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Catharsis :: Atlantis & Manadh :: Les Faubourgs
 

 Haven't you heard it's a battle of words

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Idalina Cadena VerduzcoIdalina Cadena Verduzco
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MessageSujet: Haven't you heard it's a battle of words   Haven't you heard it's a battle of words EmptyDim 8 Mar - 17:00

Il fallait bien savoir sortir de sa zone de confort. Après tout on était une paire dans cette histoire à y être obligées et je n’allais pas bouder mon plaisir non plus. Depuis que Miss Hermione Granger m’avais écrit, sa demande et sa personne étaient devenue mes priorités en même temps que mon départ pour la Yougoslavie mis entre parenthèse le temps que les dernières formalités aboutissent tant du point de vue de l’équipe que j’avais tenté de réunir autour de moi que des visas et autres joyeusetés.

Je ne vivais plus que pour cette nouvelle mission malgré les réticences de mon patron qui avait mis du temps à comprendre que cette histoire allait apporter le rayonnement qui manquait au journal. Même si nos échanges étaient épistolaires _ vive la rapidité de la magie : _ ils pouvaient se résumer ainsi.

“Le jour où je t’ai laissé partir en Ecosse, j'étais certain que tu allais me faire chier. Tu es en train d’oublier qui te paie putain !
_ Non mais tu es prêt à laisser filer une interview de Hermione Granger ? Hermione Granger ! Tu sais qui c’est ? En plus à Atlantis !!
_ Prend moi pour une bille ! Ce que je vois c’est qu’on est en train de manipuler les scrouts à pétard pour la télévision moldue. Te faire manipuler à ce point mais bon sang, ça ne te ressemble pas ! Il est temps que tu rentres.
_ Personne ne me manipule, tu devrais le savoir depuis le temps. C’est à moi qu’elle fait confiance, c’est moi qui mène la danse et crois-moi le « Capoira bavard » sera cité suffisamment pour que tu ne regrettes pas de m’avoir fait confiance
_ De toute façon je suppose que je n’ai pas le choix. Mais je te préviens, si tu te loupes, je te vire et je ne donne pas cher de ta carrière.”


L’argument était de taille, mais je ne voyais pas pourquoi je me louperais sur ce coup. J’avais pas mal de travail avant le jour J, mais comme souvent, au risque de paraître présomptueuse, j’avais confiance dans ma bonne étoile et surtout dans mes capacités à convaincre. Si je savais me coltiner mon rédac chef en frontal lorsqu’il le fallait, je savais aussi louvoyer ou charmer. Toute la panoplie de la petite fille qui a décidé de faire craquer son papa s’était enrichie au fil des ans et je ne reculais devant aucune ficelle voire aucune bassesse si elle était susceptible de me faire arriver à mes fins.

La perspective de travailler avec une des rares personnes qui suscitait une admiration quasi sans borne chez moi, décuplait ma volonté de réussir et de prouver que je n’étais pas une simple petite journaliste d’un petit journal sorcier argentin. En outre je n’imaginais pas devoir mourir de honte au cas où je devrais décevoir la confiance que Miss Granger avait mise en moi. Dans sa première lettre, elle s’était attardée sur son mépris pour la presse en général et le fait qu’elle me contacte pour délivrer ce qu’elle avait à dire au monde en disait assez sur la pression qui pesait sur mes épaules en même temps que l’honneur que je ressentais d’avoir trouvé grâce à ses yeux. Ce sentiment avait quelque chose de puéril à mes yeux et ne flattait guère l’image que je voulais avoir de moi. Où était passé la fille qui se voulait libre penseuse sans idole ni gourou, sans idéologie ou sectarisme ? Je me conduisais comme une petite fan avide de recueillir un autographe. Une chose qui le rassurait sur mon état mental était l’esprit critique qu’il me restait sur mes propres émotions et la sensation que je pourrais me faire une idée par moi-même sur le personnage qui m’avait contactée.

En effet certaines formules de sa première lettre pouvaient passer si l’on n’y prenait garde à un peu de suffisance, heureusement la fin de la missive m’avait détrompé sur ce jugement hâtif. Ce ne devait être qu’une entré en matière rigoureuse et sans fausse modestie tout simplement. La fausse modestie ! Quelle horreur ! Hermione Granger avait ôté toute suspicion à ce sujet je le sentais étonnamment proche du personnage. Evidemment, le jour où je pourrai me vanter d’autant d’exploits et d’autant d’importance pour le monde magique et le monde tout court d’ailleurs n’était pas arrivé, mais cette façon de savoir ce qu’elle voulait et de ne pas tourner autour du chaudron avait de quoi me la rendre admirable s’il en était encore besoin.

Bref inutile de préciser que je m’étais lancée à corps perdu dans cette mission qui allait nécessiter des facettes et des talents que je n’avais jamais utilisés et pour lesquels le travail allait être ardu. Avant de se confronter à la tâche comment être certaine de donner satisfaction ? J’avais donc commencé par faire une liste de toutes les choses à faire et de tous les atouts qui pourraient être les miens. Question atouts, je n’en avais pas des masses, je devais bien en être consciente et le plus important était le nom de Miss Granger qui devait assurément m’ouvrir un maximum de portes. L’autre était ma propre personne et peine en tant que journaliste, mais avec ses compétences humaines. En effet, j’étais assez consciente de mon peu d’importance dans le mode de la presse sur l’île. Seul le fait de bien connaître mon métier allait vraiment me servir. Pour le reste, à moi de me montrer assez convaincante.

Préparer la trame de l’entretien qui s’annonçait ne devait pas me poser de problème particulier si ce n’était de ne pas entrer dans ce que certains attendaient sans doute des interrogations sur sa vie privée ne concernant ni de près ni de loin la personne publique. Je me faisais forte d’y passer une soirée ou deux, peut-être entrecoupées, d’une missive de mise au point avec la principale intéressée.

Le plus gros morceau serait de convaincre la chaîne de télévision de programmer cet entretien et de le rendre compatible avec les désirs de la principale intéressée, en même temps qu’avec le format des créneaux de la chaîne. Pour ce faire, je m’étais jeté sur tout ce qui pouvait concerner l’organigramme et les programmes de la chaîne pour en isoler les noms qui pouvaient représenter des entrées susceptibles de favoriser mon projet. J’avais envie de dire notre projet puisque Miss Granger y était intimement mêlée par le désir qu’elle en avait et les conditions qu’elle avait posées. Postes, et trombinoscope tout y était passé. Mon seul regret était de ne pas avoir réussi à tomber sur leur ligne directe.

