- CHRONOLOGIE:
– 9 Novembre 1970 : Naissance à Moss Side, Manchester.
– 1988 : Elle commence à étudier l’ingénierie à l’Université de Manchester.
– 1990 : En marge de ses études, elle commence à expérimenter avec le tatouage technomagique. Son amour pour la technomagie naît des prouesses qu’elle parvient à accomplir.
– 1992 : Diplômée d’ingénierie électrique, elle commence à travailler pour SEEBOARD, l’une des plus grandes compagnies d’électricité du Royaume-Uni. Elle y travaille à l’adaptation du réseau électrique pour les familles sorcières.
– 1995 : Leo réduit son activité professionnelle à un temps partiel, afin de se ménager plus d’espace pour le tatouage magique.
– 1997 : Elle rejoint le projet de construction d’Atlantis, et aide à l’électrification de la ville. C’est à ce moment-là qu’elle rejoint le Syndicat Corporatiste. Elle y déménage dès que les premiers logements sont prêts.
– 1999 : De plus en plus lassée par le tatouage magique et le manque d’opportunités d’évolutions, elle rejoint l’Université Paracelse d’Atlantis à son ouverture pour obtenir un diplôme d’ingénierie magique.
– 2001 : Diplômée, elle est financée par le Syndicat pour chercher une façon de créer une nouvelle forme d’énergie propre issue de la magie.
Influx nerveux – 17 avril 1979 | 8 ans
Son père n’était plus là. Un jour, il était dans le salon, et le lendemain, il n’était pas revenu. Sa mère lui répétait que ce n’avait rien à voir avec Leo, que son père avait juste
« besoin d’espace ».
« Est-ce qu’il va sur la lune ? » avait-elle demandé, confuse.
Sa mère avait ri, un peu. Avant de secouer la tête, et de lui assurer qu’elles s’en sortiraient beaucoup mieux toutes les deux.
Etincelle – 31 octobre 1981 | presque 11 ans
Leo se coucha à contrecœur, refusant catégoriquement d'ôter son costume de Spiderman. Ce fut à peine si sa mère était parvenue à la convaincre de ne pas dormir avec le masque – et, lorsqu’elle fut éveillée par la lueur des pluies d’étoiles filantes, elle en fut ravie. Il lui fallu plusieurs minutes pour véritablement s’éveiller ; au début, la lumière était diffuse, éclairant son visage avec douceur. Mais des gerbes jaillirent très vite des fenêtres d’une maison du quartier, et les cris de joie retentirent si fort qu’ils lui semblaient venir de l’appartement mitoyen.
Le ciel était rempli d’étoiles, et la ville se remplissait de bonheur. Les gens célébraient quelque chose, mais elle n’était pas certaine de
quoi.
Le lendemain, leurs voisins – les Moore – vinrent leur offrir des gâteaux, à moitié pour présenter leurs excuses pour le bruit de la veille, à moitié pour les inviter à célébrer avec eux ce
« grand, grand jour ».
Charbons ardents – 3 août 1987 | 16 ans
« Hé, tu m’écoutes ? »Elle n’écoutait pas. Elle trépignait, croisait et décroisait ses chevilles, manipulait machinalement l’élastique à cheveux qui était autour de son poignet, le regard rivé sur la pendule.
« J’essaye de te parler de ton avenir, Leona.- Leo, corrigea-t-elle sans vraiment y penser.
On en a déjà discuté mille fois, papa. »Il se redressa, piqué au vif, et serra le poing. Leo pouvait voir les phalanges se dessiner sur sa peau blanchâtre, et elle plissa les yeux.
« Maîtresse d’école, ça serait bien » déclara-t-il. Ou peut-être qu’il était en train de répéter quelque chose qu’il avait déjà dit.
« Il te faudrait 2 à 3 A levels. Tu pourrais prendre Anglais, histoire et un en sciences. »Elle hocha la tête, avant de se redresser à la seconde où l’horloge afficha deux heures de l’après-midi.
