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Catharsis :: Atlantis & Manadh :: Le Centre-ville
 

 wanna make a monster ? + Penelope

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Draco MalfoyDraco Malfoy
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MessageSujet: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyMar 15 Oct - 5:34

wanna make a monster ?
7 janvier 2002.

Cela faisait trois ans, quatre mois et dix jours que Draco Malfoy n’avait pas pu jeter un sortilège sans sentir une barrière – un voile – se dresser entre lui et sa magie ; qu’il n’avait pas pu quitter le pays plus de quelques jours, puisqu’il devait pointer au Ministère de la Magie une fois par semaine ; qu’il ne pouvait marcher sans sentir les yeux du Département de la Justice peser dans son dos, et ce même lorsqu’il était en train de se servir un thé, dissimulé dans sa tour d’or et d’argent, entouré d’objets étrangers et anciens, et murmures et de courants d’air.

Draco avait mérité cette situation – il le savait. C’était quelque chose qu’il portait avec lui chaque jour comme l'on porterait une veste en hiver, et qui pesait plus lourd que le poids des regards qui l’accompagnaient, une fois qu’il était reconnu (et comment aurait-il pu ne pas être reconnu ? Son visage avait fait la une de tous les journaux sorciers et moldus pendant des mois, après la guerre. Son procès avait été suivi, décortiqué, commenté, digéré. Et, une fois que les regards avaient effleuré son visage, que la réalisation avait eu lieue, alors ils ne quittaient plus ses avant-bras, et il pouvait lire la question dans leurs yeux, car c'était toujours la même ; était-elle encore là ?). Mais il était difficile de convaincre Narcissa Malfoy de ce fait insidieux, dangereux, douloureux ; et elle avait pris les choses en main, le poussant à « discuter avec un avocat », à « voir s’il n’y avait pas quelque chose à faire », car, véritablement, « n’en ont-ils pas assez de te faire payer ce que tu as fait et ce que tu n’as pas fait ? ». Et Draco avait cédé , car il était lassé d’entendre sa mère en parler à chaque fois qu’ils se voyaient, car il était lassé de devoir avoir cette pensée, à l’arrière de son crâne, à chaque fois qu’il faisait quelque chose qui, à des yeux extérieurs, pourrait paraître suspect ; il était exténué, écrasé par le poids des remords et des regrets, mais aussi par le poids de son nom, de la Marque, des souvenirs.

Les noms ont un pouvoir.

Il ne pouvait pas oublier tant que sa baguette lui résisterait pour un simple sotilège de lévitation. Cette petite barrière, cette résistance qui se redressait à chaque fois qu’il touchait sa baguette – elle faisait s’effondrer les murs mentaux qu’il avait bâti dans son esprit, elle perforait les murailles de son labyrinthe dans lequel il dispersaient les souvenirs auxquels il ne voulait plus avoir accès, elle dévorait le coffre dans lequel il jetait tout ce qu’il ne pouvait plus supporter de voir. Il ne pouvait pas oublier tant que ce qui faisait de lui un sorcier était un rappel permanent de ses fautes et, surtout, de ses limites.

Alors il était assis dans un fauteuil d’un bleu profond, attendant que Penelope Clearwater ne lui ouvre la porte de son bureau. Il n’était pas censé travailler avec elle ; mais le juriste responsable de son cas n’était pas là, lui avait expliqué le réceptionniste, alors ce serait elle qui le prendrait en charge. Et il avait déjà entendu parler de Penelope Clearwater, plusieurs fois ; elle était la fille qui s’était fait pétrifier, en deuxième année, en même temps que Hermione Granger. Et, à l’époque, la seule pensée qu’il avait eue était quel dommage que Granger n’ait été que pétrifiée. Puis elle s’était éveillée de son sommeil, et avait disparu de sa vie – mais y était-elle jamais entrée ? Il avait lu son nom, plusieurs fois, par la suite ; dans des tribunes appelant aux droits des Moldus, à la protection d’un peuple qui avait trop longtemps souffert des guerres de sorciers auxquelles ils n’auraient jamais dû être mêlés.

C’était un peu facile, avait-il pensé. Les Moldus n’avaient-ils pas forcé les sorciers à l’exil ? A l’anonymat, à la dissimulation dans des souterrains et des allées escarpées ?

Mais ce n’était pas important, avait-il décidé par la suite.

Alors il attendait. Vêtu sobrement de gris et de noir, ses longues mains pâles lissant machinalement son pull en cachemire, il attendait.



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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyMer 16 Oct - 19:15

DRACO
&
PENELOPE
WANNA MAKE A MONSTER?
Les grains du petit sablier en verre et bois s’écoulaient lentement sous le regard envoûté de Penelope.
Elle tapotait le bord de son bureau, distraitement, faisant se serrer et desserrer sa mâchoire de manière presque machinale. Elle avait mieux à faire, c’est pour sûr, mais elle se laissait encore un demi sablier avant d’y passer.

Le petit mot apposé sur l’agenda qu’elle gardait sur son bureau lui avait laissé un goût plus acide qu’amer en bouche, au point qu’elle n’en avait peur que sa langue ne fonde. Du moment où elle s’était lancé dans le Droit à celui où elle était entrée dans ce cabinet, Penelope avait eu des milliers, des milliards de chances d’imaginer ce qu’elle deviendrait ; brillante juriste, allié non négligeable de la cause moldue, quand bien même cela lui attirerait les foudres de l’entièreté du monde sorcier. Elle s’était vue en tête des manifestations, pacifistes puis plus vraiment, porte parole du mouvement qu’elle estimait juste et bon. Pour peu, Penelope se serait vue martyr, prête à se sacrifier au nom de ce qu’elle représentait.
Le dernier grain tomba. Elle soupira lourdement.

