma sœur...son prénom est Mielikki. Enfin, on ne l'appel rarement comme ça. Comme moi. Je suis Lemmi, elle c'est Miel. Nous sommes jumeaux en fait. C'est elle l'ainée. De...hum...Quelques minutes, je crois. J'ai une autre sœur...qui n'habite pas ici. C'est compliqué. Je vais voir si elle est a la maison.

Il sortit son téléphone a clapet, appareil a la pointe de la technologie, en 2002, et chercha le numéro de Miel dans son répertoire. Ils n'avaient pas de téléphone fixe après tout. La sonnerie retentit, et au bout du quatrième son, sa sœur décrocha, lui arrachant aussitôt un sourire. Quand elle lui parlait, c’était qu'elle allait bien. Il échangea brièvement avec elle. Des broutilles pour s'assurer que tout aller bien, puis pour savoir si elle était a la maison. Visiblement, non.

- Ca marche. Je rentre avec une amie donc si nous sommes toujours la quand tu arrives ne sois pas surprise. Je te la présenterais. Passe une bonne soirée, ma sœur. A plus.


Il raccrocha presque aussi vite qu'il avait appelé, et tourna le visage vers la médecin. Il se demanda si ces fameuses recherches, c’était quelque chose qui pouvait devenir néfaste pour ses deux sœurs. Elle faisait visiblement parti d'un groupuscule qui n'aimait pas quelque chose, et le plus gros point qu'il connaissait de Théodora, sur ce qu'elle n'aimait pas, c’était les sorciers. Facile de faire le lien. Il n'aimait pas trop ça. Mais après tout, si il pouvait lui montrer un bon coté des sorciers, pourquoi pas après tout. Il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d'avis. Et elle était loin d’être bête, de ce qu'il savait.

- Elle n'est pas la. Elle viendra peut etre ce soir. Enfin, c'est sur même. Mais pour l'instant il n'y aura que nous. C'est l'immeuble juste la.


Il désigna la rue a gauche dans laquelle il tourna, et l'un des immeubles assez lambda, un peu plus loin, qu'il partageait avec sa sœur. Il s'étira en ralentissant, avant de chercher sa clé dans sa poche. Tout en cherchant, il tourna a nouveau la tete vers Theodora et ajouta, comme si la conversation ne s'etait jamais arrétée :

- Elle travaille a l'Université de l'ile. Elle est professeur. Professeur de...ahum...de magie je crois. Je ne sais pas exactement de quel type, je ne suis pas un expert.

Bien sur qu'il savait, mais c'etait surtout une réaction qu'il attendait, histoire d'etre sur a cent pour cent que toute ses hypothèses mentales avaient lieu d'etre. Il trouva finalement la clé, et ouvrit la porte du hall. Il entra, et prit l'escalier pour monter jusque dans le couloir de l'appartement qu'il occupait. Il prit une autre clé pour enfin accéder a son chez soi. L'endroit était sombre, mais embaumait un parfum qui était souvent synonyme de présence féminine. L'endroit était toujours aussi peu meublé, mais ils avaient leurs habitudes maintenant, et il avait juré de ne pas trop financé Miel, rien que pour qu'ils puissent rester sur un pied d'égalité. Il avait de l'argent, certes, mais il devait quand même respecter une certaine mesure.

- Voila, bienvenu chez nous. Faites comme si vous etiez a la maison. Ce qui est a moi est a vous.

Il retira son imper qu'il laissa sur le dossier d'une chaise, avant de poser son sac sur la dites chaise. Il retira ensuite ses chaussures, qu'il poussa dans un coin de l'entrée, avant d'avancer dans la cuisine qui etait quasiment dans l'entrée. Il se dirigea vers les verres, et en sortit deux, avant de faire de meme pour des tasses.

- Vous voulez boire quelque chose ? Même si vous venez de prendre un chocolat, je peux en faire un second. Ou un thé, café. De l'eau. On doit avoir quelques petits alcools aussi, mais ce n'est pas forcément le bon moment.

