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 le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende

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Altaïr L. SundströmAltaïr L. Sundström
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MessageSujet: le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende   le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende EmptyLun 2 Sep - 10:21

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Il y a des heures déjà qu'Altaïr se trouve dans la bibliothèque universitaire et qu'il y lit, complètement oublieux du temps qui passe et du reste du monde. Le fait n'est pas rare, cela lui arrive presque quotidiennement, de se perdre dans les livres et leurs pages accueillantes. Il y a quelque chose de l'ordre du réconfort ; voilà ce que les livres lui apportent, à lui, le loup solitaire, l'anxieux, celui qui craint les interactions sociales. Un brin stéréotypé, l'Aigle en vol – mais, après tout, il en a lui-même conscience. Et puis, il espère toujours secrètement faire des rencontres miraculeuses dans le cadre du temps passé à la bibliothèque – c'est naïf, ça aussi, mais ça n'empêche pas Altaïr d'y penser encore et encore. Ce jour-là, il se renseigne sur les deux guerres mondiales moldues, et plus précisément sur les littératures qui abordent ce thème difficile mais incontournable, surtout dans un cursus étudiant entièrement consacré aux lettres. Il ne s'en rend pas compte, mais il est là depuis l'ouverture de la bibliothèque et, dehors, le jour commence à tomber, son rideau clair à tomber pour laisser place à la scène ténébreuse de la nuit. Le coucher de soleil est proprement magnifique, mais ça, Altaïr est trop absorbé par sa lecture pour le voir ; il n'en perçoit que la lumière dorée que dépose l'astre sur les pages de l'ouvrage qu'il est en train de parcourir.  Depuis le début de la journée, le blond a vu passer des dizaines de personnes, déambulant nerveusement  comme si le choix d'un livre était pour eux une question de vie ou de mort, ou alors profitant du silence pour s'offrir un moment de détente, à moins que ce ne soit tout simplement pour y travailler efficacement. Certains se parlaient dans un chuchotis, d'autres n'avaient qu'eux-mêmes pour interlocuteur, se morigénant pour travailler plus vite, relisant à voix basse des passages qu'ils n'avaient pas compris. Altaïr, lui, a collecté quelques ouvrages dès sa venue, alors qu'il n'y avait encore personne, pour éviter qu'on ne les prenne à sa place. Devant lui, son bloc-notes, rempli de notes illisibles pour quiconque excepté lui-même – trop pressé pour prendre son temps, et puis, s'appliquer, c'est pas son truc, l'important étant qu'il puisse se relire. Il pose un instant son stylo pour s'étirer et faire craquer ses os, un tic détestable que ses parents se sont toujours acharnés à chasser, sans grand succès, et qui se manifeste d'autant plus lorsque le Suédois est angoissé.