Joe Hammond était le directeur général de la maison et en toute logique c’est par lui que je devais commencer, mais j’imaginais assez que si j’arrivais en demandant un entretien avec le grand patron, je trouverais porte de bois. Ces gens sont toujours très occupés ou font en sorte qu’on le pense. Lydia Hall quant-à elle était la présentatrice iconique du JT de la chaîne et pouvait être d’un grand secours pour convaincre de l’intérêt de mon projet même si selon les demandes de l’héroïne de la guerre contre les mangemorts, elle ne serait pas admise à y participer directement. Entre les deux j’avais trouvé la directrice de la rédaction, Kyle Bentley dont le nom n’apparaissait que brièvement au générique des JT et des magazines mais qui comme toute personne de son acabit devait tenir la plupart de décisions entre ses mains. Je devrai sans doute faire en sorte qu’elle n’ait pas l’impression qu’on lui force la main…

Lorsqu’on ne veut pas recevoir de réponse négative le meilleur moyen n’est de rien demander. C’est pourquoi le lendemain de la réponse de Miss Granger, je pénétrai dans le hall d’entrée de la ATV (Atlantis TéléVision) et me dirigeai vers l’ascenseur sans passer par la case hôtesse d’accueil. Cette dernière pourtant montra qu’elle prenait son travail à cœur.

“Mademoiselle ! Mademoiselle !”

Les talons sonnaient sur le dallage de pierre dont je ne m’attardai pas à tenter d'identifier la géologie soigneusement polie. Je fis mine de ne rien entendre et continuai ma progression.

“Mademoiselle. Vous ne pouvez pas entrer comme cela.”

Rejointe à un mètre de l’ascenseur, je dévisageait la femme qui m’avait couru après. Grande et pâle, le cheveux noirs tirés en arrière et les yeux bleus derrière des lunettes rectangulaire sans armature, elle avait l’air à la fois décidée et ennuyé de devoir se prêter à l’exercice.

“No entiendo.”

Entendre parler espgnol sembla finir de la déstabiliser, suffisamment pour appuyer sur le bouton d’appel de la cabine tandis qu’elle se reprenait en tentant mieux d’articuler et de signer son discours avec force geste de dénégation de la tête et de l’index, pour que la latina finisse par comprendre que non elle ne pouvait pas passer. Je hochai la tête comme pour acquiescer. J’espérais que l’ascenseur allait bientôt arriver, ma petit comédie ne pourrait pas tenir bien longtemps, malgré les sourires dont je gratifiais Jorja Kelly, d'après son badge.

“Vous, non. Pas monter.
_ Si si… Tengo una cita con el director para un asunto muy importante. Compruébalo. Esta esperando.


Evidemment, le but n’était pas de la convaincre, mais plus de gagner du temps. Malheureusement la fille était tenace. Heureusement le tintement artificiel dans mon dos m'annonça que la cabine salvatrice était arrivée et bientôt la porte s’ouvrit lorsque je tentai de fausser compagnie à Jorja je me trouvai nez à nez avec un visage qui ne m'était pas inconnu.

“Madame Bentley. Cette femme ne veut rien savoir. Elle…”

Bien sûr qu’il ne m’était pas inconnu, puisque je l’avais dans mes fiches ! Mon attitude changea donc du tout au tout. Mettant en application l’adage qui veut qu’il vaut mieux une potion Felix Felicis dans la poche que deux promises, je coupai avec un grand sourire la parole à la malheureuse hôtesse qui me fusilla du regard.

“Bonjour Madame Bentley. C’est justement vous que je cherchais…
_ Mais ce n’....
_ Cela ira Miss Kelly.”


La directrice de direction fit un geste d’apaisement en direction de la malheureuse qui dut maintenant me garder un chien de sa chienne. Elle reprit ensuite son chemin en direction de la porte de sortie.

“Vous me cherchiez Miss ?...
_ Verduzco..
_ Nous avions rendez-vous ?
_ Pas exactement, mais…


Droite et un peu raide Kyle Bentley avait dû être blonde mais le gris venait se mêler à sa chevelure lâchée sur les épaules de son tailleur prune qui lui donnait toute la prestance nécessaire à sa fonction. A sa mine décidée, je sus tout de suite que même après lui avoir mis la main dessus la partie n’était pas gagnée.

“Dans ce cas voyez avec Miss Kelly…
_ Je suis désolée d’insister, il s’agit d’une affaire que ni vous ni moi ne pouvons laisser passer.”


En continuant sa progression, elle ma toisa et pénétra dans le tourniquet de sortie dans lequel je la suivis, petit à petit l’espoir d’attirer l’attention sur ce que j’avais à lui proposer s’évanouissait, mais je n’étais pas prête à lâcher le morceau...

“Ni moi ni vous ? Mais qui êtes-vous à la fin ?!
_ Idalina Cadena Verduzco, journaliste au Capoira bavard. Hermione Granger veut parler sur votre antenne.”


Voilà c’était dit cette dernière phrase eut l’effet escompté, stoppant net la quadragénaire sur le parvis du bâtiment d’où nous venions d’émerger. Elle eut un sourire amusé avant de secouer la tête d’incrédulité.

“Miss Granger ne parle pas à la presse. Faites votre métier plus sérieusement et vous le saurez.”

En d’autres circonstances, cet affront aurait mérité une acerbe réponse mais j’avais de quoi lui clouer le bec, bien qu’elle ait commencé à descendre les marches qui la menait vers la rue. Je lui emboitai le pas tout en ouvrant la petite serviette de cuir au risque de me tordre le pied ou pire encore. Il ne me fallut pas plus de quelque seconde pour en sortir la lettre de l’héroïne du monde sorcier.

“Tenez : J'ai hâte de travailler à vos côtés. Sur ce, préparez judicieusement vos questions Miss Verduzco. Bien à vous, signé, Miss Hermione Granger.”

Oui, il fallait laisser l’effet se faire. Madame Bentley s’arrêta enfin pour considérer la lettre avant de m’adresser un regard plus amène. Si j’avais eu quelques instants de triomphe dans ma vie, celui-ci en faisait désormais partie. Garder le silence et la laisser revenir sur sa position faisait un bien fou ! En même temps je m’appliquai à étouffer le sourire de victoire que je sentais monter à mes lèvres pour conserver une attitude professionnelle que je devinais plus convenir à la directrice de la rédaction de la chaîne de télé. Cette dernière se racla la gorge avant de rendre les armes.