La jeune femme aimait à penser que celle qu’elle avait été serait fière d’elle dans chacune de ses actions, mais cette pensée la fit soudain grimacer. Elle repensa à la note de l’agenda, à l’acide de sa bouche, au calvaire à venir. Si elle avait été croyante, elle y serait allé d’un Ave Maria pour que tout se passe bien et soit bientôt derrière elle.

Elle n’était encore personne dans le cabinet, son nom écrit en petites lettres bien ridicules à côté de la porte de son bureau, quand ceux d’autres étaient presque écrits en lettres néon clignotantes, mais son professionnalisme faisait de son nom un réflexe quand quelqu’un avait besoin de quoi que ce soit. Elle aidait comme elle pouvait, espérant grimper les échelons plus facilement, et qu’avec la position viendraient le pouvoir et la capacité d’agir. Pour le moment, ça ne l’avait aidé qu’à récolter les dossiers dont personne ne veut, parce qu’il se savait qu’elle les ferait avec autant de sérieux que possible, et les bribes de dossiers abandonnés en urgence.
Celui d’aujourd’hui était particulièrement désagréable.
Quittant son sablier des yeux, elle traça les quelques lettres inscrites à la va-vite par son boss sur un post-it du bout des doigts.

Draco Malfoy.
L’acide lui revenait.

Elle se leva bien malgré elle, faisant claquer ses talons jusqu’à se poster derrière la porte en bois de son bureau.
Cinquante-huit, cinquante-neuf, zéro. Sa main manucurée tourna la poignée et elle força un sourire qui aurait pu avoir l’air plus naturel si elle avait estimé que l’homme en face en vaille la peine.

« Monsieur Malfoy? Par ici je vous prie. » Elle avait la voix faussement mielleuse, la gorge serrée par le simple fait de partager son air avec lui.
Son regard se concentra sur le jeune homme, le détaillant avec une attention particulière, de ses cheveux trop clairs à sa tenue trop sombre, persuadée sans le vouloir qu’on aurait pu l’accrocher dans un musée et personne ne penserait à l’en sortir.
Penelope avait vu ce visage des dizaines de fois, dans les journaux, préférant oublier les fois où elle l’avait aperçu au détour d’un ou l’autre des couloirs de Poudlard parce qu’il lui avait semblé bien trop humain ces années-là. Elle se savait marchant sur un fil, partagée entre ses deux mondes, et si le dégoût qu’elle éprouvait pour ce client en particulier n’était pas assez, elle sentait une fascination lui remonter les tripes quand bien même elle tentait de l’étouffer. Il avait été, dans leurs plus jeunes années, tout ce qu’elle avait voulu être ; puissant de magie et certain de ce qu’il était, et une petite voix en elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine empathie pour l’homme.
« J’espère que vous n’avez pas attendu longtemps; je m’excuse pour le changement de dernière minute, Maitre Prewett a malheureusement du s’absenter. Je ferai au mieux pour le remplacer en son absence. »

Elle aurait voulu qu’il ait été destiné à mieux que se retrouver enfermé dans ce bureau avec elle. Refermant la porte derrière eux, elle força le retour de son dégoût.

« Puis-je vous offrir quelque chose à boire? »
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Draco MalfoyDraco Malfoy
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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyJeu 17 Oct - 15:32

wanna make a monster ?
Lorsqu’on était né dans un nid de serpents, il n’était pas difficile de les repérer. Cela se jouait souvent sur les détails – un battement de cil superflu projetant des ombres arachnéennes sur une joue fardée, semblable à du marbre ; un regard inquisiteur, partiellement dissimulé par une bouche pourtant ourlée d’un sourire amène ; une main sur une épaule, accompagnant une plaisanterie, mais dont les ongles s’enfonçaient légèrement dans la peau, comme si faire jaillir le sang était une pensée un peu trop présente pour être contrôlée. Penelope Clearwater n’était pas une vipère de l’aristocratie, et, pourtant, Draco ne put empêcher ses lèvres de s’étirer en un sourire amusé lorsqu’il la vit se dresser devant lui.

Elle était impérieuse, elle était une statue grecque de marbre et d'or. Droite comme la justice, prête à offrir son jugement – irrévocable – à tous les hommes et femmes sur lesquels ses yeux bruns se posaient. Et elle avait sûrement raison. Ses jugements étaient certainement justes, car le dégoût qu’elle semblait ressentir… Il ne savait pas si elle le ressentait envers lui ou envers elle-même. Car Draco Malfoy était habitué aux regards de dégoût ! Ils étaient presque aussi courants que les regards révérencieux, que la colère, que la jalousie. Il ne laissait personne indifférent, et chacun avait son opinion de ce qu’il avait fait, ou sur l’image de ce qu’ils pensaient qu’il avait fait. Car la vérité était, finalement, que Draco n’avait pas autant fait de choses qu’il n’en avait ratées. Mais ce n’était pas la question : la question était qu’il était facile de vous dire qui était quelqu’un en se basant sur leur première impression de Draco Malfoy, Mangemort, et Penelope Clearwater ne faisait pas exception.

