Pour comprendre complètement qui est Charlie Campbell il faudrait au minimum avoir un BAC +12 et une licence en psychologie. A vrai dire, ça ne serait peut-être même pas encore suffisant. A lui seul, il totalise pas moins de six personnalités différentes réparties sur à peine 21 ans de vie. Comprenez moi bien, j'adore ce garçon, vraiment, mais parler de lui me demande des heures à taper sur un clavier que je préférerais passer à raconter ses aventures à Paracelse. Mais puisqu’il est nécessaire qu’on se penche un peu sur le sujet, asseyez vous, buvez un thé et soyez conciliants, n’oubliez pas qu’on ne fait pas d’omelette sans casser quelques œufs.

Charlie vient de Brooklyn à New York, il y est né et y a passé les premières années de sa vie avec sa mère et son père. Il n'y a pas grand chose à dire sur sa petite enfance si ce n'est que c'était un garçon solitaire, un peu triste, il avait énormément de mal à s'intégrer et ça ne s’est pas arrangé avec le temps. De ses quatre à sept ans, Charlie ne parlait pas beaucoup, c’était un grand timide. Son caractère réservé cachait une sensibilité et une intelligence que personne n’avait pris la peine de considérer, on se préoccupe rarement de ce que ressentent vraiment les enfants en société et selon moi, c’est une énorme erreur. Charlie en est l’exemple même puisque son incapacité à s’intégrer, en plus de le rendre silencieux, lui a value plusieurs années de harcèlement. Accentuées par la grande révélation internationale : la magie existe bel et bien. A six ans, il a développé une phobie scolaire soignée à coup de médicaments assistés par une thérapie inutilement compliqué. Ce passage de sa vie aurait pu le démolir complètement pourtant, à l’inverse, Charlie est entré dans sa deuxième phase existentielle : la colère.

Décidés à le sortir de l’environnement oppressif dans lequel il se ternissait de plus en plus, Kathrina et Tyler Campbell ont retiré leur fils de l'école de Brooklyn où il se trouvait pour l’inscrire dans un autre arrondissement de New York : Manhattan. L’initiative aurait pu fonctionner si Charlie n’était pas déjà passé du côté obscur de la force. L’un comme l’autre savaient que ce ne serait que provisoire, qu’il rentrerait à Ilvermorny quatre ans après et que dès lors, le petit garçon pourrait commencer une nouvelle vie. Ils n’avaient absolument pas prévu qu’il leur ferait une magnifique crise d’adolescence anticipée. C’est ainsi que le gentil et sensible Charlie Campbell devint un gamin rebelle et bagarreur incontrôlable. Lorsqu’il ne se battait dans la cour de récré, ne répondait pas aux professeurs et ne s’enterrait pas en salle de retenue, il disparaissait de la circulation le temps d’une journée puis revenait recouvert d’hématomes. Je pense pour ma part que tout ceci était la cause d’un burn out nourrit à l’indifférence, Charlie combattait ses démons comme il le pouvait. La crise s’instaura également dans le couple Campbell, amplifiant encore un peu plus la colère de l’enfant, des petites bêtises sont nées les plus grandes, jusqu’au jour fatidique où Charlie a dû faire face à la justice. Le mariage de ses parents n’y a pas survécu et son père a disparu de la circulation. Kathrina s’est noyée dans l’alcool, laissant son fils livré à lui-même et le contraignant à entrer dans une toute nouvelle phase : la prise de maturité anticipée.

Du haut de ses 9 ans, Charlie est devenu le maître de maison. Il s’occupait de tout, motivé par la culpabilité qui le rongeait de l’intérieur, il devait se racheter par tous les moyens. Les courses, le ménage, la lessive et bientôt la cuisine, le médecin, il fallait qu’il soit capable de tout faire et on remercie les livres d’avoir été là quand tout le monde a quitté le navire. Charlie ne s’attirait plus de problèmes, il se tenait à carreau, n’était pas particulièrement bon élève mais pas trop mauvais non plus. Un an après ces mésaventures, Kathrina a commencé à redresser la barre, délestant Charlie de la montagne de responsabilités qu’il avait appris à gérer tout seul. Seulement voilà, trop occupé il n’avait absolument pas pris le temps de faire des choses pour lui alors maintenant qu’il pouvait commencer à se pencher sur la question de son existence et sur ses problèmes, un gigantesque gouffre d’appréhension menaçait de l’engloutir. Inévitablement, il s’est complètement renfermé sur lui-même (une nouvelle fois) et est entré dans la phase de la dépression.