Et c'est le cas actuellement, puisqu'il se doit de finir ses recherches le plus vite possible avant de passer à la rédaction de sa dissertation, qu'il lui faut rendre dans deux jours. Il a pour habitude de ne pas se mettre sérieusement au travail avant la dernière minute, non pas spécialement par flemme ou par paresse, mais simplement parce que l'angoisse l'empêche de s'y atteler véritablement avant la veille ou l'avant-veille, lorsqu'il n'y a plus d'autre moment auquel reporter ce travail. Pour lui, s'y mettre l'avant-veille relève presque de l'avance, c'est la raison pour laquelle l'angoisse est encore si forte ; c'est aussi ce qui explique tout ce temps passé à la bibliothèque – y travailler lui confère une certaine assurance, comme s'il fournissait deux fois plus d'efforts en ce lieu à l'ambiance propice aux recherches et à la rédaction de devoirs en tout genre.
Une heure – ou presque – s'est maintenant écoulée et Altaïr planche toujours sur son devoir, dont il a enfin commencé à établir le plan. Il écrit à toute vitesse, tentant cette fois de rendre plus lisible sa graphie pour le bien des yeux de son correcteur – pour éviter la note négative pour cause d'écriture indéchiffrable, surtout. Lorsqu'il a achevé son plan – dont il est, du reste, plutôt satisfait – il veut se mettre à la rédaction à proprement parler. Mais avant cela, il s'accorde une petite pause de quelques minutes pour revenir à la dissertation plus reposé. Il a alors une étrange sensation ; c'est comme si, pour travailler de manière optimale, il s'était extrait de son corps pour se focaliser uniquement sur cette activité cérébrale et, maintenant qu'il en sort la tête pour quelques instants, c'est une sorte de retour à son enveloppe charnelle. Et soudain, il s'en rend compte : il est là depuis le début de la journée, assis à cette table dure sur une chaise inconfortable – il a les membres complètement endoloris, malgré les étirements. Alors, le blond décide de se lever et de faire quelques pas, au moins pour se dégourdir les jambes, faute de pouvoir aller errer dans l'université comme il en a pris l'habitude. Mais c'est lorsqu'Altaïr se trouve enfin debout que lui reviennent en pleine face ses comportements malsains et dangereux – son ventre est creux, sa gorge sèche, sa tête lui hurle sa douleur, il transpire. Il essaie de se souvenir de la date de son dernier repas – sûrement pas aujourd'hui, peut-être même pas hier ? Il est secoué de tremblements incontrôlables ; sa vision se trouble peu à peu, les choses autour de lui ont des contours indistincts, tout est trop lumineux, comme s'il avait regardé une ampoule pendant des heures. Il ne sait plus ce qui a suivi ; il n'a pas senti son corps heurter le sol, ni quelqu'un accourir vers lui.
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MessageSujet: Re: le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende   le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende EmptyLun 2 Sep - 15:28

altaïr & gersende

Une autre nuit aux urgences du centre médical d’Atlantis. Gersende n’a qu’une seule hâte : retrouver son lit, dans sa maison avec Zeke. Les lendemains de garde sont les seuls jours où leurs emplois du temps coïncide plus ou moins. En effet, fatiguée comme jamais après ces éprouvantes nuits, l’ex-serdaigle délaisse ses révisions pour dormir toute la journée. Il faut dire que la perspective de sa chambre et d’un sommeil sous de chaudes couvertures est la plus belle pensée que puisse entretenir la jeune étudiante durant une garde… Au-delà de la fatigue physique, la fatigue émotionnelle se fait aussi ressentir : elles s’entremêlent pour exploser sans prévenir à un moment inconnu à l’avance. Il convient de ne pas perdre ses moyens dans le bureau médical ou devant un patient, la convenance exige que l’on s’éloigne et qu’on laisse retomber la pression à l’abris des regards.

L’abris des regards… Le seul endroit où Gersende est à l’aise. Quoi de plus original direz-vous pour la bassiste du futur groupe à la mode ? Oui mais voilà, cachée sous les traits de Pear, la rousse se sent en sécurité. C’est une sécurité qu’elle cultive depuis son entrée à Poudlard notamment ; lorsqu’il lui fallait échapper à ses harceleurs, la métamorphomagie lui fut très utile. Mais au centre médical, la fuite n’est pas possible, il faut tout accueillir, tout prendre en pleine figure et expérimenter transfert et contre-transfert sans sourciller. Alors ce soir, comme lors de ces soirées médicomagiques, elle prend un instant pour sortir prendre l’air. Elle claque des doigts doucement, dans le silence du crépuscule, et fredonne une chanson des Chicken Nuggets. Perdue dans sa transe musicale, convaincue d’être une rockstar, elle se met à faire de la air-basse. Une fois qu’elle a finit son petit concert secret, elle frappe dans ses mains, prête à retourner au front. C’est alors qu’elle aperçoit son reflet dans la vitre de la porte et remarque la teinte verte des mèches de Pear Williams… Elle secoue la tête et retrouve son roux habituel. C’était moins une…

De retour dans le bureau médical, elle échange quelques mots avec la médicomage qui la tutore cette nuit. Elle avise un nouveau nom de patient sur le planning des lits et s’apprête donc à aller rendre visite à Altaïr Sundström, un nom aux consonnances nordiques qui fait rêver la rousse de voyage et de tournée européenne… Elle se dirige donc vers la chambre où se trouve le jeune homme tout en se repassant en tête le motif d’entrée « malaise à la bibliothèque, une plaie au crâne, glycémie basse ». Ici, on travaille de pair avec les moldus, ainsi l’on bénéficie des apports de la science pour les diagnostics. Les sorciers ont souvent tendance à se focaliser sur les symptômes, or, grâce à une prise de sang, on peut plus facilement penser à un malaise hypoglycémique. Elle pénètre dans la chambre après avoir frappé négligemment à la porte.