Étrangement, il fut presque soulagé de la réaction de la juriste. Elle était conforme à ce à quoi il s’était attendu, à ce qu’il avait espéré. Être né dans un nid de vipère et savoir précisément comment éviter les morsures voulait souvent dire une seule chose ; soit on était destiné à y rester, soit la seule chance de survie était de s’extirper de ce piège compliqué, de ces lianes qui s’enroulaient autour de vos mains et donc les ronces écorchaient votre peau. Draco faisait partie de la seconde catégorie, même si l’Artistocratie – avec un grand A, celle qui était en train de dépérir et dont il célèbrerait la mort comme on fêtait un anniversaire, avec le goût du champagne en bouche et l’esprit embrumé, sirupeux, alourdi par l’alcool, mais infiniment soulagé d’avoir survécu un an de plus, contre toutes attentes – n’en avait pas encore conscience. Penelope Clearwater n’en avait probablement pas conscience non plus.

A vrai dire, Draco ne le savait pas encore lui-même. C’était encore un secret, car il existait plusieurs types de secrets et l’un de ces types était un secret que l’on gardait contre soi-même ; Draco était véritablement très doué pour avoir ce genre de secrets.

Il se leva, forçant son sourire à disparaître. « Madame Clearwater », salua-t-il. Il la suivit docilement dans son bureau – et il était doué pour cela, suivre, songea-t-il avec amertume – et échangea un fauteuil pour un autre. Celui-là était moins confortable.

« Ce n’est pas un problème » assura-t-il. « Je suis certain que vous serez parfaite. »

Et il était sincère ! Il avait contacté Prewett sans véritablement y croire, mais maintenant qu’il se retrouvait face à Clearwater, il savait qu’il tirerait au moins quelque chose de cette situation – car elle semblait mourir d’envie de lui apprendre une leçon. Etrangement, il se sentait presque prêt à la recevoir.

« Un thé serait parfait, merci » répondit Draco poliment, car il était toujours poli.

Il y avait plusieurs types de secrets et plusieurs façons d’être poli ; certains donnaient du pouvoir par leur politesse. Draco étaient de ceux qui le prenaient en remerciant quelqu’un – en les liant à lui.

Il était un roi. Autrefois. Il n’avait jamais véritablement cessé de l’être.

« Est-ce que Maître Prewett vous a transmis tous les éléments de mon dossier ? » s’enquit-il. « Sinon, j’en ai des exemplaires ici. » Il tapota distraitement le sac en cuir brun qu’il avait déposé sur le fauteuil vide, à côté de lui.

Enfin, il redressa les yeux, et affronta les siens, véritablement – se demandant quelle sentence la Clearwater avait décidé de lui asséner. Justice. Entrelaçant ses doigts, il se pencha légèrement, bien plus curieux qu’il ne l’aurait pensé ; et il lui semblait entendre la voix de Vladislav, quelque part à l’arrière de son esprit, se moquant de sa curiosité, car la curiosité avait tué le chat, lui avait-il rappelé d’un ton docte.

Draco était du genre à aimer frôler les choses dangereuses, et Penelope Clearwater l’était très certainement.


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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyMer 30 Oct - 21:18

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Penelope se battait pour les droits des moldus, et était en ce sens le plus souvent confrontée à eux. Elle avait bien moins peur de simples humains que de sorciers, à tort ou à raison. Les fois où un sorcier s’asseyait face à elle dans ce petit bureau étriqué, elle prenait soin d’installer quelques règles, indispensables à son confort personnel – puisqu’elle s’estimait être un peu chez elle, après tout. Entre autres : si baguette il y a, elle demandait à ce qu’elle reste bien loin d’elle et de toute main qui savait s’en servir, et si besoin s’en fait, elle se réservait le droit d’user de sa baguette à elle – un ouvre-lettres qui n’avait que peu connu le contact du papier mais qui avait pour sûr été un peu trop aiguisé.

Draco avait beau ne pas avoir la même baguette puissante qu’auparavant, et Penelope avait beau être en position de supériorité, sa gorge se serrait un peu et elle se retrouvait obligée de tousser un coup ou deux pour sortir plus qu’un sujet verbe complément une fois la porte du bureau refermée.
Ce sorcier-là n’était pas comme les autres. Parce qu’elle savait ce dont il avait été capable, elle savait de quelle espèce il était fait. Restaient son beau minois et ses belles paroles pour faire passer la pilule de devoir partager le même air, ainsi que le souvenir de regards qu’elle lui avait volé au détour d’un couloir ou un autre pendant ses jeunes années et qui lui avaient fait rosir les joues.

Penelope se tourna dos à lui pour s’affairer près du petit service à thé qu’elle gardait toujours là. Elle esquissa un sourire en écoutant Draco, qu’elle aurait pu juger bien trop poli pour être un monstre, et servit deux tasses de thé bien chaud. Pendant un instant elle hésitait à savoir ce qu’elle préférait, que le thé soit bon et au goût de son client – ugh – ou qu’il s’étouffe avec et qu’elle le regarde faire joyeusement. Elle se sortit de ses pensées avant qu’il n’ait à le faire.
Penelope posa deux tasses légèrement fumantes sur le bureau qui les séparait, disposant aussi sur un petit plateau un sucrier et un pichet de lait individuel. Avec toute la grâce du monde, elle s’assit enfin.