“Eh bien en effet il serait bon que nous en discutions. Que diriez-vous de déjeuner ensemble ? Cela nous permettrait de débroussailler tout ça…
_ Excellente idée.”


Je lui adressai un sourire de connivence comme si nous avions l’habitude de travailler ensemble depuis des lustres.

Quelques minutes plus tard nous étions attablées à ce qui semblait être la cantine préférée de Kyle Bentley. On ne peut pas dire que les négociations se passèrent sans accrocs mais les difficultés étaient prévisibles. Moi-même je ne pouvais pas imaginer qu’une chaîne de télévision laisse à une étrangère à ses services le soin de mener une interview d’un des personnages les plus en vue du monde sorcier.

“Vous avouerez que c’est un peu difficile à avaler.
_ Vous pensez que les gens qui vont regarder votre antenne vont se souvenir longtemps que c’est une petite journaliste argentine qui a mené cette histoire ? Tout ce dont ils vont se souvenir c’est qu’ils ont vu entendu Miss Granger sur votre chaîne.


Je n’étais pas à une contradiction près. Je pouvais avancer à mon patron et à cette femme deux arguments parfaitement contraire du moment que les choses avançaient dans mon sens. Une fois l’accord de principe posé, il ne restait plus qu’à finaliser les détails pour prendre en compte les exigences de la principale intéressée. J’avais tenté de préparer une sorte de convention entre la chaîne mon propre journal et Miss Granger.

les partis en présence a écrit:
Convention entre la ATV, le Capoira bavard ert et Miss Hermione Granger concernant l’intervention télévisée du 13/04/2002


Les trois parties en présence se sont mise d’accord sur les points suivants.

1. Miss Granger bénéficiera d’un temps d’antenne de 45 minutes le 13/04/2020 à partir de 20h39.
2. Elle répondra aux questions de Miss Idalina Cadena Verduzco, journaliste au sein du Capoira Bavard qui a l’exclusivité de cet interview.
3. Il sera fait mention de la fonction et du journal de Miss Verduzco en début et en fin d’émission.
4. Miss Verduzco veillera à ce que les conditions posées par Miss Granger soient respectées.
5. Miss Verduzco visitera la loge de Miss Granger avant l’arrivée de cette dernière.
6. Miss granger sera accueillie par Miss Verduzco à l’entrée de service des studios à 20h10 et sera conduite dans sa loge. Durant la présence de Miss Granger dans les locaux de la ATV, les seules personnes à avoir accès à Miss Granger seront Miss Verduzco, sa maquilleuse et Mme Bentley.
7. Miss Granger se prêtera aux formalités de maquillage et coiffures par une personne unique que Miss Verduzco aura rencontrée auparavant afin de répondre aux éventuelles questions de Miss Granger.
8. Miss Verduzco sera en charge des boissons et provisions de bouche éventuelles demandées par Miss Granger.
9. Le studio prévu pour l’entretien sera d’une taille inférieure à vingt-cinq mètres carrés et sera équipé de caméra fixes sans opérateur dans le studio.
10. A la fin de l’interview, Miss Granger repartira sans être interceptée par quiconque dans les bâtiments de la ATV.
11. Miss Granger et Miss Verduzco se réservent le droit de mettre fin à cette collaboration au moindre manquement aux engagement pris ci-dessus.
12. Une fois ratifiée, les trois partis ont trois jours pour dénoncer la présente convention.

Signatures (précédées de la mention "bon pour accord"

.............................        Pour le Capoira bavard        Pour la ATV
Miss Hermione Granger ......Miss I.C. Verduzco  .......  Mme Bentley


Mme Bentley avait chaussé d’élégantes lunette qui ajoutait au charme de son énergie. Cette femme me plaisait bien. Elle était un peu raide, mais ne passait pas par quatre chemins. En arrivant au point onze elle me regarda au-dessus de ses verres. Je lui adressai un sourire complice.

“On n’est jamais assez prudent. Vous m’avez l’air de confiance, mais je ne travaille pas que pour moi. Je serais dévastée de décevoir Miss Granger.”


C’était un peu lyrique et surjoué, mais pas si loin de la vérité que cela et la directrice de rédaction me rendit mon sourire en rangeant ses lunettes d’un geste précis comme tout ce qu’elle faisait depuis que je l’avais rencontrée.

“Une carrière d’avocate ne vous aurait pas tentée ?”

Je laissai échapper un petit rire.

“Non sans façon. Pas assez intelligente.”

Je glissai les documents signés dans leur serviette avant de reprendre.

“On prend rendez-vous pour le douze ? Cela vous laisse le temps de tout organiser non ? J’espère que nous allons bien travailler ensemble. Je suis désolée si j’ai paru vous forcer la main...
_ J’aurais sans doute fait pareil. On dit dix-huit heures ?
_ Parfait. Laissez. Je vous invite.


D’un geste de la main je fis signe au serveur qui s’était occupé de nous pour régler nos consommations sous le regard amusé de Madame Bentley.

“Je ne sais pas si vous êtes adorable ou une vraie garce.
_ Je préfère adorable...”


Je lui tendis la main qu’elle serra avec franchise.

“Va pour adorable alors.”

Le reste me prouva que mon interlocutrice était digne de confiance et sans doute qu’elle avait obtenu l’aval de sa hiérarchie, ce qui pouvait ne pas se produire, mais apparemment j’avais été suffisamment convaincante et suffisamment communiqué mon enthousiasme à la directrice. J’avais pu visiter la loge destinée à ma protégée ainsi que le studio.

Le grand jour arriva à toute vitesse tant j’avais de choses à gérer durant cette période. Une fois tout ça terminé je m’attendais à décompenser de façon violente, mais je préférais ne pas y penser. J’avais eu les clés de la loge et avais transplané plusieurs fois pour installer le maximum de ce que je croyais nécessaire pour accueillir le mieux possible Miss Granger, dont un vase garni de fleurs de cerisier, symbole d’espoir et de renouveau. Mes check-lists étaient cochées entièrement et de toute façon, si j'avais oublié quelque chose, c’était trop tard.

