Il etait déjà l'heure, visiblement, de se diriger vers la mort. On lui avait fait signe qu'ils allaient quitter la maison, cette maison sentant la mort a plein nez. Il ne savait pas si il etait content ou non de quitter l'endroit. Il n'allait pas mourir ici, mais il s'approchait de sa mort certaine, le tribunal. On fit signe qu'ils devaient se séparer en deux groupes, et il fut plutot content, finalement, d'etre dans le chariot de la petite Blanche. C’était peut etre son moment. Quitte a mourir pour un crime, autant que ce soit pour un qu'il avait effectue, non ?

Pour la première fois depuis des années, il se sentit un courage étonnant gonfler dans sa poitrine. Oui. Il en était persuadé maintenant. Il était le loup. Non. Le grand méchant loup, celui qui terrorisait les petits et les grands. Qui naviguait dans l'obscurité des histoires des enfants, les empêchant de fermer l’œil de la nuit. Et cette Blanche, cette petite femmelette a la langue bien pendue, elle allait se rendre compte que les légendes étaient parfois bien réelle. Lui, il etait une légende.

Il s'arrangea pour se placer à coté de la jeune femme, avec Botté non loin de lui. Il allait lui montrer, a ce putain de matou, que c’était lui qui etait aux commandes. Qu'il n'arriverait a sauver personne. Parce qu'il n’était qu'un chat idiot et ridicule. Lui, le loup, etait le vrai mâle du chariot. Le chef de la meute, l'alpha. Ouiiii ! C'etait ça ! Pourquoi avait il oublié cet etat de fait, depuis toute ces années ? A cause d'une sale histoire de chasseur et de mère grand, il avait perdu toute confiance en lui. Mais c’était terminé. C’était lui qui allait mener la danse, a présent.

Doucement, alors que le chariot avait sa vitesse de croisière, il se pencha en avant, reniflant l'odeur de l'adolescente. Un peu dodue, encore pas totalement formée, mais assez pour qu'il puisse se délecter de son goût fruité et craquant. Mais comment faire ? La croquer d'un coup, par la tete ? C'etait le plus simple. Il allait se lever d'un bond, et la tuer avant que personne ai compris seulement qu'il avait bougé. Aller le loup...1...2....3.....

Il n'eut que cette sensation désagréable de squelette broyé entre deux cloisons. Si il ne s'etait pas levé a ce moment la, avec sa musculature et sa solidité naturelle, il aurait pu s'en sortir, sans aucun doute. Et pourtant, ce n'etait que l'obscurité qui s'offrit a lui, a présent. Il avait cru possible l'impossible au pire moment. Il avait perdu cette raison qui avait permit de le garder en sécurité pendant des semaines, des mois, des années.

Et c'est cette émotion animale, égoïste, qui lui fut fatale, alors qu'au delà de l'obscurité, il sombra dans le néant.