« Sauf erreur de sa part, Maître Prewett a tout réuni dans ce dossier. Son départ ayant été précipité, je n’ai parcouru que rapidement les documents mais ce ne devrait pas poser trop de problèmes. » Elle offrit un sourire de cette politesse professionnelle à Draco, avant de replonger le nez dans le dossier et d’en feuilleter quelques pages.
La juriste parcourut des yeux les quelques documents, relisant le nom du client comme si elle ne le connaissait pas, ni le motif de sa venue. Son doigt tapota machinalement sur le bureau, et elle se mit à faire la lecture de quelques passages à haute voix.
« Malefoy, Draco, sorcier de sang pur, demande de baguette non bridée. » Elle se saisit de sa tasse de thé et regarda Draco d’un air qui s’il avait dû être traduit avec des mots serait revenu à quelque chose comme « Eh ben mon con, toi t’as d’l’audace ».

Une gorgée ou deux plus tard, ses longs doigts toujours lacés autour de sa tasse, elle oublia la formalité des documents. « Ces documents-là seront à transmettre à plusieurs services affiliés à la justice et à la sécurité, ce qui fait le gros de la procédure et la rend dans la plupart des cas interminable. Notre partie à nous devrait être assez rapide en vérité – qu’est-ce qu’un simple rendez-vous après tout? – bien qu’indispensable. Bien que je vérifierai toute la paperasse par principe, il s’agit principalement entre vous et moi d’une discussion, bien moins formelle. »
Penelope reposa son thé, ouvrit un tiroir. Elle inspecta ce qui s’y trouvait, le fermant pour en ouvrir un deuxième, dont elle sortit une pochette cartonnée. La jeune femme en sortit une feuille noircie de quelques questions qu’elle était tenue de poser pour toute demande de ce genre. « Bien. Allons-y donc, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. »
« Pourquoi, Monsieur Malefoy, devrais-je aller en votre sens et appuyer votre demande? » Son sourire était cette fois bien plus relâché, sincère, et thérapeutique. La peur bien envolée, Penelope se détendait à vue d’oeil et se sentait reprendre en contrôle. Voilà qu’elle allait peut-être finalement prendre quelque plaisir à avoir du remplacer son patron.
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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyVen 1 Nov - 9:49

wanna make a monster ?
Le regard de Draco suivit les gestes de Clearwater, presque par réflexe. Il l’observa verser le thé, hésiter – se demandait-elle si elle devrait l’empoisonner ? songea-t-il avec amusement – avant de déposer les tasses, des pichets de lait et du sucre devant lui. Il tendit la main, s’emparant du lait, et observa les volutes blanches qui se formaient lorsqu’il entrait en contact avec le thé ; comme si une petite tempête était contenue dans cette tasse, dans cette porcelaine si fragile, et il se demanda brièvement si Penelope était elle aussi une statue de marbre renfermant une tempête en son sein.

Le regard qu’elle lui adressa après avoir articulé Malfoy, Draco, sorcier de sang pur, demande de baguette non bridée suffit à lui répondre. Il lui offrit un sourire amène, portant la tasse à ses lèvres, se brûlant légèrement la langue et les sens avec satisfaction. Elle était professionnelle, elle lui expliquait toutes les procédures d’un ton docte, et il n’avait aucun mal à les comprendre – peut-être était-ce parce qu’elle était une très bonne professeure, ou peut-être était-ce parce qu’il avait passé les dernières années noyé dans les documents juridiques et les procédures. Il sentait l’orage se former derrière ses explications, pourtant, et une partie de lui mourrait d’envie de le voir éclater. Ce n’était pas sa facette la plus raisonnable ; c’était celle qui naissait alors qu’il faisait des choses dangereuses, le regard brillant, la respiration douloureuse et les veines remplies d’adrénaline.

Il hocha la tête. « Non, allons-y. » Il but une autre gorgée de son thé, et la sensation n’était plus la même – il ne brûlait plus son palais, il ne dissimulait plus ses angoisses par une douleur qu’il ne pouvait maîtriser. Tant pis. Il croisa les mains sur le bureau, comme pour démontrer sa bonne foi, à quel point il maintenait ses doigts loin de sa baguette : c’était un geste qu’il s’est retrouvé à devoir offrir régulièrement depuis la fin de la guerre. Il ne pouvait pas leur en vouloir. Lorsque l’on avait découvert des monstres sous son lit une première fois, on était réticent à y dormir de nouveau.

C’était sans doute pour cela qu’il reçut sa question – son accusation ! – avec un sourire. Elle était en contrôle, elle prenait la place, elle maîtrisait l’espace ; l’orage était là, et il n’avait plus que quelques secondes pour éviter de se faire détremper par ses pluies. Le problème était qu’il n’était pas certain de connaître la réponse. Il n’avait aucune garantie à lui offrir, à part peut-être qu’il n’avait plus jamais eu d’ennuis avec la loi – mais c’était uniquement parce qu’il n’avait pas été attrapé alors qu’il dévalait les ruelles découpées dans la pierre d’Atlantis, le rire hilare de Vladislav résonnant à ses oreilles dans leur fuite effrénée des problèmes qu’ils avaient eux-mêmes créés, qu’il savait se fondre dans les ombres de l’Allée des Embrumes et qu’il avait déjà vendu, lors de son procès, tous ceux qui auraient pu lui causer du tort. Cela ne serait pas suffisant.

Draco savait charmer les serpents de l’aristocratie ; il suffisait de rire à leurs suggestions, de se pencher vers eux et d’en murmurer de nouvelles, d’échanger des poignées de main et des sacs d’or, d’offrir une protection contre une information. C’était codifié, c’était encadré, et surtout il était lui-même un serpent. Si Clearwater avait été une Gryffondor, il aurait fait appel à des notions aussi vagues que admettre ses erreurs ou la repentance. Si elle avait une Poufsouffle, elle ne lui aurait pas posé cette question. Mais Clearwater était une Serdaigle avec un sens de la justice plus aigu que n’importe quel Gryffondor il avait eu le déplaisir de connaître, et il ne savait pas comment répondre.