J’avais passé la fin de la journée à relire mes questions et à les reclasser en fonction des réponses que je pouvais attendre de Hermione Granger. Et puis j’avais pris soin de moi aussi, coiffeur, douche maquillage et choix de ma tenue. Comme souvent lorsque j'avais besoin de paraître sous un jour professionnel, j’avais choisi pantalon gris souris à pinces sur talons, chemisier blanc et veste tailleur assorti. Pour une fois, en environnement professionnel j’avais laissé mes cheveux tomber sur les épaules. Je n’avais aucune idée de ce je rendrai sur petit écran et je tentais de ne pas trop y penser en me disant que mon miroir me donnait assez de souci comme cela.

Vingt heures. J'étais déjà sur le lieu de rendez-vous. J’avais envoyé le plan des lieux à celle qui allait être la vedette de la soirée. Libre à elle de faire une reconnaissance de venir par des moyens magiques ou plus conventionnels. Ma baguette à portée de main dans ma serviette qui ne me quittait plus depuis le début du mois je pouvais dire que j’étais nerveuse et excitée au plus haut point. Je sentais que ma vie allait basculer. Je ne pouvais pas dire en quoi, mais quelque chose approchait.
Hermione GrangerHermione Granger
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MessageSujet: Re: Haven't you heard it's a battle of words   Haven't you heard it's a battle of words EmptyLun 9 Mar - 3:12

Une chose était sûre dans la vie d'Hermione Granger, c'est que le temps ne l'aidait pas. Le temps, à vrai dire, n'avait jamais été en sa faveur. Toujours un obstacle. Tout d'abord, elle avait l'impression de toujours en manquer ; elle aurait voulu avoir plus de temps pour réviser, pour travailler. Heureusement, en troisième année de sa scolarité à Poudlard, elle avait pu s'acquérir d'un retourneur de temps ; artefact magique de grande utilité. Celui ci lui avait permis de suivre deux cours se déroulant en même temps. Mais gardait bien à l'esprit que le temps était capricieux, le temps était cruel.

Le temps s'accélère quand le danger est présent, quand la mort est à vos trousses, quand tout les dangers vous guettent. Les choses se passent si vite sous vos yeux, vous ne captez quasiment rien de ce qui se déroule autour de vous. Le temps vous fuit entre les doigts. Là sans aucun contrôle.

Le temps c'était aussi ces quelques micros secondes qui suffit à une personne de mourir. Là, une microseconde et la vie de vos proches s'envolent. Le souffle de leurs vies disparaissent, en une microseconde. Le temps se suspend soudainement quand vous êtes sur un point culminant. Quand le corps d'Harry Potter est tombé sur les pavés de la cour de l'horloge, le temps avait ralenti. Cette microseconde c'était prolongé. Jamais elle n'oubliera cette microseconde. Le temps se chargeait bien de le lui rappeler chaque instant de sa vie.

Le temps, tout le monde en parle comme un remède. « Tu iras mieux après… ça prends juste du temps. ». Le temps comme grand guérisseur, celui qui panse les maux, celui qui cicatrise les blessures, qui soigne les plaies du coeur. Le temps c'était des jours, des semaines, des mois, des années. Le temps, prenait.. beaucoup de temps.

Alors à nouveau, Hermione Granger avait essayé de s'allier avec lui. A tort. Le temps avait été hostile, assénant son mépris à l'héroïne. Tout d'abord, il lui avait pris neuf mois pour chercher ses parents. Puis une année à chercher une solution à leur perte de mémoire. Une autre année encore pour développer ses expérimentations. Et puis surtout, le temps, c'était ce qui avait assassiné ses parents. C'était à cause de lui, que le contre-sort n'avait pas fonctionné ce jeudi en février 2000.

Hermione Granger n'avait donc pas peur de la mort, à de nombreuses reprises elle l'avait prouvé. Non, ce qu'elle redoutait le plus, c'était le temps. Car encore aujourd'hui, celui ci s'amusait à toutes sortes de vices contre elle.

Les mains tremblantes devant sa coiffeuse chez elle, Hermione comptait les minutes. Son esprit s'acharnant à calculer le temps qui s'écoulait. Car si le temps n'était certain pas un ami, elle essayait tout de même de le comprendre. Mais le temps était cruel. Et son retard - sur son avance - augmenter. Le temps ne faisait qu'accroître ses plus subtiles doutes, ses discrètes craintes, ses plus grandes angoisses. Impitoyable ce dernier lui susurrer à l'oreille de tout laisser tomber,  de rester chez elle, caché. Ou peut-être la faute était à remettre à son deuxième ennemie, l'anxiété.

Elle devait y aller maintenant, aux studios de télévision moldus. Elle avait promis. La brillante journaliste Verduzco comptait sur elle ; leurs échanges de missives affichant toujours une marque de professionnalisme, d'une confiance. Et peut-être, que les gens aussi, comptait sur son intervention. Car sans doute avaient-ils attendu assez de temps, pour qu'enfin elle parle.

Car en se déplaçant à l'université cette semaine, Hermione avait eu beaucoup plus de regards que d'ordinaire. Les rumeurs s'échangeaient très vite à Atlantis. Des professeurs avaient placer un commentaire en fin de conversation, soutenant sa bravoure, celle d'enfin parler. Du courage.. pour parler à la télévision. Voilà en quoi ses qualités de gryffondor étaient réduites. Et ses putain de mains tremblaient toujours.

La brune ressassa le planning de l'intervention télévisé dans sa tête. Miss Verduzco avait été si conciliante avec elle, de l'avertir du déroulement à la minute près. Ce cadre aidait à gérer le stress qu'Hermione éprouvait. Ok Hermione, t'as affronté Voldemort. C'était pas une caméra et quelques questions qui vont te faire peur hein ? chercha t-elle à se convaincre. Elle se leva de sa chaise et prit sa baguette entre ses doigts. Tu peux le faire, tu peux le faire. Tu dois le faire.

Dans un crack sonore elle apparut dans le passage derrière le studio de télévision comme c'était convenu. Une personne était déjà présente, sans doute qu'elle attendait son arrivée. Hermione baissa naturellement la tête ; un réflexe acquis depuis la fin de la guerre quand elle se déplaçait publiquement. Mais évidemment, aujourd'hui, elle n'avait pas à se cacher. Elle allait apparaître à la télévision moldu et énormément de sorciers seront aussi téléspectateurs. Elle souffla, laissant le rythme de son coeur se détendre un instant. Enfin Hermione trouva le courage de lever les yeux vers la jeune femme qui attendait. Une jolie brune d'une trentaine d'année environ. Elle ne l'as reconnu pas tout de suite..