« Tu as raison, papa. Bon, faut que j’y aille, j’ai rendez-vous avez Kate. »Avant que son père ne puisse dire quoi que ce soit, elle était déjà dehors – et la mère de Kate était sur le pas de la porte, lui tendant un bras qu’elle saisit avec entrain.
Électricité statique – 3 août 1986 | 15 ans
Le monde tournait, tournait, et elle agrippait avec force au bras de Mrs Moore, tentant de garder les yeux ouverts – elle voyait tant des couleurs chatoyantes et de choses étranges. Le tranplanage d’escorte n’avait jamais été son moyen de transport préféré, mais ses réticences s’envolèrent à la seconde où elle sentit le sol sous ses pieds.
Leo écarquilla les yeux alors que Kate tentait de la saluer avec enthousiasme – elle perçut vaguement Mrs Moore empêcher sa fille de serrer Leo dans ses bras, et elle lui en fut très reconnaissante. Le Chemin de Traverse était tellement
plus que ce qu’elle avait pensé qu’il serait. Elle porta sa main à sa bouche, tournant sur elle-même pour tenter d’absorber tout ce qu’elle voyait ; les gobelins et elfes de maison, qu’elle n’avait encore jamais vu que dans des livres sur les créatures magiques ; des sorciers et sorcières qui apparaissaient dans la zone de transplanage, avant de se diriger vers les boutiques ; des objets qui flottaient dans les vitrines, brillaient ou simplement disparaissaient et réapparaissaient au bout de quelques instants.
Elle sentit immédiatement une chaleur, là, entre ses côtes, et finit par s’écrouler à moitié dans les bras de Kate, riant malgré elle.
Brasier – 2 mars 1990 | 19 ans
« Hé, attends, Tonya, regarde ! »Leo s’était arrêtée devant un stand d’une exposition sur la technomagie, coupée net dans son intention de continuer siroter son milk-shake à la vanille. Son amie s’arrêta à ses côtés, et se pencha elle aussi sur ce que le fabricant exposait. Il s’agissait de machines à tatouer comme celles que Tonya utilisait, mais…
différentes.
« C’est magique ? demanda Tonya, soudainement intéressée.
- Non, technomagique.
- Et ça marche comment ? »Leo écouta attentivement les explications du fabricant – il était passionné, c’était évident, et, même si elle ne comprenait pas tout ce qu’il lui expliquait, son enthousiasme était clairement communicatif.
« Vous pouvez essayer, si vous voulez. »
Elle observa son amie saisir l’instrument avec délicatesse, avec de commencer à tatouer un simple cercle sur une orange ; à l’instant où elle se redressa, le cercle noir commença à rouler le long de l’orange, comme s’il était animé d’une volonté propre.
Leo cligna des yeux, et, alors que Tonya négociait le prix de la machine à tatouer avec le fabricant, elle abandonna son précieux milkshake sur le stand pour saisir l’orange tatouée et la retourner dans tous les sens entre ses doigts.
C’était donc ça, ce que la technomagie pouvait faire. C’était à la fois si petit, si insignifiant… et en même temps si important.
Orage – 30 juillet 1996 | 25 ans
Le brouillard était partout. Il s’infiltrait, glacial, dans toutes les interstices, et enveloppait Manchester d’une poigne de fer. Il s’agissait de l’été le plus froid que le Royaume-Uni avait subi depuis de nombreuses années, et Leo frissonna dans son sweat-shirt, feuilletant les pages du journal. Les analyses sur le retour de Lord Voldemort se succédaient, et les Moore s’étaient volatilisés dans la nuit, non sans leur proposer de les accompagner – Gabriella avait refusé de quitter son pays, et Leo n’avait pas osé laisser sa mère derrière elle.
« Je ne suis pas sûre que rester à Manchester soit une bonne idée, maman » avait-elle murmuré, alors que sa mère s’asseyait en face d’elle, plongeant les sachets de thé dans l’eau brûlante.
Gabriella regarda par la fenêtre, presque machinalement, comme si elle voulait s’assurer que la brume était toujours là. Sa main se porta à la croix qui ornait son cou, et elle secoua la tête.