Il avait le sentiment, quelque part, que Clearwater s’amusait beaucoup de cette situation. Sa fierté piquée au vif, il se sentait pourtant beaucoup plus stimulé qu’il ne l’avait été ces dernières années ; c’était un combat, et, même s’il se préparait étrangement à le perdre, il était décidé à apprécier le voyage. Un combat qui l’enchantait, quelque part, agitait ses sens et attisait son attraction pour le danger – pour ce qu’il ne pouvait pas maîtriser. La couleur des yeux de Penelope lui semblait plus intense, soudainement, alors qu’elle le dévisageait.

« Honnêtement », articula-t-il, ses mots se formant trop vite pour qu’il puisse les maîtriser, pour qu’il ne puisse les ciseler, « je pourrais vous exposer à quel point je n’ai plus eu de problèmes avec la loi depuis mon procès et pourquoi je n’ai aucun intérêt, ni aucune envie de retomber dans ce piège » (un piège poisseux, dont il ne s’était pas extirpé à temps, donc il n’aurait jamais pu s’échapper sans l’aide de Potter) « mais j’imagine que ce n’est pas quelque chose qui vous convaincra. »

Il s’arrêta brièvement, mordillant légèrement sa lèvre inférieure, le regard perdu dans les boucles que formaient les cheveux de Penelope – quelle sensation avait-on lorsqu’on les touchait ? Il força son regard à rejoindre celui de Clearwater à nouveau, le cœur battant un peu trop fort et la bouche un peu sèche, en dépit du thé-tempête.

« J’étais censé pouvoir accéder à une baguette non bridée il y a six mois, déjà, mais c’est la première fois que j’enclenche la procédure » expliqua-t-il même si les détails étaient sûrement présents dans son dossier. « La vérité, c’est que sentir une résistance à chaque fois que j’essaye d’effectuer un simple sortilège de lévitation est un rappel permanent, alors que j’en possède déjà assez par ailleurs. » Il évita soigneusement de baisser le regard vers son avant-bras gauche où sa peau laiteuse était dévorée par les cicatrices de la Marque des Ténèbres, dissimulée par les manches de son pull. « Mais je comprendrais si vous ne souhaitiez pas être associée à cette démarche. »

Et c’était la vérité – oh, il serait déçu ! Pas parce qu’il serait lié à une baguette incapable de lui répondre totalement pendant encore des mois – voire des années – mais plutôt parce que Penelope Clearwater l’intriguait. Mais il comprendrait.

Il ne se serait probablement pas aidé lui-même, à sa place.

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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyMer 6 Nov - 20:19

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Quand elle avait rejoint Poudlard et de manière plus générale le monde sorcier, les yeux se Penelope scintillaient tant de bonheur qu’elle jurait avoir pu sentir les paillettes s’y loger. Ils brillaient quand elle apprenait quoi que ce soit qui n’aurait pas concerné une moldue, ils brillaient quand elle montait sur un balai, ils brillaient face à un match de Quidditch, ils brillaient face à cette nouvelle excellence, ce nouveau genre qu’elle trouvait auprès des sorciers.
Elle avait toujours rêvé de trouver quelqu’un de raffiné, poli et adroit dans son Art plus qu’autre chose; les bad boys et les boys bands étaient assez peu son genre, bien qu’elle se souvienne encore des Backstreet Boys avec une nostalgie certaine. Elle avait trouvé en sa maison tout ce qu’elle avait toujours cherché. La chasse à l’excellence s’y baladait comme si c’était naturel et elle se gonflait un peu l’ego à l’idée d’en être. Elle voulait être grande, Penelope, Grande et habile, par fierté si ce n’était par besoin d’être admirée.
Il n’est que logique de l’avoir vue traîner le regard sur la silhouette de Draco durant son adolescence, quand bien même elle était son aînée de quelques années. Il y avait une noblesse en lui qu’elle admirait, une quelconque majesté dans la maîtrise qu’il avait de sa magie, depuis toujours sûrement.
Si elle le voyait aujourd’hui, à sa merci comme il l’était présentement, la Penelope de l’époque se giflerait de ne pas réagir avec plus d’empathie à son égard. En ce temps-là, son éblouissement face à tout ce qui était magique et tout ce qui était, en quelque sorte, Draco, aurait probablement pris le pas sur sa rancœur, son mépris et sa peur. Une partie d’elle, presque endormie, savait que cette Penelope-là était encore quelque part ; qu’il restait encore une braise ou deux en elle de ce qui avait été ce feu passionnel de fascination. Le reste d’elle, bien éveillé, se forçait à l’ignorer.