« Bonsoir Miss Granger, veuillez me suivre jusqu'à votre loge. » une voix posé néanmoins teinté d'appréhension, Hermione le sentit.

Est-ce qu'elle communiquait son stress ? Ou est-ce que ce prime-time faisait stresser tout le monde ? Peut-être à cause de ses conditions.. Hermione regardant les pieds de la jeune femme devant elle sans relever la tête. La moquette grise du couloir était assez clair.  Tu devrais peut-être la remercier.. Pourquoi t'arrives pas à parler putain? Les pas de la blonde s'arrêtèrent et Hermione releva ses iris brunes, aux aguets. Le chemin était si court ? Sur la porte était écrit son nom et celui de la journaliste originaire d'Argentine.

La femme ouvrit la porte de la loge et se révéla alors la pièce vide. Pensant être seule un moment Hermione se dirigea vers le centre de la pièce avant de se tourner vers le son de la porte qui se ferme délicatement. Oh. J'ai même pas compris.. C'est elle.. Idalina Cadena Verduzco, la face à elle. Pour la première fois, les deux jeunes femmes se rencontrèrent. Hermione prit quelques secondes pour intégrer l'information.. elle ne s'attendait pas à être accompagné par Miss Verduzco dès le départ. Elle se sentit bête. 

Puis le silence. Hermione ne pouvait s'empêcher de laisser ses yeux scruter Idalina, lui trouvant un charme élégant tout d'abord mais aussi vite, elle s'aperçut de ses traits de visage, de ses mimiques faciales et de la lueur dans son regard.

Hermione se demandait parfois si elle avait une lueur dans ses yeux. Ron avait parlé franchement un soir, « Hermione ! Tu te détruit putain ! Arrête ! On te reconnaît plus ! Tu n'es plus avec nous, tu pars tout le temps, tu fuis Hermione ! Et quand je te regarde, je ne te reconnais plus. Je ne vois plus rien qui brille dans tes yeux Hermione. Où est passé Hermione Granger? » avait-il crié ou pleuré, quelque chose entre les deux. Mais c'était il y a plus d'un an maintenant.. peut-être que la flamme dans ses yeux était revenue. Hermione ne sentit soulagée de voir chez Idalina cette flamme. Une passion subsistait chez les gens.

Un éclat de vie. C'était pour ça qu'elle avait combattu ; pour que les gens vivent. Harry serait si fier.

Le temps avait retiré quelques minutes de plus à Hermione et elle se permit de reprendre un peu de contrôle. Elle adressa un simple « Bonsoir, » à la brune en face d'elle. Normalement ce genre de politesse devait venir de connivence avec un sourire mais Hermione ne pouvait plus en articuler depuis bien longtemps. C'était une des choses en plus que lui avait arraché le temps.

Tandis que les deux femmes se regardaient, l'horloge dans la loge indiqua 20h07. Est-ce qu'une demi-heure suffira à Hermione pour trouver la force de monter sur le plateau ? Est-ce que trente minutes, ou non plus exactement, est-ce que vingt-trois minutes suffiront à Hermione pour surmonter ses peurs ? Le temps sera t-il clément cette fois ci ? Prière muette adressée à son némésis.

Elle fit un second pas dans la loge et puis un troisième pour se retrouver à une distance d'un bras de Miss Verduzco. Tendant symboliquement sa main en guise de politesse. La main d'Idalina se glissa dans la sienne avec plus de fermeté que Hermione n'imaginais, certes elle était douce, mais la poigne était ferme. Enfaîte, c'était certainement que les contacts tactiles n'étaient plus affaire courante avec Hermione. Ou encore, c'était certainement sa main à elle, qui était trop fragile, trop légère. Elle amena sa main sur le tissu de sa jupe.

Hermione le savait, la maquilleuse et la coiffeuse aller arriver d'un moment à l'autre. L'angoisse grandit en elle à mesure que les secondes passent. Ses yeux vagabondent alors sur la loge ; les murs de couleur neutre, la moquette, le mobilier, les sièges devant la grande coiffeuse et ses grands miroirs éclairés par des leds. Elle obtient ainsi le reflet de sa personne.

Longtemps elle avait discuté de son accoutrement ; est-ce que je m'habille comme une sorcière avec une cape ou est-ce que je m'habille à la moldu ? Elle opta pour la seconde option, où elle se sentait plus confortable. Quelles couleurs choisir maintenant ? La plupart du temps c'était du noir. Mais là, du noir à la télévision, ça donnait un tout autre sens non ? Alors peut-être du blanc, du blanc c'est ce qu'elle est censé représenté non ? L'héroïne qui est du côté de la lumière, qui pourfend les ténèbres. Le rouge était une option, sa réputation de gryffondor jamais tarie, mais là encore, elle hésitait. C'était une couleur forte le rouge et sans doute qu'elle ne l'était pas assez pour l'arborer. Et quel forme de vêtement ? Doit-elle couvrir ses épaules, caché le dessin d'un décolleté ?  Est-ce qu'un pantalon serait mal venue au profit d'une élégante jupe ? Et quelle longueur pour la jupe ? Pour les chaussures.. quel hauteur de talon ? Des bottes feraient-elles l'affaire ? Finalement Hermione pris un chemisier noir simple avec une encolure discrète et élégante, un chemisier commun aux goûts des moldus. Elle avait aussi décidé de porter une jupe, mais longue pour couvrir le plus de nudité, le tissu était d'un velour marron. Pour les pieds, elle s'était paré d'une paire de simple talon noir de quelques centimètres.

Pour les cheveux.. tout d'abord elle avait pris l'habitude d'appliquer des potions et des sortilèges sur sa tignasse rebelle. La question était partagé entre les laisser glisser sur ses épaules ou bien les retenir dans un chignon plus ou moins sophistiqué. Un chignon faisait sérieux, mais ça correspondait à la nature de l'interview et à l'image que les gens se faisaient d'elle. Elle avait souvent un chignon à l'Université car ses cheveux devant ses yeux l'empêcher de prendre ses notes ou de travailler sur ses potions. Mais elle les détacher aussi très souvent car la chaleur qu'ils dégagent autour de son visage la rassurer. Elle se sentait un peu plus en sécurité avec sa masse de cheveux contre sa peau. Elle avait donc laissé sa chevelure courir sur ses épaules, peut-être que la coiffeuse pouvait néanmoins améliorer leur brillance.

