Aucun n'a levé le petit doigt quand le père de famille t'a mis à la rue, la bouche en cœur. Ni ta mère, ni tes frères et sœurs, ni les cousins, la famille éloigné... Tout un passé qui déguerpit, des années bonnes à oublier. Toi, tu aurais aimé un sourire, un geste. Tu en aurais même rêvé. Ta mère s'en veut, tu le sais, mais les autres... Non, les autres, comme tout le monde, ils t'ont oublié. Il n'y a peut-être encore qu'Eugénie, à cause de son poste de directrice, qui repense à toi, les jours où Poudlard est un peu sombre et esseulé. Le seul qui se démarque réellement est ton père, que tu rêves parfois de voir brûler avec son empire du savoir.

L'histoire avec Ollie, ça n'a été qu'un soir. Tu te souviens de comment tu l'as abordé, de cette robe rouge et d'à quel point elle est désinhibée. Comme vide, étonnamment vide. Mais tu te souviens aussi de votre nuit passée ensemble, si vite balayée d'un revers de main quand tu as pris la poudre d'escampette. Tu ne l'as pas revu depuis, mais tu gardes ses souvenirs intacts. Qui sait, ils pourraient servir ?

Anya, c'est... C'est quelque chose que tu n'arrives pas à cerner. Ce sont des points communs, de la sympathie sortie d'un chapeau ironiquement magique, qui te poussent à être doux avec elle. C'est un petit être qui te fait chavirer quand tu la vois, bien que tu le nies et fuies cette réalité quand elle frappe à ta porte. C'est quelque chose que tu veux protéger. C'est quelque chose qui te fera mal un jour, si mal, en te faisant pourtant également le plus grand bien.

2002. Ca y est. Tu as craqué. Elle est à toi maintenant, elle est avec toi. Ca a fait mal, autant que ça t'a soulagé. Mais pour le moment, vous restez dans votre petit monde à vous.

Si Theodora n'avait pas vu le terme "Cracmol" sur ton dossier alors que tu te réveillais doucement de ton overdose, elle n'aurait pas tourné la tête. Mais le fait est que. Pour elle, tu es intéressant, cobaye dans la vraie vie, elle a de suite voulu t'analyser, te comprendre. Finalement, c'est peut-être grâce à des gens comme toiqu'ils arriveront un jour à vaincre le gêne sorcier. Toi, tu t'en étais défait. Alors elle se rapproche de toi, et toi, tu jubiles d'être enfin le centre d'intérêt de quelqu'un. Elle a eu vite fait de te proposer de rejoindre l'Organisation, entre deux soirs où vous refaisiez le monde à votre image, glissants entre les draps d'une relation aussi étonnante que passagère, semblerait-il.

A venir.