- Bonjour, je m’appelle Gersende, je suis apprentie médicomage.

Elle patiente quelques instants avant de continuer.

- Alors qu’est-ce qui vous est arrivé ? Elle sort sa plume à papote et son carnet afin de ne rien louper du récit du jeune patient.
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MessageSujet: Re: le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende   le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende EmptyMar 3 Sep - 11:12

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Les paupières battent, plusieurs fois, puis s'ouvrent lentement comme bourgeonne une fleur un peu nerveuse ; les orbes bleus voient le jour éclatant, la pupille rétrécit pour laisser place aux iris azurés. Altaïr a repris conscience mais son esprit est embrumé comme s'il s'éveillait d'un sommeil particulièrement profond. Un reste de migraine pèse sur ses tempes et tout son corps lui semble d'une lourdeur accablante. Lorsqu'il tente de bouger ses membres, il remarque qu'ils sont non seulement endoloris, mais aussi qu'ils tremblent au point de rendre ardu le moindre mouvement. Lâchant un grand soupir las, il bataille pendant de longues minutes pour se redresser et s'adosser contre la tête de lit trop dure – il cale l'oreiller contre son dos pour un semblant de confort. Regardant autour de lui, il avise le blanc éclatant des murs, les lumières aveuglantes des néons blafards qui clignotent de temps à autre, l'atmosphère aseptisée des lieux – alors quoi, il se trouve au centre médical maintenant ? Comment a-t-il atterri là ? Mais sa réflexion est soudain coupée par un coup frappé à la porte, presque immédiatement suivi de l'apparition d'une jeune femme rousse sur le pas de la porte, laquelle lui explique être apprentie médicomage après s'être présentée. Gersende, voilà un prénom qu'il n'a jamais entendu – mais il est loin d'être bien placé pour parler, après tout. Elle lui demande ensuite de lui expliquer comment il est arrivé.
– Alors... commence-t-il, avant de se rendre compte que ses souvenirs sont tout sauf précis.
Il tente de se concentrer suffisamment pour reconstituer dans sa mémoire les événements du début de la soirée. La bibliothèque lui apparaît, baignée de la lumière du soleil couchant, les nombreux livres posés à côté de lui, les recherches, les prises de notes, et...
– La dissertation ! s'exclame-t-il. Mais j'suis vraiment dans la merde, faut que je me bouge !
Instinctivement, il repousse les couvertures et se rue hors de son lit. Cependant, au moment même où il saute sur ses pieds, tout se met à tournoyer autour de lui, son champ de vision à s'assombrir à nouveau... A nouveau ? Tandis qu'il s'efforce de s'asseoir sur le lit sans s'effondrer, les souvenirs continuent à lui arriver au compte-goutte, jusqu'au moment où il s'est évanoui. Alors quoi, il a fait un malaise devant tout le monde, au beau milieu de la bibliothèque ? Il se sent humilié et honteux ; il se voit devant un miroir imaginaire, trop mince, trop fragile, celui qui s'affaisse à la moindre privation. Ce corps frêle qui demande de l'attention en permanence, celui qui ne se laisse jamais oublier. Il pousse un second soupir, cligne des yeux pour essayer de chasser l'étourdissement et s'efforce de regarder la jeune femme dans les yeux.