En ce qui concerne le maquillage.. Hermione n'en mettait jamais. La première raison étant qu'elle ne trouvait pas l'intérêt de peindre son visage ; certes c'était jolie, mais elle n'avait pas besoin d'être jolie. Ni pour elle, ni pour les autres. La seconde était, toujours la même, le temps. Car les sorcières les plus coquettes savaient mettre en harmonie leur visage avec quelques sortilèges mais Hermione non. Elle avait bien vu Lavender Brown et d'autres filles de son dortoir à Gryffondor se maquiller mais jamais ne lui était venue à l'idée de le faire elle-même. Au bal de quatrième année, c'était ses amies qui avaient pris l'initiative de la maquiller et coiffer. Elle n'avait donc rien fait pour aujourd'hui, comptant sur la maquilleuse pour redonner vie à son teint pâle et par chance, pour garder un aspect naturel et pas chargé.

Puis elle ramena son regard sur Idalina, beaucoup plus agréable à ses yeux que le reflet de sa pauvre existence. Elle éprouvé tant de mépris pour son propre être.

« Je suis ravie de vous rencontrer Miss Verduzco. Merci pour.. Pour avoir tout organisé d'une.. » les mots manquaient. Hermione ne savait plus comment s'adresser aux gens, aux inconnus. Hermione ne parlait même pas beaucoup en réalité ; quelques mots à des professeurs, d'autres à Ron et Ginny quand elle accepter une à deux fois dans l'année de se rendre au Burrow. Elle resserra sa prise sur sa jupe, signe de nervosité. « Ehm.. juste.. Merci. »

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MessageSujet: Re: Haven't you heard it's a battle of words   Haven't you heard it's a battle of words EmptyJeu 19 Mar - 2:36

Maintenant que j’avais coché toutes les cases de sa check-list, je me retrouvais dans la posture que j'aimais sans doute le moins, celle de l’attente. D’un côté je n’imaginais pas arriver en retard à ce rendez-vous si important pour moi mais aussi pour Miss Granger et de l’autre cette posture proche du désœuvrement pour moi, ne me donnait que des sensations négatives. Et si j’avais oublié quelque chose ? Et si Hermione Granger était déçue et si je n’avais pas tout préparé aussi bien que je ne le pensais ? Les moment s comme celui-ci où le temps semblait s'arrêter me donnaient le vertige de la multitude de choses qui pouvaient capoter pour toutes les raisons que je n’avais pas anticipées.

Le même souvenir revenait alors en boucle. Castelo Bruxo, deuxième année d’étude. Cours de potions. J’avais tout préparé, mémorisée les différentes phases de la préparation et en plus c’était une de mes matières préférées. Rien ne pouvait m’arriver sinon recevoir encore les félicitations du professeur. Inutile de dire que j'adorais cela et que si par la même occasion je pouvais faire bisquer quelques-uns de mes camarades… Pourquoi les gens font-ils genre : “non je ne mérite pas vos acclamations.”? Comment ça ?! Ce que je faisais été parfait, excusez du peu, alors pourquoi aurais-je eu honte de réussir ? Mais ce jour-là, fut une catastrophe sans que je comprenne d’abord pourquoi. Ma préparation s’était mise à coaguler autour de la cuillère sans que je comprenne pourquoi. Quelle humiliation ! Personne n’avait véritablement réussi non plus d’autant que la plupart avaient oublié un des ingrédients, celui-là même qui avait causé ma perte. On avait appris plus tard que l’elfe de maison sensé remplir les fioles d’ingrédient s’était trompé et… Peu importe. J’aurais dû vérifier leur contenu au lieu de faire confiance au petit personnel.

Alors aujourd’hui j’étais passé trois fois dans les couloirs et les escaliers, masquer les caméras de surveillance indiscrètes de la loge de ma protégée et même vérifié l’eau des fleurs. Et là en attendant celle qui allait sans doute être la reine de la soirée à Atlantis et sans doute sur la planète entière, je cherchais désespérément ce que j’avais pu omettre. L’action est bien plus confortable que cette sensation qu’on va être prise en défaut sans pouvoir trouver en quoi.

Pour la millième fois je consultai ma montre dont les secondes s’égrenaient désespérément lentement, comme si j’étais tombée dans je ne sais quel cercle des enfers, voisine des Danaïdes ou de Sisyphe, condamnée à regarder une montre qui ne veut pas faire s’écouler le temps et sentir monter en moi l’angoisse de l’imperfection. Je laissai tomber mon bras déçu et exaspéré, tandis que mon talon droit racla d’impatience sur le sol inégal de cette entrée de service qui restait atrocement vide et silencieux. En même temps, c’est ce que j’avais voulu : personne dans l’environnement immédiat de Miss Granger. Je tentai de me rassurer en me disant qu’elle n’était, de toute manière, pas en retard. Je n’imaginais pas que ma protégée puisse arriver en retard. Cela ne pouvait pas lui ressembler. Je cherchai quelque chose à faire pour tromper l’attente. J’avais repassé le fil de la soirée cent fois dans ma tête et sur mes notes. J’avais fini par connaître toutes mes questions par cœur ainsi que les embranchements d’entretien dans lesquels les réponses de Miss Granger pouvaient nous amener. Je pouvais bien sûr sortir mon miroir de poche pour m’assurer pour la vingt-troisième fois que mon nez ne ressortait pas trop. Pourquoi fallait-il que chacune de mes pensées aille vers quelque chose qui pourrait me mettre en difficultés ? Cela m'apprendrait à arriver en avance à une échéance !

En même temps la dernière fois où j’avais tenté de respecter l’horaire du rendez-vous je m’étais retrouvée désarmée et kidnappée, me demandant si j’étais arrivée au bout du chemin qui m’était dévolu. J’étais trop jeune, je suis toujours trop jeune pour mourir. La perspective de passer la baguette à gauche me terrorise, le néant me terrorise, l’absurdité de ce passage forcément trop bref qu’est la vie me terrorise. Bizarrement, je ne me pose jamais la question du danger avant d’y être confrontée et ensuite, nécessité fait force de loi.