Dans tout les cas, il mit du thé a chauffer, puis se retourna vers la table, tirant une chaise pour Théodora, dans sa galanterie habituelle. Il sortit une boite de gâteau qu'il avait fait avec sa sœur la veille, une boite métallique, qui s'ouvrit dans un bruit de fer. Il se retourna vers l'eau, et récupéra une boite contenant les herbes de thé en question. Puis il soupira, en ramenant le tout sur la table.

- ….Je ne veux pas être inquiétant Théodora. Mais si vous voulez que je vous aide, il faut jouer totalement franc jeu avec moi. Je ne pense pas que vous m'ayez menti, enfin, je n’espère pas, jusque la. Mais vous savez qui est ma sœur, et je pense avoir une petite idée de vos motivations, et surtout, de celles des gens qui vous cherchent. Alors a partir de maintenant, vu a quel point je me suis mouillé, j'ai besoin de savoir que je peux compter sur vous. C'est compris ?


Son ton était grave, son visage sérieux, le visage de quelqu'un qui peut gerer une situation de crise. Il n'avait pas l'intention de vraiment lui parler de cette manière, comme a une enfant. Mais il fallait vraiment qu'ils soient sur la même longueur d'onde. Alors, avant de continuer, il la fixa, pour etre sur de ses intentions.
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MessageSujet: Re: With A Little Help From My Friends [Lemmi]   With A Little Help From My Friends [Lemmi] EmptyLun 16 Mar - 2:02

L’air frais du soir lui fit le plus grand bien, tout comme l’action qu’impliquait de changer de lieu. Elle savait passer par d’intenses périodes de réflexion et ses différentes activités les lui imposaient tout comme son éducation le lui avait appris. Mais les nouvelles circonstances dans lesquelles elle se sentait engluée, lui faisait ressentir un besoin d’action au moins par désir de ne pas se contenter de subir ce qui lui arrivait. Jusque-là, cela avait plutôt bien fonctionné mais ce tête-à-tête était difficile à vivre avec les sentiments contradictoires qu’elle éprouvait. Entre le besoin de se confier entièrement et l’impossibilité de le faire. Elle savait qu’elle marchait sur une ligne de crête et qu’elle finirait sans doute par tomber d’un côté ou de l’autre et qu’aucun des deux n’était souhaitable. Il était impossible qu’elle entraîne Lemmi dans les arcanes de Gloriam; c’était comme le pousser du côté obscur, lui qui faisait encore figure de délicatesse et d’innocence, peut-être malgré ses revendications d’homme d’expérience; Son jeune âge ne plaidait pas en faveur de cette image. D’un autre côté, c’était elle qui était venue le chercher et savait bien qu’elle serait obligée de lui en révéler plus que ce qu’elle voulait bien faire au risque d’être jugée et de le mettre en danger. Un moment elle se dit que crever l’abcès qu’elle sentait grossier entre eux serait peut-être préférable. Au moins, les choses seraient dites et ils sauraient tous deux à quoi s’en tenir. Cela mettrait peut-être fin à leur relation et elle serait sans doute obligée d’envisager d’autres expédients pour se sortir du traquenard dans lequel elle se trouvait. Elle imaginait même que cela pourrait le jeter dans deux camps opposés et faire d’eux des ennemis. Les guerres rendent noirs ou blancs les personnes lorsqu’elles sont obligées de choisir un camp. Pouvait-il en être autrement de ce qui les liait ?

Ce qui les liait ? Mais qu’est-ce qui les liait réellement ? Si elle voulait bien y regarder de plus près, rien en fait. Le partage de séance de Krav Maga que le hasard leur faisait fréquenter, quelques verres et discussions, rien de plus. Evidemment, il y avait tous les non-dits qui lui laissaient penser que quelque chose se tissait entre eux. Mais quoi, Et à quel point ils pouvaient justifier qu’elle lui ait confiance ? Les intuitions se justifient-elles si facilement ? Elle n’était pas encore cynique ou blasée et même si elle ne connaissait que trop bien l'influence de la chimie sur le comportement humain, elle avait trop profondément chevillé en elle la certitude que quelque chose de différent qu’elle ne saurait décrire, régissait ce qui faisait les relations interpersonnelles.