Par réflexe presque machinal, les doigts de Penelope tapotaient la surface du bureau en un rythme régulier, qui l’aidait à penser plus efficacement. Elle écoutait avec attention chaque mot qui s’échappait des lèvres de Draco, prête à bondir au moindre faux pas – mais elle avait oublié qui il était, à attendre ainsi, parce qu’il n’y avait pas de faux pas et que Draco savait charmer autant par ses mots que ses regards. Elle voulait se venter d’avoir évoluer et d’être certaine qu’elle ne céderait pas aujourd’hui aux erreurs de jugements qu’elle aurait eu il y a dix ans, mais elle avait presque de la peine pour lui – comme s’il en méritait. Elle fronça légèrement les sourcils au-dessus d’un regard inquisiteur, et claqua sa langue un coup, parce qu’elle se sentait aussi énervée contre lui que contre elle-même. Un sourire parvint quand même à détendre son expression, juste un instant, aux dernières paroles de Draco.
« Vous avez bien raison sur un point, Malefoy, et c’est que je n’aurais pas souhaité être associée à cette démarche. » Elle ne se serait jamais permis une telle familiarité face à un client s’il avait été qui que ce soit d’autre, mais si elle se ventait d’être d’une politesse et d’une éducation sans nom, il y avait comme dans tout quelques exceptions – parmi lesquelles Draco. Il n’était pas de ceux pour qui elle estimait essentiel d’avoir un grand respect. « Ni celle-ci ni une autre, tant qu’elle vous concerne et vous éloigne du bagne, si je puis être parfaitement honnête; mais je suis ici en ma qualité de juriste et non pas d’être humain, et ne ferai donc pas ce genre de caprice. Mon jugement, quel qu’il soit, sera ce que j’estime être juste à l’issue de notre entretien, et non pas ce que je jugerais logique, compte tenu de ce que vous êtes - ou avez été. » Elle baladait son regard sur lui, de ses mains parfaitement immobiles, posées sur le bureau, au petit sourire qu’il esquissait par moments. Elle repensa aux nombreuses couvertures de journaux et magazines. Elle le préférait malgré tout avec un sourire. Penelope toussota légèrement pour se libérer l’esprit.
« Je trouve cependant surprenant de ne pas vous voir m’attaquer d’une argumentation sans faille. Je me souviens de rumeurs à votre sujet, d’une langue bien pendue et d’une répartie sans borne, mais peut-être ont-elles été bridées elles aussi? »
Penelope posa ses mains sur le bureau, elle aussi, dans ce qui aurait pu être une imitation de Draco. « Ne pensez-vous pas mériter ce rappel constant? Bien sûr, je comprends la sensation désagréable, ne vous méprenez pas, » (Elle se retenait en serrant la mâchoire d’ajouter qu’elle aussi avait le rappel de ce à quoi il avait été mêlé, mais que le sien prenait la forme des tombes qu’elle allait visiter chaque année) « je me demande seulement dans quelle mesure quelqu’un dans votre situation peut estimer ne pas mériter le souvenir constant de ses actions? »
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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyVen 15 Nov - 12:29

wanna make a monster ?
Et la voix de Penelope Clearwater claquait, sereinement. Elle assénait des vérités et des opinions comme on assénait des jugements, elle tranchait dans le vif et elle ne perdait pas de temps à contempler les dégâts qui avaient été commis. Il inclina la tête lorsqu’elle lui répondit plus honnêtement qu’il ne l’aurait cru – encore une fois, c’était ce qu’il arrivait lorsqu’on quittait le confortable nid de serpents pour s’aventurer dans le monde extérieur. Il lui pardonna même l’utilisation de son nom de famille seul, le recevant avec un sourire sardonique étirant ses lèvres ; tout le monde connaissait son nom, après tout.

Elle se dressait, face à lui, et lui répondait plus honnêtement que quiconque l’avait fait jusque-là. L’ancienne Serdaigle ne s’embarrassait pas de faux-semblants ou de demi-vérités, elle n’essayait pas d’ajouter du miel dans son thé pour d’insuffler de la douceur dans ses paroles. Elles étaient violentes, mais elles n’étaient pas mesquines : elle n'était que des faits, qu'une facette de la vérité telle qu'elle la percevait.

La vérité était douloureuse, avait-il toujours ressenti. Elle était à éviter, elle ne pardonnait pas ; elle ne faisait pas de différence entre ceux qui pouvaient la supporter et ceux qui allaient s’effondrer, ceux dont les os allaient se craqueler sous son poids. Mais Draco avait passé tant de temps à sa recherche, à tenter de la lire dans les cartes de tarot et dans les regards que lui lançaient ceux qui étaient meilleurs que lui qu’il la recevait presque comme un soulagement ; comme une tempête après une longue période de sécheresse, qui détruisait et déracinait tout en détrempant les sols et faisant jaillir l’odeur de la terre mouillée après son passage.

Il prit le temps de finir sa tasse de thé avant de lui répondre, constatant avec amusement la façon qu’elle avait de reproduire sa position – comme s’ils tentaient de se montrer mutuellement qu’ils n’étaient pas armés, et donc pas dangereux, alors qu’ils avaient tous les deux parfaitement conscience que le danger n’était pas physique.

« Je pense que cela dépend de la foi que vous accordez à notre système judiciaire », articula-t-il, son regard accrochant volontairement celui de Penelope. « J’ai déjà été jugé, j’ai déjà accompli ma peine – alors tout repose sur la question de savoir si notre système judiciaire permet la repentance ou non. » La réponse variait sans aucun doute selon les époques, et selon à qui on la posait. Il se demandait quelle réponse Penelope lui offrirait. « Si la justice permet à ceux qui ont été condamnés de pouvoir devenir à nouveau des membres productifs de la société, ou s’il vaut mieux continuer à les séparer, à les mettre à l’écart – à les empêcher de rejoindre les autres au risque des les condamner à toujours arpenter la même voie. Celle qui les a conduits à leurs erreurs, dans un premier temps. »

Et il se pencha vers elle, portant son poids sur son coude alors qu’il se resservait une tasse de thé.