Il fallait que tout soit parfait ! Tout au long de la journée jusque maintenant j’avais imaginé ce qu’elle pouvait être en train de faire. Les seuls échanges que j’avais eus avec elle, m’avait convaincu qu’elle devait être au moins aussi exigeante que moi. Je m’étais demandé comment elle allait envisager de se présenter devant ce grand oral qui s’annonçait pour elle. Difficile à dire. La simplicité est toujours gage de sincérité, mais paraître à la télévision moldue nécessite d’être un minimum, apprêtée. J’espérais juste que de mon côté, je n’en avais pas trop fait à force de paraître sous mon meilleur jour. Je ne voulais pas paraître tirer la couverture à moi, même si je savais que si tout se passait bien, ce pouvait aussi être un grand moment pour moi. Cependant, il ne le serait que si je restais à ma place de journaliste et que je ne joue pas les stars à la place de la vedette du jour, Hermione Granger.

Aurait-elle mangé ? Qu’aurait-elle mangé ? autant de question auxquelles j’avais dû répondre ne serait-ce que pour prévoir de quoi lui permettre d’au moins grignoter avant ou après l’entretien. Après aurait été l’idéal mais je ne pouvais pas prévoir et peut être elle non plus ce qui la détendrait. En tout cas dans un des tiroirs de la loge des snacks aussi bien moldus que sorcier étaient à sa disposition et dans un autre, quelques fruits pouvaient les remplacer si elle préférait.

Ferait-elle une promenade avant de venir histoire de se changer les idées, Je ne l’imaginais pas aller à un spectacle ou faire les boutiques comme je l’aurais moi-même fait ? Peut-être était-elle passée voir un ami ? En fait elle pouvait bien avoir fait ce qu’elle voulait du moment qu’elle soit en pleine possession de ses moyens. Un instant l’affreuse éventualité qu’elle ait pu me faire faux bon me traversa l’esprit et je sentis mes cheveux se hérisser sur la tête au point que je ne pus m’empêcher de passer ma main au-dessus de mon crâne pour m’assurer que je n’étais pas changée en noueux. Je devenais vraiment stupide aujourd’hui ! Cela m’aurait un peu consolée de savoir que l’héroïne du jour pouvait ressentir les mêmes choses que moi, mais je l’imaginais suffisamment maîtresse des événements pour ne pas se laisser berner par des illusions sensorielles. Non, elle ne pouvait pas m’abandonner si près du but ! C’était impensable ! Pourquoi avais-je donc besoin de me rassurer ainsi ? N’avais-je pas suffisamment confiance en elle ?

Cette fille avait lutté contre les mangemorts alors qu’elle n’était qu’une adolescente ! Si on ne pouvait lui faire confiance, à qui le ferait-on ? Je chassai bien vite cette pensée sacrilège qui pourrait à elle seule justifier que ma protégée ne m’accorde pas plus de confiance. Ultime regard à ma montre. Je ne sais jamais si c’est rassurant ou désespérant de voir à quel point on est capable de faire passer un nombre considérable de pensée en si peu de temps… Je respirai un grand coup sans doute commune joueuse de Quidditch avant que ne soit lâché le vif d’or. Tout se passera bien. Il ne peut pas en être autrement. Un échec serait insupportable pour moi.

Mais heureusement pas le temps de temps d’envisager ce cas de figure qui n’est d’ailleurs pas une option. J’ai beau m’y attendre, l’apparition de Miss granger me fait sursauter avant de m’arracher un petit sourire d’autodérision puis de soulagement. Elle était là ! Elle était là et j’allais pouvoir enfin replonger dans l’action et laisser cet épisode d’attendre insupportable. Tandis que je l’invite à la suivre, je détaille la brunette. Comme j’aurais dû m’en douter, elle n’avait pas opté pour l’excentricité. Cette fille était belle à n’en pas douter, mais c’était à croire qu’elle en avait honte. La maquilleuse aurait du travail, mais je prends le parti de me taire, je n’allais pas l’agresser à peine arrivée.

J’étais pour le moins impatiente qu’on arrive à la loge. Ce serait plus intime et plus agréable de parler dans son cadre feutré que dans les passages dignes d’un labyrinthe du bâtiment de la télévision, d’autant que j’avais reconnu un trajet, un peu alambiqué certes mais supposé nous faire rencontrer le moins de monde possible. Au fur et à mesure que nous marchions, moi souvent un pas devant, je sentais mon allure s’affermir. L’impression grisante de mener la danse et que chaque détail s’agence au mieux me rassurait après la trop longue attente.

Lorsque je m’effaçai pour laisser entrer Miss Granger, elle entra un peu comme on entre à l’abattoir, visiblement, elle se demande ce qu’elle fait là. C’est à moi de jouer pour la détendre et la rassurer. Je ferme délicatement dans un déclic mat, dans mon dos, la porte derrière nous. Elle se retourne comme surprise. Surprise qui me gêne un peu. Serais-je passée à côté de quelque chose ? J'étais pourtant certaine du contraire en tout cas au point où nous étions rendues de notre protocole. Car, en effet, j’avais pris tant de soin à répondre aux exigences de mon héroïne que le déroulement de la soirée ressemblait plus à un protocole médical ou une opération d’espionnage millimétrée qu’à un talk-show.

“Voilà vous êtes comme qu’y dirait chez vous. S’il y a le moindre problème n’hésitez pas. J’ai essayé de faire au mieux mais personne n’est parfait, verdad?”

Le bonsoir qu’elle m’adressa me confirma dans la sensation qu’elle n’était pas tout à fait là. Elle devait avoir mille pensées en tête, mais je voyais la gravité de ceux qui ont vécu l’impensable et qui ne seront plus jamais comme le commun des mortels. Je me sentais à la fois toute petite à côté d’elle et en même temps responsable d’elle Je lui adressai un sourire complice et supportai son regard. Après tout, il valait mieux qu’elle s’habitue à moi maintenant. Sur le plateau ce serait trop tard et il valait mieux que nous soyons toute les deux familiarisées avec l’autre. Je la regardais bien en face histoire de tromper sur la proéminence de mon nez.

Les yeux de Miss Granger s’orientèrent brièvement vers le l’horloge. Il était en effet temps de se prêter aux derniers préparatifs. Le visage fermé de ma protégée ne me laisse aucun doute. Si je ne parviens pas à détendre l’atmosphère ce ne sera pas elle qui le fera et je ne sais pas si les inquiétudes de l’héroïne. Je ne sais quelles étaient celles qu’elle voulait conjurer, mais la voir me tendre la main alors que nous avions marché plusieurs minutes côte à côte et que nous nous étions souhaité le bonsoir me parut un peu surréaliste. Cependant je saisis la main avec vigueur et l’enthousiasme qui était de mise pour moi dans ces circonstances. A mon grand étonnement, elle se perd en remerciements. C’est très flatteur pour moi mais notre mission n’est pas encore accomplie, alors je chasse sa gratitude d’un revers de main modeste.