– J'ai... J'étais à la bibliothèque et euh...
Peu importe la façon dont il y pense, son malaise lui paraît risible, presque comique ; il en rougirait de honte. Les yeux baissés sur ses mains pâles et sur ses jointures saillantes, il reprend :
– J'me suis juste évanoui.
Et voilà. Altaïr Sundström, ou comment se couvrir de ridicule en quelques mots. Il n'ose pas regarder la rousse dans les yeux. A la place, il se met à faire craquer ses doigts de nervosité. Ils tremblent toujours, et sa gorge a des sécheresses de désert. Mais c'est alors que son estomac émet un gargouillis sonore, presque caverneux.
– Ah. Je suppose que vous allez me demander si je sais d'où vient mon malaise. J'ai -
Altaïr est coupé dans son élan, comme suffoqué par une toux soudaine et violente. Tournant la tête de tous côtés, il avise un verre d'eau encore plein sur la table de nuit ; il le vide d'un trait. Il sent presque sa gorge le remercier. Il peut poursuivre :
– J'crois que ça fait plusieurs jours que j'ai pas mangé, j'ai – j'ai oublié de quand date mon dernier repas. J'ai pas bu de la journée non plus. Ceci explique cela, pas vrai.
Il a un petit rire ironique. Elle va sûrement poser sur lui ce regard qu'ils ont tous, celui des professionnels de santé, qu'ils soient moldus ou sorciers – il en a vu un certain nombre -, ce regard empli de jugement, celui qui blâme presque inconsciemment les patients pour leur négligence ou leur ignorance. Celui qui est las de voir tous ces malades, ces blessés. Eh, le connaissent-ils, ces coléreux-là ? Ont-il dans le corps cette gangrène acide qui cherche à le déliter, avec chaque jour un peu plus de véhémence ? Sont-ils condamnés à lutter contre leurs propres pensées, à vouloir poignarder leur reflet presque exsangue dans le miroir ? Comment peuvent-ils prétendre pouvoir évaluer son mal et sa condition, le blâmer pour ses actes, alors même qu'il leur est étranger ? Des professionnels de la santé, Altaïr en a vu des tas ; ils ont toujours fini par le culpabiliser, par baisser les bras, par avouer leur impuissance. Il en a marre des secoue-toi, c'est ta faute tout ça, des c'est rien, tu fais une montagne de pas grand-chose et surtout des t'as aucune raison d'être comme ça, tu veux juste attirer l'attention, au fond. Voilà, à dire vrai, la raison pour laquelle il est si circonspect à l'égard de ces gens-là.
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MessageSujet: Re: le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende   le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende EmptyDim 22 Déc - 6:30

altaïr & gersende

La jeune sorcière saurait difficilement affirmer ce qui la fait vibrer dans ses études médicomagiques. Cela fait quelques années maintenant qu’elle suit ce cursus et la passion a peu à peu été remplacée par l’habitude. Cela dit, il persiste de ces moments où elle arrive à percevoir plus fortement l’origine de sa vocation. Elle n’est pas comme la plupart de ses comparses qui vivent intensément leur engagement au fil des urgences vitales et des émulations scientifiques du raisonnement médical. Pour elle, ce qui prévaut dans son cœur sont toute une constellation de petits instants qui forgent une relation de soins. Le regard d’un patient, son sourire ou ses larmes, ses paroles à demi-mots et la confiance aussi. Ce sont tous ces petits rien que d’aucun n’observe que très rarement qui la passionnent. Car la médecine et la médicomagie ne serait rien sans le lien qui se crée entre deux être humains au détour de la conversation nécessaire aux diagnostics et aux traitements.

Lors de ses gardes au centre médical, il est bien rare que Gersende parvienne à ressentir la relation aussi distinctement : les échanges sont limités dans le temps par la dimension urgente des consultations. Il faut être efficace et le rendement médical est le but à atteindre. L’humain devient aisément un corps qu’il faut réparer, parfois rassurer mais soigner avant tout. L’on s’accroche néanmoins aux mots d’un sage père de la médecine moldue « Avant tout ne pas nuire » : c’est un leitmotiv que la rousse s’applique à respecter autant que possible. Lorsque la garde s’éternise, que les heures passent et que l’esprit bouillonne de mille données à prendre en compte pour chacun des patients à sa charge, elle perd souvent la sacrée patience du soignant. En général, c’est à cet instant qu’elle en vient à se saisir de sa plume à papote afin de ne rien louper du discours de son patient.