Pour l’heure, elle se contentait de suivre ses pas et cette situation anodine était reposante. Nul besoin de se poser la question comment poser ses enjambées. Elle avait juste à suivre et c’était tout ce qu’elle pouvait souhaiter après ces instants trop nombreux pendant lesquels elle se forçait à tout maîtriser. Son sac à l’épaule, elle gardait les poings dans les poches de son tout nouveau blouson et si elle était sans doute méconnaissable, sa démarche trahissait sans doute une autre femme que celle à casquette qui arpentait les rues...

La réponse de Lemmi la fit sourire d’amusement. Toute la famille avait-elle des prénoms aussi recherchés ? Ils ne pouvaient pas renier les origines scandinaves en tout cas… C’est comme encore longées dans ces pensées et sans tourner son visage vers le journaliste qu’elle répondit à mi-voix.

“Mielikki.. Miel… Les deux sont très jolis…”


Elle tourna alors un visage neutre, L’inquiétude n’était pas au rendez-vous. Lorsque vous êtes la proie de potentiels tueurs, vous ne vous souciez plus de savoir si la sœur de votre chevalier servant sera ou non enchantée de votre présence. Cela passe sur le même plan que la météo du jour… Evidemment cela ne simplifierait pas les choses, mais le danger était ailleurs.

“Et si elle accepte une invitée ce soir…”

En plus les échanges fraternels dont elle fut témoin pas vraiment à son insu. C’étaient plutôt du genre attendrissant. Elle n’avait jamais eu de frère ni de sœur et ne pouvait pas imaginer comment se tissait une complicité de ce genre. Peut-être était-ce comme toutes les autres. Après tout, n’avait-il pas avouer qu’avec son autre sœur, les choses étaient plus compliquées ? Il arrivait sans doute un âge où être frère et sœur pouvait simplifier les rapports mais où on se devait de construire sa relation comme toutes les autres, se choisir lorsque la vie, les parents n’imposent plus qu’on se supporte…

“Vous avez l’air de bien vous entendre. C’est bien.”


Bien n’était pas vraiment un jugement de valeur plus une façon de dire que Lemmi avait de la chance et sans doute sa sœur aussi. Une manière aussi de s’excuser sans le dire de s’incruster dans un univers qui ne vous attend pas.

Elle hocha à peine la tête lorsqu’il lui résuma le fil de sa conversation avec Miel. Elle en avait déjà compris l’essentiel. Elle leva la tête vers l’immeuble qu’il lui désignait et laissa monter son regard sur le pignon histoire d’en évaluer la hauteur. Ça n’avait pas vraiment d’importance et c'était une inspection machinale. Elle avait bien d’autre souci en tête. Elle allait vivre sous le toit d’une sorcière et elle savait qu’elle allait être mise à l’épreuve à la fois par ses propres sentiments et la curiosité légitime de son hôte. Heureusement, l’ironie de la situation pouvait parvenir à lui faire prendre un peu de recul.

L’avantage c’est que Gloriam ne penserait sans doute pas à aller la chercher chez une adepte de la magie, professeur de magie qui plus est. En tout cas une chose était claire, c’est qu’elle ne trouverait sans doute pas une volontaire pour se faire “traiter” par son protocole dans ce foyer. Elle ne savait pas trop si le terme était le plus approprié pour désigner la cohabitation de Lemmi et de sa sœur, mais depuis qu’il lui avait signalé l'immeuble où ils demeuraient, elle avait décidé de ne pas réagir à la mention de la magie dans les propos du journaliste. C’était sans doute le mieux jusqu’à c que toutes les cartes soient abattue. Elle s’en voulait de maintenir son ami dans l'ignorance, mais ne parvenait pas à se dire qu’elle devrait tôt ou tard se jeter à l'eau et tout dévoiler.

Après tout, elle était la dame de glace ! Il n’y avait sans doute pas meilleures circonstances pour être digne de ce surnom. En outre, le petit raclement de gorge du jeune homme l’avait préparée à recevoir le coup de la nouvelle de la profession de sa sœur.