« Tout ira bien », répondit-elle. « Tout ira bien. »
Éclair – 3 janvier 1997 | 26 ans
« On repartira dès que possible. »Tonya était assise sur le lit de Leo, alors qu’un de ses amis né-moldu était déjà allongé sur le futon qu’ils avaient déplié quelques instants plus tôt. Leo portait des tasses de thé sur un plateau et se concentrait intensément pour ne pas en reverser sur ses amis.
« Vous pouvez rester aussi longtemps que vous le souhaitez » objecta Leo tout en tendant une tasse à Tonya.
- On ne veut pas te mettre en danger » répliqua-t-elle, soufflant sur la tasse.
- Je vois pas pourquoi des rafleurs viendraient jusqu’ici » insista Leo.
Mais Tonya secoua la tête, et elle sut qu’elle avait déjà perdu le combat. Ils repartirent le lendemain, et Leo n’eut aucune nouvelles pendant des semaines – des mois, même.
Tonnerre – 16 juin 1997 | 26 ans
Atlantis fut une bénédiction pour elle.
Le tatouage commençait à devenir creux, pour elle, et ce même si Tonya était revenue de son exil forcé après la chute de Voldemort, et que la routine avait repris au salon. Lorsque son chef à SEEBOARD était venu la voir pour lui proposer de rejoindre le projet Atlantis, elle avait accepté immédiatement et fait ses valises le soir même – leur apprenti allait devoir prendre un peu plus que prévu, mais Tonya lui avait assuré qu’elle parviendrait à continuer à faire tourner le salon.
Alors Leo était partie. Elle était partie sur cette petite île étrange, elle s’était battue contre la magie pour réussir à construire le système électrique de Manadh.
Le douzième jour, un homme s’était présenté à elle alors qu’elle tentait d’expliquer à l’entreprise qui allait se charger du tramway pourquoi il ne fallait pas utiliser un alliage en particulier. Elle l'avait déjà côtoyé de nombreuses fois lors de réunions pour planifier comment réussir à électrifier une ville aussi magique, mais n'avait jamais vraiment eu l’occasion de lui adresser la parole.
«
Bonjour, Miss Constantine.- Oh, vous pouvez m’appeler Leo.- Enchanté, je suis Casey Patrickson. Je suis le co-fondateur d'un groupe de chercheurs, et nous serions ravis de vous accueillir parmi nous. Est-ce que nous pourrions en discuter un peu plus autour d'un repas ? »
Tempête – 12 juin 1999 | 28 ans
Elle remplissait le dossier d’inscription pour entrer en master d’ingénierie magique avec soin ; méticuleusement, elle traçait les lettres de son prénom, joignait une copie de ses diplômes, lisait et relisait intensément tout ce qui était demandé, tout ce qu’elle avait écrit.
Ses mains tremblaient légèrement, et elle pouvait sentir quelque chose grandir, au plus profond d’elle-même ; comme une tempête qui faisait vibrer sa cage thoracique, comme si des lianes s’enroulaient autour de ses côtes.
Elle avait
enfin l’opportunité de faire quelque chose. Quelque chose de grand.
Foudre – 25 septembre 2001 | 31 ans
« Hé, Leo, je mets ça où ? »
Leo tourna sur ses talons, les bras chargé de ses blocs-notes, et souffla sur une de ses tresses pour qu’elle dégage de son visage. Un de ses mécaniciens faisait léviter un grand panneau en cuivre, attendant ses instructions.
« Euuuh… Essaye de le mettre là bas » conseilla-t-elle en pointant du doigt leur dernier prototype incomplet.
« Il n’a pas les bonnes dimensions pour l’instant de toute façon. »Elle abandonna le mécanicien à sa tâche, et se hâta de traverser le hangar, tentant de ne pas arriver en retard à sa réunion avec Patrickson. Cela faisait presque un mois déjà qu’elle travaillait sur ce projet – excitant, inquiétant, stimulant – de trouver un moyen de transformer la magie en une forme d’énergie propre, réglant une bonne fois pour toutes les problèmes d’interférence entre magie et électricité.
Le monde s’élargissait de jour en jour – et elle était là pour l’aider.