Arrivée dans la chambre du jeune Altaïr, Gersende s’empare rapidement de son outil favori et tend l’oreille pour ne rien perdre de la conversation à venir, prête à rediriger l’interrogatoire si nécessaire. Le jeune homme semble perdu, il tente de rassembler ses souvenirs et l’apprentie médicomage imagine assez aisément que la perte de connaissance lui a laissé des souvenirs troubles. Elle s’apprête à bondir quand elle voit le jeune homme bondir hors de son lit. Dans son état, ce n’est pas vraiment recommandé de se lever aussi vite… Elle esquisse un pas mais il parvient à se recoucher simplement et semble rassembler ses souvenirs. La nervosité de son patient est palpable, elle sent qu’il n’est pas à l’aise avec les faits qu’il relate, elle tente de l’encourager d’un regard, d’un sourire mais le jeune homme ne la regarde pas.

Le reste de son récit convainc encore une fois la rousse que les patients détiennent souvent toutes les clefs de diagnostic dans leurs paroles. Le jeune étudiant semble honteux de son état et Gersende fronce les sourcils, essayant de comprendre ce qui peut pousser quelqu’un à se priver ainsi de repas et de boisson. La pression des études ? Une affliction psychique peut-être…

- J’ai quelques questions classiques à vous poser avant de revenir à cette histoire si vous voulez bien.

Elle attend l’assentiment de son patient avant de commencer :

- Tout d’abord j’aimerais savoir si vous avez des problèmes de santé, des allergies et si vous prenez des potions ou médicaments.

Ces informations pourront l’aider dans son raisonnement et pointer du doigt des autres problèmes à prendre en compte. Une hypoglycémie est dangereuse pour le corps et il ne faut pas négliger les organes qui peuvent en souffrir. Après que son patient lui ait répondu, elle s’adresse à nouveau à lui.

- On pourra discuter du pourquoi du comment plus tard si vous le voulez. Pour moi l’urgence actuelle est de vous resucrer et de vous alimenter un peu. Vous êtes d’accord avec moi ? On a plusieurs possibilités ici comme vous êtes dans un centre de soin mixte : potion de resucrage ou perfusion d’un liquide sucré. Je pense que dans votre cas, on peut commencer par la potion et compléter par une perfusion si nécessaire, ça vous va ?

Il ne sert à rien de brusquer le patient et de le pousser à raconter des choses qui lui semblent si honteuses à priori immédiatement. Elle préfère donc commencer par traiter l’urgence et à se pencher ensuite sur les raisons de son état ensuite.
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MessageSujet: Re: le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende   le monde est peut-être plus beau sans moi, comment veux-tu que je l'sache ? – gersende EmptyMer 1 Jan - 15:12