Rien n’avait de sens, tout l’indifférait, il ne prenait plus la peine de faire des efforts en cours, ses résultats ont dégringolé, il ne parlait plus beaucoup et bien que ce passage ait un arrière goût de déjà vu, il y avait une grosse différence dans son caractère : le sarcasme. Charlie enfonçait quiconque le provoquait à coup de verbe tranchant, il lisait énormément et développait ses compétences en matière de répartie. D’harcelé il est passé au bourreau, le garçon qu’il ne vallait mieux pas approcher au risque de se faire démolir psychologiquement. Sans compter qu'il lui arrivait d'avoir des petits accidents d'ordre magique, c'est surtout à cette période que ses pouvoirs ont vraiment commencés à se révéler. Kathrina ne supportait plus tellement leur vie à New York, elle non plus, il fallait changer d’air à tout prix, partir le plus loin possible et se reconstruire ailleurs. C’est ainsi que la famille Campbell (ou en tous cas ce qu’il en restait) s’est installé à Londres en Angleterre. Là, la réputation de Charlie a fait un bond vertigineux. Dans sa nouvelle école, ses camarades le trouvait incroyable. Sa confiance en lui surprenait tout le monde, des parents aux jeunes adolescents, la vie commençait sincèrement à prendre une toute nouvelle allure, très agréable. Le garçon isolé devint populaire, la mère éplorée s’épanouit enfin, peu de choses auraient pu ternir ce nouveau train de vie. Pourtant il en existait bien une et Charlie allait y faire face : l’entrée dans l’univers de la sorcellerie.

Avec tout ça, ils en avaient presque oublié sa véritable nature, après tout le seul sorcier de la famille s'était tiré avant même de se pencher sur la question. Ils n’y connaissaient rien, n’avaient aucune idée de la manière dont ils devaient appréhender la rentrée à Poudlard et par dessus tout : Charlie ne voulait pas y aller. Il aimait Londres, pourquoi est-ce qu’il aurait voulu aller s’enterrer en Ecosse dans un vieux château peuplé d’une partie de la population qu’il n’avait jamais côtoyé et qui l’agaçait déjà prodigieusement ? Alors certes il ne pouvait pas l’éviter parce que sa mère avait décidé qu'il devait y aller, mais il ne comptait pas se laisser faire sans rien dire. Apparut ainsi le Charlie révolté, insolent avec ses professeurs, je m'en foutiste absolu, sarcastique, provocateur et manipulateur. Ce qui lui valut de redoubler 2 fois : sa première et sa troisième année. Il n'était pas stupide bien loin de là, il se sentait juste au dessus de cette école de “conte de fée”. Pour lui rien de ce qui était enseigné à Poudlard ne lui servirait dans sa vie future, de ce fait il n’avait aucune raison de faire des efforts. Cette politique de l’Autruche à duré jusqu’à ce que commence le règne de Voldemort, l'obligeant à reconsidérer ses priorité. Il a subit la guerre comme tout le monde, détesté ombrage et sa milice de soldats décérébrés, rejoint la résistance. Charlie était peut-être un peu nombriliste sur les bords, cependant, il portait un intérêt tout particulier à la justice. Ce revirement de situation lui a très rapidement déplu, il connaissait des nés moldus, lui-même nourrissait plus son côté moldu que sorcier, pour ça il se sentait personnellement attaqué.

En l'espace de quelques mois, il a dû rattraper tout le retard qu'il avait emmagasiné pendant ses premières années d'étude. Notamment en sortilèges, potions et défense contre les forces du mal. L'AD (Armée de Dumbledore) a bien aidé, sans ça il serait sûrement mort à l'heure qu'il est. La guerre meurtrière a fait tant de blessés et de morts qu'à sa fin, Charlie s'est juré de combattre le mal, d'où qu'il vienne. L'émergence des mouvements dissidents, la remise en cause de la mixité entre les sorciers et les moldus a accentué ce désir de justice chez le Serpentard, lui-même partagé entre ces deux mondes.