“J’aurais dû lui apporter quelque chose pour la remercier de m’accueillir”

C’était un peu convenu comme réaction, mais elle permettait au moins de faire diversion et de montrer qu’elle n’était pas en guerre contre l’occupante de l’appartement. Elle espérait que cela rassurerait un peu Lemmi. De plus elle aurait bien mauvaise grâce à se montrer sous un mauvais jour alors que c’était elle qui demandait de l’aide. Elle aurait presque souri à la mention de l’ignorance du journaliste sur ce que faisait sa sœur. Ils semblaient très proches tous les deux et elle avait du mal à croire qu’ils n’en avaient pas parlé plus que ça. Ca n’allait pas avec l’intérêt qu’il portait aux gens ni à leur proximité. Encore une fois elle fit mine de ne pas relever.

Elle était plongée dans se pensées tandis que le jeune homme cherchait ses clés, De drôles de réflexions lui traversaient l’esprit toutes plus inutiles les unes que les autres. Sans doute une stratégie inconsciente pour rester détacher des événements dans lesquels elle était en train de plonger. Son propre immeuble s’ouvrait avec un digicode et lui évitait une clé supplémentaire. Elle suivit le journaliste dans les escaliers. De quoi cela pouvait-il in avoir l’air ? Ca ressemblait vraiment soit à un mauvais film d’espionnage om le jeune esprit brillant connaissait toutes les embûches de l’escalier et de la vie en générale ou un tout aussi mauvais film sentimental ou le jeune premier parvient à emmener la femme plus mûre et stupide chez lui sous la menace du retour de sa sœur…

Lorsque la lumière se fit dans l'appartement elle avait déjà compris que Lemmi ne lui avait pas menti sur la présence de sa sœur, en tout cas d’une femme dans les lieux. Le parfum ne laissait aucun doute pas plus sur le fait qu’elle avait bon goût ou au moins des goûts similaires aux siens. Les notes fleuries étaient de celles qu’elle appréciait dans les fragrances. Elle aimait bien moins les parfums trop lourds et épicés, dommage qu’une sorcière soit capable de penser la même chose, même si ce n’était pas cela qu’elle leur reprochait au fond. Elle savait qu’elle avait le temps qui lui restait avant qu’elle ne rentre pour chasser de son esprit les horreurs que la magie pouvait lui permettre.

Elle laissa ses yeux détailler l’aménagement et le mobilier. Le professorat ne rémunérait pas autant que la médecine apparemment. On ne pouvait pas dire que les occupants avaient mauvais goût, juste sans doute pas la possibilité de plus investir. Elle aurait pourtant juré que Lemmi gagnait mieux sa vie que cela, enfin, si elle en jugeait par ses tenues vestimentaires, pas à la pointe de la mode mais toujours avec cette élégance décontractée qui faisait son style. L’idée lui vint qu’ils ne se trouvaient là pas cher Lemmi et sa sœur mais juste chez Miel…

“C’est très gentil. Je dirais même que c’est trop gentil. Vous en faites tellement pour moi.”

Elle aurait voulu ajouter que puis-je faire pour vous remercier ? Mais elle ne le savait que trop. Lui en dire plus sur elle et ses ennuis et elle voulait éviter de lui tendre ce genre de perche. Elle le regarda prendre ses aises comme le véritable maître des lieux qu’il paraissait être. Elle avait une partie de la réponse à ses doutes. Elle regarda autour d’elle dans l’entrée en se demandant que faire d’elle même, de son sac et de son blouson, en se demandant si elle devait ôter ses chaussures au risque de sembler se mettre trop à son aise alors qu’elle n’avait pour souci que de ne pas salir.

Elle finit par laisser glisser lentement son sac au sol non loin de la porte d’entrée contre le mur. Elle glissa en dessous du bout des orteils, ses baskets. Elle garda sa tenue de rue. La demie mesure montrait qu’elle était prête à partir si besoin, mais qu’elle acceptait l’invitation de Lemmi. Elle finit par pénétrer plus loin dans son domaine alors qu’il revenait vers elle avec ses verres et ses tasses. Elle eut l’intuition qu’ils n’étaient pas encore couchés et que donc elle ne craignait pas l’insomnie à s’accorder le thé qui lui était proposé.

“Un thé si vous avez, oui, ce ne serait pas refus. Merci. Je peux faire quelque chose pour aider ?”