“Je n’ai fait que mon travail et nous ne sommes pas encore rendues au bout de nos peines. Le plus dur reste à faire.”


Je sens mon regard pétiller d’excitation. C’est vrai qu’il me tarde de troquer mon costume d’attachée de presse contre mon véritable métier, celui de journaliste. Je fais quelques pas sur le côté pour poser mon sac à l'extrémité de la coiffeuse. Il contient mes précieuses notes et d’autres accessoires de secours au cas où...

“Tout se passe comme prévu. C’est un bon début non ? Vous verrez tout ira très bien.”

Je fais un pas en arrière comme pour l’admirer.

“Vous êtes très bien vous-même.”

Je lui fais un clin d’œil complice, qui ne reflète pas forcément ce que je pense de sa tenue austère, mais les goûts et les couleurs… Enfin, il y a tout de même des incontournables qui dépassent le clivage entre les goûts d’une argentine et ceux d’une britannique bon teint.  Mais je suis là, comme une copine qui voudrait participer à une séance d’essayage, avant de me rapprocher d’elle, le doigt sur la bouche comme en pleine réflexion.

“Vous permettez ?”

Délicatement, avec deux doigts précautionneux et alertes, je défais le dernier bouton de son chemisier accentuant ainsi le V de son encolure. Elle a déjà l’air moins austère. Je le lui indique le miroir.

“Qu’en pensez-vous ?”


J’espère juste ne pas l’avoir froissée. J’ai tenté de faire cela le plus délicatement possible mais je suis bien consciente d’être entrée dans sa bulle intime et elle n’est pas obligée de l’accepter facilement après aussi peu de temps ensemble. En revanche si elle ne s’offusque pas cela permettra peut-être de détendre nos rapports et l’atmosphère tendue qui s’est installée dans la loge. Elle pourrait bien aussi retrousser le bas de ses manches jusque mi-avant-bras, mais ce sera si les choses avancent bien entre nous.

“Je vous sers un verre d’eau ? Je crois que moi, j’ai besoin de me rafraîchir aussi.”

Sans attendre sa réponse je saisis un des verres qui attendent retournés sur un plateau à côté d’une carafe dont le liquide cristallin remplit bien vite mon verre. J’espère que Miss Granger acceptera mon offre et que je devrai ensuite faire de même avec le deuxième, mais dans le cas contraire je le garderai pour humecter ma gorge.

“La maquilleuse ne va pas tarder. Pour éviter d’avoir trop de monde ici j’ai demandé quelqu’un capable de coiffer aussi. Emily à ce qu’on m’a dit.”

Je me pose dans un des fauteuils face à un des miroirs, les deux bras sur les accoudoirs et, la tête en arrière, je ferme les yeux en signe de détente et de confiance.

“Même si elle n’aura pas beaucoup de travail, on ne peut pas y couper si j’ai bien compris. C’est pour prendre correctement la lumière des projecteurs… Enfin, ce genre de détails techniques que je ne maîtrise pas. Même si j’en ai beaucoup appris ces derniers temps”

Souriante à la pensée de mes aller et venue entre mes occupations et ce bâtiment, je rouvre les yeux et fais pivoter le siège vers mon héroïne. Il est vrai que j’ai dû me familiariser avec pas mal de vocabulaire et quelques notions de technique...

“Ce sera notre baptême du feu pour toutes les deux.”


Je laisse échapper un petit rire complice, comme si j’allais sortir la blague du siècle.

“Je ne sais pas pour vous, mais première télé avec Hermione Granger… Que souhaiter de mieux ?”


Pour le coup, j’étais totalement sincère et ce serait à moi de prouver que je méritais la confiance de la britannique. Mais pas le temps de me perdre dans la pression qui commencer à peser sur mes épaules. Trois coups sur la porte me remirent en selle. D’un bon j’étais sur pied et lançait un sourire d’encouragement à mon asociale préférée. En parallèle, j'avais l'impression de marcher sur des œufs chaque fois que je prononçais une phrase, même si je jouais au mieux mon rôle de maîtresse de maison qui maîtrise l'ensemble de ce qui va advenir durant la soirée

“Je crois qu’on vient s’occuper de nous… Je sens que je vais adorer”

Je n’en avais aucune idée, mais déjà j’ouvrais la porte à une rousse flamboyante, les cheveux heureusement, tirés en arrière et une mallette facilement reconnaissable. Son badge confirme son identité.

“Bonjour Mesdames !”

La femme doit approcher la quarantaine, mais se montre enjouée comme une esthéticienne qui sortirait de l’école, ou tout au moins comme je les imagine. Avec ce rien de frivolité qui rend la vie plus légère même si à côtoyer au quotidien cela doit être fatigant. “Por Dios!, dirait papa. Tu manie les clichés avec encore plus maîtrisé que ta baguette !” Je lui tends une main accueillante tandis que je fais mon mea culpa intérieur.

“Bonjour Emily. Idalina.”


Je me retourne vers ma protégée comme pour la dévoiler.

“Miss Granger...”

Lorsque mon regard revient sur la maquilleuse, son expression s’est muée en celle d’une fan’ à sa première rencontre avec son idole. Aussitôt, le dos tourné à ladite idole, je la fusille du regard. Bon sang ! Elle n’a donc pas été briefée ?!! Il était clair que Miss Granger ne devait pas être harcelée comme une star par les personnes qu’elle croiserait. Et voilà ! J’avais délégué un petit point. Un seul ! On m’avait assuré de la discrétion de ladite Emily et à peine arrivée on avait frisé l’esclandre ! L’incident n’avait duré que quelques secondes mais avait suffi à porter ma pulsation cardiaque à un niveau proche de l’infarctus. Heureusement mon regard courroucé et plein de menace eut l’effet escompté. Le visage criblé de taches de rousseur retrouva sa neutralité. Souriante, elle enchaîna en professionnelle cette fois.

“Vous désirez que je commence par ? ...”


Elle nous dévisageait à tour de rôle pour tenter de deviner qui serait sa première “victime” tandis que, soulagée et espérant qu’elle ne s’était aperçu de rien, je lançais un regard interrogateur à la star de la soirée qui s’annonçait.

Tadaaa!:
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