« Et, quelle que soit votre réponse à cette question », continua-t-il avec une certaine douceur, « certaines cicatrices ne s’effaceront jamais, certains regards ne changeront jamais. Ne plus devoir m’y reprendre à deux fois avant de pouvoir effectuer un simple sortilège de lévitation ne changera pas ce fait. »

Le thé coulait dans sa tasse, et il pouvait voir les volutes de fumée tourbillonner avant de s’évaporer. Il se demandait de quelle nature Penelope Clearwater allait s’avérer être ; si elle défendait les droits de tous, ou de seulement une partie de la population – bien précise. Oppressée, d’une certaine façon. Oppresseur, d’une autre. Il versa le lait avec attention, avant de finalement relever la tête, et de lui offrir son visage comme l’on s’offrait à un jugement, à une décision.

Car, après tout, Penelope Clearwater tenait une partie de sa vie entre ses doigts. Et c’était agréable, pour une fois, de ne plus être seul à porter le chaos sur ses épaules, d’avoir l’impression que le vide qui déchirait sa poitrine s’était momentanément rempli – par l’attente, par l’attrait du danger, par la couleur de ses yeux et la façon dont sa bouche embrassait la tasse lorsqu’elle buvait son thé. Oh, le chaos était toujours là, prêt à détruire son monde au moindre faux pas ; le gouffre était toujours là, prêt à le dévorer ; et il savait, quelque part, qu’il était toujours à une décision près de tomber du fil sur lequel il se tenait, sur lequel il tremblait depuis la fin de la guerre.

Il se demanda si Penelope Clearwater serait celle qui allait le pousser hors de son équilibre – et si cela serait véritablement une mauvaise chose.

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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptyVen 13 Déc - 19:11

DRACO
&
PENELOPE
WANNA MAKE A MONSTER?
L’espace d’un instant, en voyant Draco se pencher vers elle, tout à l’aise qu’il était la théière à la main, la réalisation qu’il serait si simple de l’anéantir. Elle pourrait l’assommer d’un grand coup d’encyclopédie du Droit moldu, ou encercler sa gorge de ses mains et presser fort comme un citron – elle n’aurait probablement même pas à tendre les bras beaucoup; il était déjà là, à sa portée, et elle n’était pas sûre qu’il se défendrait quelle que soit la nature de son attaque. Ses yeux se plissèrent en l’observant, au point qu’elle en oubliait presque de l’écouter, avant qu’elle ne se reprenne. Elle aurait tout son temps, une fois laissée seule dans son bureau, pour réfléchir à tout ça ; à la situation dans laquelle elle se retrouvait malgré elle, face à ce monstre qui n’avait eu pour elle d’humain que l’apparence, aux diverses manières de venger les siens et à si le jeu en vaudrait la chandelle, ou si elle deviendrait à son tour le monstre d’un autre, alimentant d’horribles journaux à scandales, à toutes les raisons qui lui donnaient envie de poser ses mains sur la gorge laiteuse de Draco, avec plus ou moins de violence ou de sensualité.
Elle but une gorgée de plus, espérant que ça lui donne un air penseur, car la nature inattendue de leur échange faisait s’arrêter son cerveau un moment avant qu’il ne reprenne et que toutes les pensées ne lui viennent d’un coup ; si elle se laissait faire elle se noierait probablement dans le flot de ses propres paroles une fois ce moment venu.
Le pire avec tout cet entretien était probablement que Draco n’était pas fou – pas de la manière dont elle aurait aimé, en tout cas. Elle aurait espéré avoir affaire à un taré de plus, un extrémiste – quelle ironie – qu’elle aurait pu dénoncer et condamner, qu’elle aurait pu détester de tout son être et plus encore. Et au lieu de ça, il était toujours là, l’air presque détendu – ou résigné? – et la voix posée. Les manières en place, poli et bien mis comme s’il était n’importe quel sorcier qui serait venu la voir pour un problème juridique quelconque. Son regard se traînait, parfois malgré elle, parfois pour se forcer à se rappeler de la gravité de la chose, vers son avant-bras caché, avant qu’elle n’en oublie définitivement à qui elle avait à faire et tout ce que cela pourrait impliquer. Elle qui était d’ordinaire si véhémente envers les sorciers se trouvait bien ridicule à boire le thé avec l’un d’entre eux. Elle ne savait pas encore ce qui la dégoûtait plus entre l’homme face à elle dans l’entièreté de son existence – ce qui, apparemment, comprenait à la fois un monstre qui avait répandu la terreur, et un monstre qui continuait régulièrement de massacrer la merveille qu’était le thé de Penelope en y ajoutant beaucoup trop de lait – et elle-même, qui s’avouait presque la fascination qu’il provoquait chez elle.

Ses pensées lui revinrent comme si elles n’étaient jamais parties, et le flot de ses paroles reprit.
« Je pense que le système est exactement ça : un système. Je n’ai aucune foi à lui accorder ; il ne dépend que des gens qui l’utilisent, ce qui revient pour votre cas à moi. »
« Quant à la repentance, elle se mérite. Il me semblerait bien impertinent d’un enfant de venir réclamer qu’on lui rende ses jouets confisqués après qu’il ait volé un bonbon seulement parce qu’il a été puni un moment. Non pas que je vous traite d’enfant. »
Penelope lui sourit. Elle le traitait clairement d’enfant.
« J’espère quoi qu’il en soit que l’impression de menace que prennent vos paroles n’est que mauvaise compréhension de ma part. Quelle que soit la décision qui résulte de cet entretien, j’aimerais vous penser suffisamment intelligent pour savoir que si la société peut être trop laxiste envers les criminels la première fois, nous nous assurerons qu’elle ne le soit pas une seconde fois. »
Malgré elle restait dans le ton de sa voix un genre d’excitation qu’elle ne savait pas bien cacher. Elle avait tant de fois voulu l’anéantir, des années après avoir voulu s’en approcher, et la voilà à imaginer chaque scénario, incapable de savoir si elle préférerait qu’il reste sage ou s’enfuie, si elle aimerait mieux l’excitation de partir à sa chasse ou de le ramener comme un gibier, terminant tout ce qui se passait là.
Une nouvelle fois, Penelope le détailla du regard – à se demander si elle avait déjà décroché ses yeux des siens. « Je ne sais trop quoi faire de vous, Malefoy. Draco. » Elle s’y perdait dans son nom. « Ma tête prône l’objectivité et la seconde chance, mon cœur me dirait de vous empaler sur-le-champ au milieu même de cette pièce. Que me conseilleriez-vous, si les rôles étaient inversés? »
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MessageSujet: Re: wanna make a monster ? + Penelope   wanna make a monster ? + Penelope EmptySam 29 Fév - 6:41