Elle ne connaissait pas l’agencement de l’appartement, mais elle imaginait assez facilement trouver bouilloire, théière et autres pièces nécessaires à leur future dégustation. Mais visiblement ce n’était pas le genre de la maison de faire participer les invités et elle se contenta d’accepter la chaise qu’il lui présentait et de l’observer s’affairer. Elle avait l’impression d’être une intruse dans son monde. De ces intruses qui font basculer les occupants tranquilles d’une demeure qui devant sans doute être en train de la surveiller d’un air désapprobateur. Elle avait déjà commencé par sortir le jeune homme de sa tranquillité mais il était même possible qu’elle en fasse de même avec la vie de sa jumelle, même si elle devait bien l’avouer cela la chagrinait bien moins, mais compte de tenu des liens apparents qui les unissaient tous les deux, ce ne serait pas sans conséquence.

Elle accueillit des deux mains la tasse qu’il poussa vers elle. Le ton du journaliste semblait devoir se faire plus grave à chaque prise de parole, et sa question qui n’en était pas vraiment une était pourtant très claire. Son souci était justement du même ordre que les dernières pensées de la rouquine qui l’écouta les yeux plongés dans sa tasse, semblant observer, la course de la convection thermique à la surface ambrée qui modelait le démarrage des volutes de vapeur qui montaient de la boisson chaude. Elle releva son regard vers lui pour lui répondre et elle surprit la tranquillité de sa voix. Les choses étaient claires pour elle, même si elles allaient être de plus en plus difficile à concilier dans les heures et les jours qui allaient suivre.

“Je n’ai rien contre votre sœur, soyez en assuré. Je n’entreprendrai rien contre elle volontairement. S’il vous faut craindre quelque chose, c’est que ma présence lui cause du tort. Si vous pensez qu’elle est trop exposée à cause de la présence, je pars immédiatement”

Dans son esprit, elle se demandait bien ce qu’elle pourrait entreprendre contre une sorcière à elle toute seule. Elle n’était pas armée alors que Miel était une arme en puissance comme tous les sorciers. Elle trouvait donc cela un peu ironique de présenter les choses dans ce sens. Evidemment elle pouvait très bien avoir joué toute cette comédie pour approcher cette sorcière et la réduire avec l’aide de ses “complices”. Elle pouvait bien imaginer que le scandinave se méfie et s’assure qu’elle ne fomentait rien, mais si tel avait été le cas, elle n’aurait pas choisi de lui dire la vérité sur ses agissements. Pas toute la vérité, bien sûr, mais elle avait levé bien trop du voile qu’elle jetait sur ses recherches clandestines, déjà à son goût.

Lorsqu’elle eut fini, elle leva calmement la sasse jusqu’à ses lèvres sans perdre son regard. Elle devait avoir l’air un peu d’un sphinx alors qu’elle voulait montrer qu’elle jouait carte sur table avec Lemmi. “Alors, que vas-tu faire maintenant ?”, semblait-elle demander de ses yeux verts au-dessus de la porcelaine. Avait-elle convaincu le journaliste ? Sans présomption aucune elle ne pouvait imaginer le contraire, ne serait-ce que parce qu’elle se faisait encore une image trop tendre de lui. Combien de fois sa bonne volonté et son humanité lui avaient-elles joué de mauvais tours ? Sans doute pas suffisamment. Elle tenta de se mettre à sa place pour savoir si elle mettrait en danger sa tranquillité, sa vie et celle d’un être cher pour venir en aide à quelqu’un qui n’était pas une parfaite inconnue, mais qui n’était certainement pas aussi importante que cela à ses yeux. A moins que… Mais elle n’allait pas se poser cette question toutes les deux minutes... Elle reposa sa tasse sur la table et tenta de changer de sujet, ne sachant pas ce qu’ils pourraient faire de plus ce soir.

“C’est reposant chez vous.”

Et c’était vrai. Elle ne savait pas si c’était le côté agencement sommaire, ou la présence en filigrane de la jumelle absente, ou tout simplement la sensation d’être en sécurité pour la première fois depuis deux jours, mais une nouvelle sérénité s’était emparée d’elle.
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