C’est à l’infirmerie de Poudlard qu’il a rencontré Solyne Travis, une Gryffondor de trois ans plus jeune que lui, bien plus mâture que la majorité des filles qu’il avait l’habitude de côtoyer. Ils se sont rapprochés, basant leur amitié sur un jeu de provocation qu’eux seuls comprenaient vraiment, instaurant une forme de complicité ambiguë et passionnante. Charlie appréciait Solyne, plus que ça, un an après la fin de la guerre, il commençait à vouloir autre chose de leur relation. Il n’avait jamais ressenti un désir aussi puissant, il évinçait toutes les autres femmes de son entourage, y compris les jolies supporters qui lui faisaient du gringue depuis son entrée dans l’équipe de Quidditch de Serpentard. Il n’y avait plus qu’elle. Elle et ses remarques effrontées, elle et ses regards provocateurs, elle et ses yeux bleus transperçants, elle et ses cheveux blonds dorés, elle et son odeur florale envoûtante… Elle... Rien d’autre n’avait d’importance. C’est ainsi que suite à une visite à l’infirmerie que la Gryffondor ne pouvait plus approcher après son traumatisme d’après-guerre, leur amitié a prit un tournant inattendu : le sexe. Un mot crû, trop peut-être pour définir toute la passion qu’ils partageaient lors de leurs parties de jambes en l’air de plus en plus fréquentes aux quatre coins de Poudlard. Une seule règle régissait leurs rapports : La fidélité. Et Charlie s’y est tenu, il ne l’a pas trompée une seule fois pendant sa dernière année au château, pas plus qu’il ne l’a fait depuis qu’il est à l’université. Il n’y avait pas d’autre engagement, pas d’amour (du moins ça c’est ce qu'il pensait), pas de responsabilités particulières, juste le plaisir mutuel.

Charlie a gagné presque tous ses matchs, est devenu l’un des joueurs les plus remarqué de sa promotion, a eut ses ASPICS avec mention, début 2000 sa vie ressemblait enfin à quelque chose. Mais comme toutes les bonnes histoires, la sienne comporte des rebondissements. C’est ainsi qu’il a quitté Poudlard pour l’université Paracelse d’Atlantis, en justice magique, loin de Solyne de qui il s’est éloigné inévitablement. Ils ont continué à s’écrire régulièrement mais un an s’écoulant sans se voir, leur complicité s’est fragilisée. Qui plus est, les événements curieux et bientôt dramatiques qui se déroulaient à Atlantis occupaient toutes ses pensées. Il a échappé à la plupart d’entre eux, par Merlin seul sait quel miracle, néanmoins les articles dans les journaux suffisaient à lui faire craindre un nouveau conflit. Le comportement des animaux, magiques ou non, les pannes, les explosions, le sacrifice général dans la ville haute, l’espèce de prise d’otage à l’exposition McLean… Tout ça attisait la méfiance qui enserrait l’estomac de Charlie à longueur de journées, ce qui se tramait ne lui plaisait pas mais alors pas du tout. Il aurait aimé en parler à Solyne mais ç’aurait été l’impliquer dangereusement. Alors son réflexe, aussi stupide soit-il, fut de s’éloigner d’elle pour la protéger. Qu’elle n’en a pas été sa surprise lorsqu’elle lui a annoncé vouloir continuer ses études à Paracelse, ruinant ses efforts pour l’en écarter. Il n’y avait plus qu’une solution : rejoindre les Salamanders et lutter contre le crime, ce qu’il a fini par faire.

Charlie vient d’entrer en deuxième année, les cours, le Quidditch et la lutte contre le crime lui prennent quasiment tout son temps. Le peu de moments qu’il parvient à se dégager dans la semaine lui servent à ruminer l’arrivée de Solyne et mettre en place de nombreux plans pour la protéger. Comment fera t-il face à tout ça, maintenant qu’il n’est plus le seul qu’il doit protéger ? Parviendra t-il à se racheter auprès de la seule femme pour qui il donnerait sa vie sans hésiter ? Le mystère est entier, mais chacun sait désormais que Charlie Campbell n’abandonne jamais, pas même quand le monde tout entier s’attaque à sa détermination.