wanna make a monster ?
Sa réaction le fit sourire. Elle était véhémente, elle était violente, quelque part – et c’était exactement ce à quoi il s’était attendu lorsqu’il l’avait vue se dresser face à lui, impérieuse et drapée dans justice qu’elle défendait.

Mais la justice était un concept délicat à manœuvrer, si aisé à manipuler.

« Il est vrai qu’il s’agit d’un système, et qu’il dépend de ceux qui l’utilisent » concéda-t-il. « Mais le jugement n’a-t-il pas déjà été rendu ? Ne pas suivre ce jugement ne reviendrait-il pas à condamner deux fois pour le même crime ? » Et son ton était doux, poli, sans animosité – car il n’en possédait pas. Pas véritablement. Il commençait juste à se demander si le sens de la justice de Penelope Clearwater n’était pas à une géométrie plus variable que ce qu’il avait pu penser. Cela serait dommage – mais personne ne pouvait être sans failles.

La façon qu'elle avait de se tenir, comme si elle sentait le poids de ce qui était juste et difficile mais nécessaire semblait pourtant indiquer le contraire. Et il lui semblait le deviner dans la façon que sa bouche avait de s'ourler, dans l'intensité que ses yeux lui renvoyaient.

Mais peut-être était-il aveuglé. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas été, alors il n'était plus véritablement certain de pouvoir le déceler si cela venait à se produire à nouveau.

« J’imagine que ce n’est pas si grave quand la personne est clairement coupable », articula-t-il, s’accorda une gorgée de thé. « Mais que se passerait-il si elle ne l’était pas ? » Le thé brûla sa gorge, délicatement, et il raccrocha son regard à celui de Penelope. « Mais ce n’est qu’une question philosophique, c’est vrai. Dans notre cas, je suis clairement coupable. »

Les mots n’écorchaient même pas son âme. C’était simplement un constat, c’était une vérité qu’il avait acceptée depuis longtemps, depuis la minute où il s’était assis sur cette chaise lors de son procès et avait tout confessé, tout détaillé, tout expliqué sous le regard de ceux qu’il avait déçus – tous pour différentes raisons. Allait-il décevoir Penelope Clearwater, elle aussi ?

Sa métaphore le fit sourire. « Bien sûr que non », répondit-il avec légèreté, décidant de prendre l’insulte avec le sourire. Elle n’était pas aussi subtile que celles que les vipères de l’aristocratie pouvaient proférer, et il trouvait cela étrangement réconfortant. « Mais il serait inconvenant pour les parents dudit enfant de refuser de rendre les jouets alors qu’ils s’étaient engagés à le faire à la fin de la punition, non ? Quelle confiance accorder par la suite si de tels engagements sont brisés ? »

Il se savait dans son droit, après tout. Il savait qu’il pourrait probablement faire les démarches lui-même – mais, quelque part, il espérait presque que Penelope refuserait, et qu’il aurait ainsi une excuse pour construire sa réalité autour de ce fait, pour s’enfermer dans sa tour d’or et d’argent avec une seule pensée ; il ne pouvait pas demander à la société de lui pardonner, car il était impardonnable.

Accéder au pardon ouvrirait un monde étrange, auquel il n’était pas préparé, et recevoir une baguette non brisée en était la porte – celle qu’il était encore réticent à franchir.

« Oh, ce n’était pas une menace », assura-t-il. « Simplement un constat. Je n’ai aucune intention de m’attirer des ennuis, mais nous ne pouvons pas ignorer les difficultés de ceux qui ont déjà purgé leurs peines à revenir à une vie normale, après tout. »

Il reçut son regard et ses inquiétudes avec une certaine sérénité, car le chaos était présent, car l’orage était dans ses yeux et il avait toujours aimé jouer avec le danger – c’était rassurant, quelque part, de se retrouver face à une telle force, face à un tel potentiel de destruction qui ne soit pas son propre reflet dans le miroir. Draco détestait perdre le contrôle, et pourtant il était ravi de l’abandonner aux mains de Penelope Clearwater, cette fois-ci.

« Je ne sais pas », avoua-t-il, ses épaules s’affaissant légèrement sous le poids de l’aveu. « Je ne serais pas là si j’avais la réponse à cette question. »

Car il n’était pas capable de juger de sa propre valeur morale (trop de hurlements & de larmes, de douleur & de sang dans ses souvenirs pour qu’il puisse se complaire à imaginer la possibilité d’être capable de se juger – et ce même si une large partie de ces souffrances étaient les siennes, et non pas celles d’autres), alors il espérait qu’elle saurait le faire.




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