and I don't even know how I survive

Il ne faut guère longtemps à Altaïr pour se rendre compte que cette jeune femme est différente. Elle n'a pas dans les yeux cette résignation fatiguée qui avoisine la lassitude, ses gestes ne sont pas pollués par des automatismes presque inhumains ; non pas qu'elle ne les ait pas du tout, ces instincts créés par l'habitude (il est aisé de constater qu'elle a la parfaite maîtrise de ce qui est d'évidence devenu presque rituel pour elle) mais le blond sent qu'ils ne se substituent pas à une réelle attention, qu'elle lui porte sincèrement. Sous ce regard indulgent, presque doux, il ne se sent plus patient, dans le sens où il n'a plus l'impression de se réduire à un dossier, à un numéro, à une maladie. Peut-être sa jeunesse accentue-t-elle cette sorte de proximité qu'il détecte entre eux ? C'est une proximité qu'il n'a jamais vraiment connue dans le cadre de ses procédures de soin. Et c'est apaisant, cette sensation ; c'est léger, et ça fait poindre un petit sourire sur ses lèvres asséchées. Le maelström d'anxiété, de révolte et de malaise qui était immanquablement le sien à chaque consultation, à chaque analyse s'est apaisé. Bien sûr, pas au point qu'il se mette sans mal à étaler son histoire et son parcours de vie, d'une traite, d'un ton assuré ; on ne change pas toute une vie de mal-être et d'introversion. Le fait est, cependant, que cette présence est différente des autres. La jeune femme ne le presse aucunement, s'assurant de son accord à chaque fois – et cela semble élémentaire, vraiment – mais le blond sait mieux que personne que nombre de professionnels de la santé (mentale, dans son cas) ne s'embarrassent pas de telles précautions. Aussi hoche-t-il la tête dans sa direction, de manière un peu vague ; il faut dire que son esprit est encore un peu embrumé.
Mais la question de la jeune apprentie au sujet de ses potentiels troubles pique son attention ; c'est, dans sa poitrine, un soudain affolement – son cœur qui se jette contre ses côtes, férocement. Comme à chaque fois, il se demande s'il doit dire la vérité – et cette fois encore plus qu'à l'accoutumée ; il se demande, Altaïr, si la perception qu'a la rousse de lui changera lorsqu'il évoquera ses diagnostics, s'il connaîtra, à son tour, l'éternelle métamorphose qui changent les patients en leurs diagnostics. Et il ne veut plus. Et il ne peut plus. Ces étiquettes, elles l'ont soulagé au début ; lui qui se pensait médiocre, lui qui se pensait incapable ! ces diagnostics l'ont aidé à comprendre que la faute n'était pas sienne, qu'il n'était coupable que de s'être battu contre ses titans intérieurs. Mais ces catégories ne l'ont aidé que dans son rapports avec lui-même ; car elles ont, du reste, complètement gangrené ses interactions et ses liens avec les autres. Et aujourd'hui, il voudrait les oublier, il voudrait se reconstruire, sans elles pour s'infiltrer dans ses fondations et pour les corrompre. Mais il lui faut se rendre à l'évidence : ces étiquettes, elles lui collent encore à la peau ; elles ont, surtout, gardé leur pertinence et leur exactitude. Il ne peut pas prétendre être en parfaite santé mentale, cela serait mentir, et surtout, se mentir à lui-même ; et ça, Altaïr l'a bien trop fait – il est révolu, le temps grisâtre et visqueux du déni.

– Santé physique, je crois que tout va bien...
Nerveux, il déglutit avant de se lancer, la voix un peu trop rauque, un peu trop tremblante...
– Pour la santé mentale, c'est autre chose. Je–
Voilà que l'angoisse qui monte en lui se met à porter atteinte à son élocution... Pour la première fois depuis le début de leur entretien, une honte véritable s'empare de lui – il se sent ridicule, comme un gamin, sans les yeux attendrissants et la voix innocente. Alors il ferme les yeux, l'espace de quelques secondes, avant de prononcer les mots fatidiques :
– Je suis en dépression et j'ai un trouble anxieux.
Son annonce a des airs de glas. C'est comme si l'air s'était épaissi, alourdi entre eux. Et c'est insupportable, pour Altaïr, cette tension, ce silence, cette suspension du temps – et c'est presque lamartinien tout ça, la passion déchirante en moins. Il arrive fréquemment au Suédois, lorsqu'il est confronté à une situation gênante, de devenir particulièrement volubile...
– Mais y a bien pire que moi, vous savez ? Cette question est rhétorique, bien sûr. Vous le savez mieux que moi.
Altaïr se sent de plus en plus ridicule – peut-être devrait-il tout simplement se taire, et garder ses lèvres résolument closes... Il reprend toutefois, sans prêter la moindre attention à ses propres suggestions mentales :
– Je suis sûr que d'autres patients ont bien plus besoin de vous que moi...
Un léger soupir, et puis l'assentiment, à contrecœur :
– D'accord pour la potion... Mais vraiment, c'est juste un oubli, rien de grave. Et puis c'est pas comme si c'était la première fois, et ça sera pas la dernière non plus.
Sa réponse lui fait lever les yeux au ciel : il en a trop dit. Car tout ça, se priver, se malmener, ça n'a rien d'un événement unique, d'une conduite isolée ou d'un oubli comme il l'appelle. Ce sont des habitudes.
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